Cette année 2020 est une année plutôt atypique pour le marché de la tomate. « Le printemps a été marqué par la période de confinement, qui a eu un impact au final plutôt positif sur notre marché en termes de demande malgré ce climat de tension. Côté offre, l’année a été marquée par un printemps peu productif. Nous avons eu des retards importants sur les rendements printaniers dus aux conditions hivernales qui n’ont pas été bonnes, notamment en termes de lumière, provoquant ainsi une baisse de rendement de 20 à 30 % par rapport à d’habitude. Face à une bonne demande et de petits rendements, nous avons eu des prix plus soutenus que d’habitude principalement sur les mois d’avril et de mai », explique Gille Bertrandias, Directeur Général des Paysans de Rougeline.
« Les productions étant plus cycliques que d’habitude, cela génère des variations de marché importantes »
La période printanière passée, le début de l’été a été relativement médiocre en termes de demande. Pour ce qui est de la production, même si depuis le mois de juin une partie du retard a été rattrapée, il risque d’y avoir en moyenne sur l’année en France 10 % de rendements en moins : « Le marché n’est pas particulièrement dynamique et les variations sur le marché sont pour l’essentiel induites par la production. Elles sont relativement significatives pour certaines variétés, notamment sur toute la gamme des variétés anciennes, qui subissent plus directement les aléas climatiques. Nous avons donc des productions qui sont encore plus cycliques que d’habitude, avec des périodes de production intense et d’autres où nous récoltons très peu de produit ».
« Des variétés aux promesses supérieures continuent de progresser sur le marché »
Dans ce contexte de marché atypique, certaines variétés ont réussi à se démarquer : « Nous avons décidé de développer davantage certains produits comme les tomates cerises grappes ‘Les Pépites’, qui sont une variété à très haut potentiel gustatif et qui est vraiment en train de se faire une place sur le marché. Dans ce contexte un peu particulier où l’on parle beaucoup de marché contraint par le pouvoir d’achat, on se rend compte qu’il y a aussi une demande sur ces produits premium et ces variétés qui ont des promesses supérieures, aussi bien en termes de goût que de modes de production comme le ZRP, qui progresse significativement. Par ailleurs, il faut quand même que nous intégrions dans notre façon d’aborder le marché cette pression que nous ressentons par rapport à une partie des consommateurs qui sont dans l’inquiétude sur le plan des arbitrages budgétaires. Nous sommes donc également présents sur le marché avec des produits accessibles pour tous. A ce titre, nous avons porté une initiative sur des tomates cerises détaillées à 99 centimes, afin de répondre à cette partie du marché où le prix est une clé d’entrée prioritaire. Nous voyons donc le marché qui s’étire entre ces deux besoins, avec lesquels nous devons arriver à jongler ».
« La production française amène de belles réponses en termes de goût, d’environnement et d’impact social »
Selon Gilles, cette envie de manger local et de privilégier l’origine France est un mouvement qui s’était enclenché bien avant le confinement et qui est toujours d’actualité : « On ressent encore cette envie du consommateur de mieux comprendre cette agriculture pour mieux contrôler son alimentation, à travers cette assurance qu’apporte le produit français. Mais la question reste : « A quel prix ? ». Les consommateurs font leurs arbitrages mais nous devons leur donner le choix de l’origine et présenter massivement une offre française sur les différents circuits de distribution… Nous espérons des rayons qui tendent vers le 100 % origine France sur nos périodes de production... Il y a encore du chemin à faire et des discussions sont en cours avec les grandes enseignes afin de valider les choix assumés lors du confinement… La pression pouvoir d’achat ne peut pas se traduire par une marche arrière sur l’origine…»
« Il est important de continuer de communiquer sur les belles réponses qu’amènent la production française, au-delà du prix et en termes de valeurs comme le goût, la qualité environnementale et l’impact social. Quand le consommateur achète une tomate et une fraise, cela a plus de valeur qu’un simple produit alimentaire… c’est aussi toute une économie agricole locale qui est soutenue, et qui permet à l’agriculture de continuer à progresser pour sécuriser durablement l’alimentation Française…Et quelque part, dans une certaine limite bien sûr, c’est aussi ce qui fait l’acceptation d’un prix ».
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Gilles Bertrandias
Les Paysans de Rougeline
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