Comme chaque année, l’Association Demain la Terre fait évoluer sa charte pour placer ses producteurs adhérents dans une dynamique d’amélioration continue. La nouvelle version de la Charte Demain la Terre®, applicable depuis le 1er avril 2020, intègre des changements majeurs pour apporter plus de garanties aux consommateurs. Elle a été présentée par Marc De Nale, Directeur Général de Demain la Terre et Bruno Parmentier, Président de l’association, au cours d’une visioconférence qui s’est tenue mercredi dernier.
Qu’est-ce que la Charte Demain la Terre® ?
Mise en place en 2010 après trois ans d’échanges et d’expérimentations, la Charte Demain la Terre® vise à apporter aux consommateurs les preuves crédibles de l’engagement des producteurs et transformateurs en France et à l’étranger, axée sur trois priorités : la santé, la qualité et le respect de l’environnement. Conçue en tenant compte de la diversité des pratiques culturales, de manière à être universellement applicable à la filière fruits et légumes, elle est composée de 68 critères objectifs, précis et mesurables répartis selon 8 thèmes relatifs au développement durable.
La réglementation en vigueur dans les différents thèmes représente le socle minimal à respecter mais l’obtention de la Charte Demain la Terre® exige plus. Chaque critère comprend ainsi 3 niveaux de performance et des seuils de non-conformité systématiques en dessous desquels une production sera rejetée pour placer les producteurs dans une démarche dynamique d’amélioration continue. Les produits contrôlés sont systématiquement exclus si un seul de leurs critères fait l’objet d’une non-conformité.
La bonne application des différents critères et le niveau atteint pour chacun d’eux sont contrôlés annuellement par un organisme de contrôle indépendant, de manière annoncée ou inopinée. Le rapport d’audit annuel de conformité permet d’affecter une note globale à la ligne de produits candidate à l’obtention de la Charte Demain la Terre®. Cet audit est complété par une concertation continue assurée par un Comité de contrôle. Composé autour des représentants des producteurs de Demain la Terre et d’acteurs indépendants, il a le double rôle d’étudier les rapports d’audits pour valider ou infirmer les candidatures à la Charte Demain la Terre® et de piloter les évolutions du référentiel.
Par ce fonctionnement, la Charte Demain la Terre® s’articule autour de trois points cruciaux : crédibilité, mieux-disant et lisibilité.
Les évolutions de la Charte Demain la Terre® pour 2020
L’équipe Demain la Terre et les référents techniques de chaque entreprise adhérente, sont mobilisés depuis septembre 2019 pour faire évoluer en profondeur la Charte Demain la Terre®.
Indispensables à la production agricole, les sols jouent également un rôle crucial pour la sécurité alimentaire et le changement climatique. Ainsi, la thématique « préserver la qualité et la vie dans les sols » a été entièrement refondue d’une part pour mieux s’adapter aux différentes méthodes de production (maraîchage, arboriculture, hors-sol) et d’autre part pour renforcer et favoriser les pratiques agricoles développant la vitalité des sols. Les pratiques agronomiques visant à la réduction du travail du sol, l’accroissement de la couverture des terres, ou le développement de la vie dans les sols sont encouragées pour améliorer la fertilité naturelle et abaisser encore l’utilisation de fertilisants de synthèse.
Le thème « gérer la valorisation des déchets et leur réduction » a lui aussi été densifié. En effet, l’adoption le 30 janvier 2020 du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire a défini un objectif de réduction du gaspillage alimentaire à l’horizon 2030 de 50 % (par rapport à son niveau de 2015) dans les domaines de la production et de la transformation ainsi que l'interdiction de la commercialisation de lots de fruits et légumes frais de moins de 1,5 kg en emballages plastiques à partir de 2022.
C’est pourquoi, la Charte Demain la Terre® intègre dès 2020 des obligations sur la baisse du gaspillage alimentaire des produits comestibles et non comestibles au travers d’actions renforcées et mieux identifiées. Sur la question des emballages plastiques, les critères de la Charte favorisent l’accélération de la recherche d’alternatives pour tous les conditionnements et le développement de l’écoconception des produits en s’appuyant sur la conduite d’analyses de cycles de vie avec le soutien de l’ADEME.
Enfin, même si la confiance envers les fruits et légumes est bonne, les consommateurs restent préoccupés par la présence de substances nocives dans les produits alimentaires. C’est pourquoi, après les perturbateurs endocriniens en 2019, les producteurs sont désormais dans l’obligation de recenser l’utilisation d’autres substances controversées notamment les SDHI.
Ces évolutions contribuent à faire évoluer la Charte Demain la Terre® pour toujours mieux répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociétaux et ainsi assurer aux consommateurs des produits plus sains, plus sûrs pour tous.
Témoignages des membres du Comité de Contrôle
Bruno Parmentier, Président du Comité de Contrôle et spécialiste des questions agricoles précise : « Demain la Terre est une association très originale. Ces entrepreneurs se débrouillent (plutôt bien) pour gagner leur vie, ils n’ont rien à prouver sur cet aspect, mais ça ne leur suffit pas. Ils veulent en plus construire un monde plus vivable pour les générations futures, et ont décidé librement de se stimuler mutuellement pour progresser résolument et en permanence vers davantage de développement durable, sous toutes ses dimensions, économiques, sociales et écologiques. Et, rare chez des Français, ils font cela en tant que citoyen, librement, de leur propre initiative, de façon professionnelle ! Le travail collectif effectué est de très haut niveau, c’est assez impressionnant ! Il en résulte une ambiance très particulière, et très stimulante. Je lui souhaite longue vie ! ».
Au cours de la visioconférence, Bruno Parmentier a précisé que ce ne sont pas moins de 6,34 kg de fruits et légumes certifiés Demain La Terre qui sont vendus chaque seconde. Par ailleurs, ces derniers représentent entre 1,5 et 2 % des fruits et légumes français, soit 1/3 des volumes issus de l’agriculture biologique s’élevant à 5 % de la production totale.
Dominique Allaume-Bobe, administratrice de l’Union Nationale des Associations Familiales et membre du Comité de Contrôle commente : « La nouvelle Charte Demain la Terre® vient de sortir et appelle des commentaires de la part de L'UNAF, association de familles et de consommateurs.
Tout d'abord, il est à souligner que ce référentiel (qui comporte 68 critères) n'est pas « figé » mais est dans un processus d'amélioration continue conformément aux principes du Développement Durable dont il s'inspire. Il s'engage à fournir des fruits et légumes de qualité grâce à une production contrôlée et certifiée par un organisme indépendant.
Les fruits et légumes sont des produits fragiles et leur achat est souvent renouvelé, au moins chaque semaine, par les familles. Ils représentent un pourcentage non négligeable du budget alimentation d'un ménage (entre 17 % et 20 % selon les CSP*). Régulièrement ils sont analysés par l'EFSA qui note dans son rapport du 2 avril 2020 que pour 2018, 95,5 % des échantillons testés sont en dessous de la LMR. C'est la raison pour laquelle la démarche Demain la Terre est très intéressante pour le consommateur puisqu'elle garantit la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires voire une absence de résidus sur les produits.
Ce choix de réduire les phytos a également une incidence sur la qualité de l'eau ce qui n'est pas négligeable... La couverture permanente des sols évite l'érosion mais aussi certains glissements de terrains lors d'orages. Le travail allégé des sols nécessite moins d'énergie, préserve la structure des sols et donc la vie microbienne et la fertilité ce qui permet d'optimiser la fertilisation... cercle vertueux !
La préservation des haies, des talus, les bandes enherbées favorisent l'installation d'une biodiversité plus riche, d'auxiliaires des cultures tout en favorisant le cadre de vie et des paysages profitant à tous...
La nouvelle loi sur l'économie circulaire impose de réduire les déchets, aussi bien ceux relatifs à la production (déchets organiques) que ceux induits par le transport (emballages biodégradables si possible). Le don de surplus ou d'invendus à des associations caritatives est intégré dans la Charte et répond à un impératif social largement partagé par le monde agricole... Il est aussi le signe de l'engagement économique et social des entreprises sur leur territoire.
Sur tous ces aspects, la Charte Demain la Terre® a fait ses preuves. »
Pour plus d’informations :
Damien Sanchez
Demain la Terre
Tél. : 05 62 60 19 03
Cell. : 06 47 00 29 94
[email protected]
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