Cette année encore, la production mondiale d’avocats a fortement augmenté avec actuellement des volumes conséquents d’origine Pérou sur le marché européen. Pourtant, malgré cette offre importante, la demande reste présente notamment grâce à l’action des GMS : « L’augmentation naturelle de production du marché avoisine les 10 %. C’est en tout cas ce qui a été observé grosso modo sur ces trois dernières années. Or cette année, nous savons que la production dépassera largement ce pourcentage. Aujourd’hui, ce sont les promotions de la grande distribution qui boostent les ventes, malgré une offre plus importante que la demande », explique François Bellivier, Directeur du développement chez Capexo.
Une opportunité pour la grande distribution
« Ce qui est intéressant pour le consommateur c’est que nous sommes en plein milieu de la saison du Pérou, donc avec de bonnes qualités de fruit pour des prix relativement attractifs. Donc si la grande distribution continue de jouer le jeu en faisant régulièrement des promotions, il est fort probable qu’elle gagne des parts de marché en termes de consommateur ».
Un effet Covid qui s’est dissipé cette année
D’autre-part, les conséquences liées à la crise sanitaire sur la production et les ventes se font moins ressentir que l’an passé : « les pays exportateurs se sont organisés pour exporter sans contrainte malgré la pandémie qui continue de les toucher. Donc bien que les volumes soient conséquents, ils restent assez linéaires contrairement au schéma que nous avions connu l’année dernière et qui avait abouti à une situation catastrophique en termes de prix. Nous ne sommes aujourd’hui pas dans ce cas de figure, même si on sent que juillet risque d’être un mois compliqué. Par ailleurs, la réouverture des restaurants nous permet d’écouler les petits calibres 22, 24 qui n’intéressent pas la grande distribution. Ce qui permet d’assainir le marché et de le remonter dans ces petits calibres, alors qu’il était bien descendu ».
Un pic de production déjà atteint ?
Bien que les arrivages soient relativement linéaires, de gros volumes à destination de l’Europe sont partis la semaine dernière. « Il est possible qu’il s’agisse du pic de production de la saison, comme ce qui avait été annoncé dans les prévisions. J’espère que nous l’avons donc passé et que nous n’allons pas avoir de tels volumes deux semaines consécutives, ce qui risquerait de déséquilibrer subitement le marché ».
Une disparité importante de calibrages
On retrouve actuellement sur le marché différentes origines comme le Pérou, l’Afrique du Sud, le Kenya et la Colombie. Il y a donc une certaine hétérogénéité dans la qualité mais également une disparité importante en ce qui concerne les calibres : « En début de saison, nous avons reçu davantage de petits calibres type 22, 24 et babies. Calibres sur lesquels il est difficile d’obtenir un prix correct. Les prix des calibres 16, 18 et 20 sont restés modérés du fait de leur référencement habituel en promotion pour la grande distribution. Mais, actuellement, en deuxième partie de saison, nous recevons beaucoup de calibres 12, 14 qui correspondent à des fruits plus gros qui eux, ne sont aujourd’hui pas concernés par les promotions. On attend alors de voir quelle influence cela va avoir sur le marché ».
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