Comme tous les ans le BIK a organisé ce vendredi 23 juin 2023 une journée technique de restitution des travaux de recherche-expérimentation qui sont menés en son sein. Elle s’est tenue en Lot-et-Garonne à Port-Sainte-Marie, où s’est tenue dans la même matinée la 1e assemblée générale du BIK en tant qu’AOP Kiwi.
L’assemblée générale du BIK
Les adhérents ont répondu présents pour cette nouvelle organisation du BIK, et ont exprimé leur satisfaction sur les travaux entrepris et cette évolution. L’ordre du jour statutaire a permis d’aborder le rapport moral et le rapport d’activité 2022 du Bureau national Interprofessionnel du Kiwi.
L’essentiel des travaux menés en 2022 portent sur :
• La promotion du kiwi français, essentielle pour expliquer au consommateur l’origine France et la saison du kiwi
français ;
• La culture du kiwi avec notamment les dérogations 120 jours et les travaux de recherche-expérimentation menés actuellement au BIK (punaise diabolique, dépérissements, base de données « Origine France ») ;
• La défense du kiwi français : procès en cours contre la francisation et dépôt de marque collective ;
• Les statistiques et suivi de la saison commerciale ;
• Les autres sujets, tels que la commercialisation du calibre 49 ou encore la communication interne qui est faite au BIK, à destination de ses adhérents.
Deux présentations ont complété cette partie statutaire, la première portant sur l’évolution de la communication au BIK et l’accroissement que cela a permis d’obtenir en nombre de contacts annuels. La seconde intervention présentait de manière détaillée les travaux de recherche du BIK sur les dépérissements du kiwi et les orientations en cours.
Les échanges avec les adhérents ont été nombreux et variés. Dans les facteurs de préoccupation, l’eau et l’irrigation sont les principaux sujets d’inquiétude des kiwiculteurs, à égale importance avec les dépérissements.
Les présentations des chercheurs
Les salariés du BIK ont exposé les problématiques sur lesquelles ils travaillent aux producteurs et journalistes présents, à savoir :
• Le dépérissement en verger de kiwi
• La punaise diabolique
• L’irrigation
• La protection de l’origine France
Les travaux en cours
- Le dépérissement en verger de kiwi :
Le dépérissement des kiwis est devenu une problématique majeure de la culture, ayant entraîné depuis 2020 la disparition de plus d’une centaine d’hectares en France. En Italie, le phénomène est de très large ampleur depuis plusieurs années. Les études menées en Italie et en Nouvelle-Zélande démontrent que l’état du sol et en particulier l’engorgement en eau des sols est un facteur majeur expliquant ce dépérissement, en interaction avec les pratiques agronomiques et le climat.
Depuis 1 an et demi, le BIK a mis en place une thèse sur ce sujet essentiel, qui a pour objectifs :
• De mettre en évidence l’importance relative des différents facteurs impliqués dans le dépérissement des vergers de kiwi, via une étude auprès d’exploitations concernées par le phénomène. Un second axe est exploré : déterminer si le dépérissement des vergers de kiwi est visible, et peut être caractérisé depuis l’espace, grâce à des photographies aérienne ou images satellitaires. Si cela s’avérait, il serait plus facile à repérer, et donc à étudier.
• D’étudier des solutions de remédiation ou de prévention visant à restaurer la qualité physique et biologique du sol via des essais mis en place en septembre 2022 sur 4 parcelles. En effet, l’objectif principal du projet est de proposer des solutions de remédiation aux producteurs, car ce phénomène pourrait être contré avant la dégénérescence complète des plants.
- La punaise diabolique :
Depuis plusieurs années, ce ravageur crée des dégâts sur plus de 300 plantes cultivées, dont le kiwi. Ces dégâts peuvent être importants et provoquer des chutes de fruits. Il est donc essentiel de trouver des solutions durables pour lutter contre ce ravageur. Les travaux sur Halyomorpha halys qui sont menés au BIK font partie du projet POLCKA (régulation des punaises PentatOmides en cuLture de Choux, Concombres, Kiwis et Aubergines) et il porte actuellement sur les axes de recherches suivants :
• Etude de la maturation ovarienne
• Recherche de parasitoïdes
• Essais de répulsifs
• Essais de plantes attractives
• Essais de boîtes d’hivernage
• Diffusion des résultats
L’objectif majeur de recherche 2023 de ce projet est d’arriver à créer un modèle complet des pontes de la punaise diabolique, afin de permettre aux producteurs d’intervenir au juste moment en fonction de leur stratégie de lutte.
- L’irrigation :
Le kiwi étant une plante sensible à la sécheresse mais également aux excès d’eau, la gestion de l’irrigation constitue un point clé concernant la conduite du kiwi. Ainsi cet essai, qui a commencé début mai 2023, permet d’étudier quels sont les effets de chaque système d’irrigation sur le système racinaire des vergers de kiwi. Le but premier est de connaître la répartition de l’eau dans le sol (bulbe d’irrigation) et, de fait, la répartition des racines et leur activité. Des variables au niveau de l’appareil végétatif sont également mesurées (surface foliaire, taille des fruits et longueur des pousses) afin de connaître les effets sur la production et le développement, mais également de déceler un potentiel stress hydrique engendré. Les résultats pourront permettre de choisir au mieux le système d’irrigation en fonction des besoins du kiwi et des caractéristiques pédologiques de la parcelle.
- La protection de l’origine France :
Dans l’objectif de rechercher de nouveaux faisceaux de preuves pour lutter contre la francisation, le BIK oeuvre à la
création d’une base de données sur les caractéristiques du kiwi français. En 2021 et 2022, des échantillons de kiwi ont
ainsi été récoltés dans différents vergers français pour rechercher s’il est possible de caractériser l’origine France des
kiwis par des analyses.
Les résultats 2021 sont encourageants. Il est nécessaire de réaliser les analyses sur plusieurs années pour gommer l’effet
millésime. En 2022, une partie des échantillons récoltés au verger sont analysés une seconde fois lors de leur expédition
pour vérifier que les données à la récolte restent cohérentes avec les données à la commercialisation. Encore 2 à 3 années
sont nécessaires pour construire une base de données solide.
Les travaux à venir
Le BIK ne s’arrête pas en si belle lancée et pense aussi au futur, avec plusieurs axes de travaux envisagés pour l’avenir,
dont un en particulier qui porte sur le photovoltaïque. A ce jour, plusieurs échanges ont eu lieu avec divers fournisseurs
en vue de mettre en place des essais visant à étudier le comportement du kiwi sous ombrière photovoltaïque. L’un des
dossiers a donné lieu à un dépôt d’offre lors d’un appel à projets. Le BIK espère lancer ces essais en 2024 si l’avancement
administratif des dossiers le permet (permis de construire notamment).
La prochaine journée technique du BIK se tiendra le 20 juillet 2023 en Adour à Castagnède (64)
Pour plus d'informations :
BIK (Bureau national Interprofessionnel du Kiwi)
100 All. de Barcelone, 31000 Toulouse
Tél. : 05 61 22 17 89
lekiwidefrance.fr