Suite aux aléas climatiques, la France vient d’enregistrer sa deuxième plus faible récolte de pommes en dix ans. Ce mauvais résultat s’inscrit dans un contexte déjà morose pour les producteurs de compote. En effet, l’année dernière, ils ont écopé d’une amende de 58,3 millions d’euros par l’Autorité de la concurrence pour s’être entendus sur les prix.
La production de 2020 a chuté de 18 %, engendrant une flambée des prix allant de 50 à 60 % pour la Golden, variété majeure pour la compote qui a le plus souffert cette année (-30 %).
Cette augmentation du prix pourrait facilement être compensée par les entreprises préparant des compotes telles qu’Andros, Materne, Charles et Alice, Valade et St Mamet, si leurs clients distributeurs acceptaient une hausse de tarif de 1 ou 2 centimes par petit pot ou gourde. Des négociations sont actuellement en cours.
« Les distributeurs ne peuvent pas ne pas prendre en considération cette situation exceptionnelle, et mettre en péril les producteurs français et les partenariats développés avec les transformateurs pour un approvisionnement en pommes françaises », indique Josselin Saint-Raymond, directeur de l'Association Nationale Pommes Poires. De plus, vue que les distributeurs cherchent de plus en plus de produits locaux, il y a peu de chance que les transformateurs importent des pommes de Pologne, où les prix sont moins élevés.
En France, une pomme sur cinq finit en compote. Il s’agit essentiellement de produits rejetés par la vente au détail car ne correspondant pas au calibre ou critères visuels exigés par les distributeurs. Ce marché, en croissance régulière, représente 1 milliard d’euros et « est un moyen efficace d'éviter le gaspillage », précise Josselin Saint-Raymond.
Source : lesechos.fr