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Premières réactions du monde agricole après la chute du gouvernement Barnier

« En votant la censure, les députés ont accepté de sacrifier l’agriculture »

La décision est tombée hier en début de soirée, après seulement 3 mois à la tête du Gouvernement, Michel Barnier se voit contraint de remettre sa démission. Le chef du gouvernement avait en effet déclenché l'article 49 alinéa 3 en début de semaine pour faire adopter le Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PFSS) sans vote. En réaction le Nouveau Front Populaire avait déposé une motion de censure, rejoint par le Rassemblement National. Résultat ? 331 députés ont censuré le gouvernement. Une situation plutôt inédite sous la Ve République puisque la dernière date d'octobre 1962 sous Georges Pompidou après le dépôt d'une motion spontanée prévue par l'article 49, alinéa 2 de la Constitution.


Le monde agricole est donc en émoi, après plusieurs mois de crises, cette situation est une déception de plus. Car dans ce projet de loi de finances pour 2025 figuraient de nombreuses mesures très attendues par les agriculteurs. Or l'avenir du texte est aujourd'hui plus qu'incertain. Hier, lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard appelait d'ailleurs les députés à la responsabilité. « Cette censure, les agriculteurs vont en payer l'addition, et lourdement, et c'est terrible. Et c'est terrible parce que l'année a été pour eux extrêmement cruelle. [...] J'invite chacun à la responsabilité, parce que demain, si ce budget est censuré, mesdames et messieurs, vous aurez à en rendre compte aux agriculteurs eux-mêmes ».

Ce matin plusieurs syndicats et organisations ont réagi.

« Nous attendons que le nouveau Premier Ministre garantisse le respect des promesses faites au monde agricole »
Hier soir, la FNSEA a fait savoir, par la voie de son président Arnaud Rousseau, que « la mobilisation est totale, notre détermination intacte ! » et demande à ce que : « dès la première heure de sa nomination, nous attendons que le nouveau Premier Ministre garantisse le respect des promesses faites au monde agricole. [...] Car en votant la censure les députés ont accepté de sacrifier l'agriculture. Sans budget, ce sont les promesses qui nous ont été faites qui sont envolées : aides de crise, retraite, simplification. [...] Nous sommes clairs : pas d'Etat pour répondre à nos questions, pas d'Etat qui contrôle dans nos fermes. A compter de ce soir, aucun contrôleur ne pourra franchir le seuil de nos fermes tant que les promesses ne sont pas honorées. »

Pour l'ANPP « Une stabilité au Ministère de l'Agriculture serait la bienvenue »
De son côté l'Association Nationale Pommes Poires (ANPP) a salué la « réelle prise en considération de nos problématiques à court et moyen terme », par Annie Genevard, en poste depuis 2 mois et demi. « Notre ministre de tutelle, Annie Genevard, injustement raillée à son arrivée, a pourtant su nous montrer très vite volontarisme, pragmatisme et réalisme. Défense du TO-DE, Comité d'orientation phytos, lutte contre la surréglementation, soutien à la rénovation des vergers en sont des preuves tangibles ». L'organisation réclame « au lendemain d'une censure qui interroge plus qu'elle n'apporte de solution » une stabilité au Ministère de l'Agriculture qui serait « la bienvenue afin de pouvoir poursuivre sans à-coup le travail engagé au service de l'avenir de la production de pommes et de poires ».

« La motion de censure constitue une véritable catastrophe pour le monde agricole »
Chambres Agriculture France a également réagi, qualifiant l'adoption de la motion de censure par l'Assemblée nationale de « véritable catastrophe pour le monde agricole et de revers significatif dans le processus d'examen des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale, pourtant cruciaux pour répondre aux besoins d'accompagnement des agriculteurs. » L'organisation rappelle que les agriculteurs déjà éprouvés (compétitivité, aléas climatiques, règlementation...) « attendaient avec impatience des mesures fiscales et budgétaires adaptées pour leur offrir un accompagnement efficace ».

« L'interruption brutale des travaux parlementaires met en péril des dispositifs clés qui étaient inscrits dans les projets de budgets [...] Avec la démission du gouvernement, ce sont également de nombreux autres textes législatifs qui sont de nouveau mis en suspens : projet de loi d'orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, proposition de loi visant à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur, proposition de loi relative à l'exercice de la démocratie agricole, etc. »

Pour son président, Sébastien Windsor, « Ce coût d'arrêt pour la seconde fois en quelques mois dans la mise en œuvre de solutions pragmatiques attendues depuis plus d'un an, et l'absence de perspectives, est vécu comme un manque de considération des enjeux agricoles. L'agriculture ne peut pas être l'otage de débats purement politiques. Les solutions ne peuvent plus attendre ! »

Photo : Public Sénat