Un printemps plus chaud que d'habitude, avec une douceur et un ensoleillement précoces, a eu un certain nombre d'effets propices dans les vergers de fruits à noyau dla province occidentale du Cap.
En conséquence, l'estimation des exportations est supérieure à celle de l'année dernière, dans toutes les catégories : pour les prunes,avec une quantité attendue de 86 000 tonnes, c'est une augmentation de 4 % par rapport à 2021, et de 15 % pour les nectarines, avec 23 650 tonnes.
La quantité de pêches est estimée à 6 550 tonnes, soit une augmentation de 4 % et pour les abricots, Hortgro pense que les exportations pourraient augmenter de 9 % pour atteindre 3 085 tonnes, une bonne nouvelle pour les amateurs d'abricots après quelques années de disette.
C'est la première semaine où l'on emballe les quatre catégories de fruits à noyau, dit Charl Stander, directeur technique de Freshness First, basé à Franschhoek (ici sur la photo), et la récolte semble exceptionnelle en raison du printemps chaud et sec.
Les prunes African Rose, Suplum 41 et Suplum 25 sont actuellement récoltées. À partir de maintenant, les volumes vont fortement augmenter et les premier fruits de fret maritime sont embarqués.
Charl note qu'on dit beaucoup cette saison que les fruits à noyau précoces sont étonnamment doux au goût : habituellement, les premiers fruits ont tendance à être trop acides pour le palais sud-africain, mais cette année, les conditions climatiques au printemps ont été une aubaine pour le développement des sucres, et ce pour tous les fruits à noyau.
« C'est le résultat des conditions météo : le printemps que nous avons eu, apportant plus tôt température et soleil », dit-il. Les cultivars d'abricots actuellement récoltés sont Imperial et Charisma, ainsi que le plus ancien Supergold qu'on est en train d'arrêter (il s'agit en fait d'un abricot de conserve).
Il revient des vergers d'abricots Carmingo cultivés chez certains de leurs producteurs, où la nouaison a été très bonne. Ces abricots blush de fin d'été sont pour l'instant encore complètement verts. Malgré leur leur succès historique en France, ils n'ont été plantés en Afrique du Sud qu'au cours des dernières années ; leur sensibilité au gel excluant la plupart des zones de production.
Le manque de fleurs sauvages a rabattu les pollinisateurs vers les vergers.
De plus, les pluies hivernales sont arrivées tardivement, ce qui a retardé la floraison des fleurs des champs vallon et des succulentes, explique Charl, et de nombreuses abeilles sauvages et autres pollinisateurs ont butiné dans les vergers de prunes, ce qui a permis une nouaison exceptionnelle.
« Même les parcelles qui n'avaient pas de fruits pendant la sécheresse sont maintenant couvertes de fruits. Cela montre bien à quel point la nature domine », remarque-t-il.
Les producteurs procèdent maintenant à un éclaircissage important avec en prévision des fruits plus gros que l'année dernière.
Récentes tempêtes de grêle
Les parcelles sous filet restent ouvertes pour permettre l'entrée des pollinisateurs, et cette saison démontre la nécessité absolue d'utiliser les filets en culture fruitière.
« Nous avons déjà eu deux séries de grêle, c'est très étrange, dit-il, et il y a eu des orages - nous ne sommes pas habitués au tonnerre par ici. »
L'effet localisé des chutes de grêlons - la semaine dernière sur la vallée de la Koo au-delà de Montagu et dans le Witzenberg, la semaine précédente sur la vallée de la rivière Hex et Robertson - sera négligeable, estime-t-il.
Les précipitations de l'hiver ont été nettement inférieures, mais les barrages sont suffisamment remplis pour leur permettre de passer l'été.
Pas de marge d'erreur pour la qualité
Sur les marchés européens, il reste encore des produits issus de la récolte européenne ce qui n'était pas prévu initialement, ceci-dit, un prix relativement bas pourrait stimuler les ventes.
Le pouvoir d'achat est faible, remarque-t-il, et à cet égard les consommateurs sud-africains et européens sont dans le même bateau.
« Je dis aux producteurs : vous devez gérer votre culture de manière à ce que chaque fruit puisse être exporté, sans gaspillage et sans réclamation. Il n'y a plus de marge d'erreur. La qualité est l'une des rares choses sur lesquelles nous avons le contrôle alors que nous sommes acculés par la hausse des coûts. »
Le coût élevé des engrais (même s'il a un peu baissé récemment) incite les producteurs à chercher des alternatives sur le marché et à utiliser davantage d'engrais biologiques.
En ce qui concerne la protection des cultures, les producteurs ont abandonné ces dernières années les programmes fixes de traitements pour pulvériser selon les besoins et réduire ainsi l'utilisation de produits chimiques.