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Climat et résilience : la Chaîne Logistique du Froid face au défi de la transition

Le projet de loi dit « Climat et résilience », voté mardi, consacre un chapitre entier au transport routier. Les préoccupations environnementales sont cruciales pour la filière de transport et logistique des produits frais et surgelés. Comment concilier réduction des émissions et approvisionnement en flux continu de tous les territoires en produits frais et surgelés essentiels ?

Parmi les mesures phares de la loi : une augmentation de la taxation des professionnels, qui devrait a priori servir à investir dans l’accélération de la transition de la filière, favoriser le développement de carburants alternatifs et le déploiement de modes de transports alternatifs.

« Ces dispositifs qui visent à alourdir la fiscalité pour les transporteurs représentent un point de vigilance » pour Valérie Lasserre, porte-parole et déléguée générale de La Chaîne Logistique du Froid , qui représente les entreprises de transport et de stockage de produits frais et surgelés. « Les écotaxes, la fin du remboursement partiel de la taxe sur les produits pétroliers peuvent constituer un frein à l’investissement pour réaliser la transition énergétique de notre filière. ». Le secteur a pourtant soif d’investissements conséquents à l'aune d'une rupture technologique qui s’annonce. Et pour laquelle la filière est déjà bien engagée. 

Camions frigorifiques : la transition est en route
Les acteurs des filières frigorifiques ne partent pas de zéro. « Dans un avenir proche, nous allons vivre une rupture. Après un siècle à fonctionner à 100 % aux énergies fossiles, les camions vont désormais embarquer d’autres carburants. » indique Jean-Marc Platero, président de Transfrigoroute France, association membre associé de La Chaîne Logistique du Froid et véritable laboratoire d’innovations pour la chaîne du froid de demain. Car qui dit camion frigorifique dit deux moteurs, l’un pour la traction l’autre pour la production de froid, deux technologies de carburant, et un double défi pour les acteurs du secteur. « Nous avons mis en place un groupe de travail dédié afin d’établir un état des lieux des technologies disponibles, avec leurs forces et leurs faiblesses. Ce sera un outil d’aide à la décision à destination des acteurs du secteur », complète-t-il. Parmi les technologies prometteuses : le tout électrique, les carburants alternatifs, la récupération d’énergie ou encore l’hydrogène. Le hic ? « Ce sont des solutions aujourd’hui très chères : la filière va avoir besoin d’investissements pour passer le cap de l’industrialisation des solutions ». explique Valérie Lasserre, qui représente les entreprises utilisatrices. 

Ferroviaire, fluvial : les nouveaux mirages ?
Les députés chargés d’étudier la question complexe du transport vert ont débattu du report du transport routier sur des voies alternatives : fleuves et rails. « En matière de logistique, rien n’est impossible. L’adaptabilité est d’ailleurs une des clés de réussite de notre filière frigorifique. » rappelle Valérie Lasserre, représentante de La Chaîne Logistique du Froid. Les exemples se multiplient en Europe pour le transport de longue distance. En France, on peut citer les liaisons ferroviaires frigorifiques quotidiennes entre Avignon et Lille et Paris, et entre Rennes et Lyon. « Il ne faudrait pas opposer les modes » complète Valérie Lasserre. « La route restera bien sûr essentielle pour accéder aux derniers points de livraison et compléter le maillage ferroviaire et fluvial. L’investissement sur deux fronts (le développement de l’intermodalité et celui du camion vert) ne pourra se faire sans un soutien financier à la filière, ni sans une réflexion politique nationale voire européenne pour penser l’infrastructure de demain, et garantir la souveraineté en matière d’approvisionnement alimentaire. Cela nous permettra de transformer ce défi en opportunité pour nos entreprises françaises de la logistique et du transport frigorifique ».

Pour plus d'informations : 
lachainelogistiquedufroid.fr

Date de publication: