Dans la nuit du 13 au 14 juillet, 7 500 pommiers ont été saccagés au Domaine de Fontorbe, situé sur la commune de Lavaur dans le Tarn. « Trois hectares de pommiers surgreffés, soit 15 000 greffons », indique Sandrine Gaborieau, de l'ANPP. Pour le moment cette parcelle là est inutilisable, car quand on surgreffe il faut attendre 2 ou 3 ans avant d’avoir les premiers fruits ». Des mois de travail réduits à néant, d'autant plus « qu'il n'est pas certain que les souches résistent à cet acte de vandalisme », explique le directeur de l'exploitation à La Dépêche du midi.
Saccage du verger de Fontorbe, nous venons de recevoir ce témoignage d’un salarié de l’exploitation 👉 pic.twitter.com/Bbe0BicJKf
— CSFL (@csfldefrance) July 14, 2023
Un acte revendiqué par un collectif inconnu
Les soupçons se sont d’abord tournés vers le collectif Vaurais Nature Environnement car celui-ci dénonçait lors d'un rassemblement le 1er juillet dernier « le déclassement de certaines parcelles en bio du verger, estimant que l’arboriculteur revenait au ‘ tout chimique ’ ». Le maire de Lavaur lui-même, aurait soutenu que cette manifestation avait « un lien direct » avec l’arrachage des greffons de pommiers.
Le collectif en question avait alors, par communiqué, démenti toute implication quelques jours après. « Nous déplorons l’action de destruction sur les vergers, dont Vaurais Nature Environnement n’est aucunement responsable et qui n’est en rien liée à l’action de notre association ».
Mais lundi 17 juillet, un collectif inconnu qui se nomme « Le chardon » aurait revendiqué la destruction des 7 500 pommiers auprès de plusieurs rédactions. Dans son courrier, le collectif accuse « l’agro-industrie d’empoisonner nos familles, nos futurs, répandant des poisons dans notre air, notre eau, nos sols et nos assiettes », selon Le Parisien. « Engranger et concentrer plus de capitaux ne sauvera personne, même pas vous. Votre industrie de l’agriculture a asphyxié, éliminé, rendu pauvres et dépendants nos parents et grands-parents ».
Inquiétude quant à de futurs actes de vandalisme
Mais ce qui inquiète la filière aujourd'hui, c'est la montée en puissance de ces actes de vandalisme, à l'instar de l'exploitation des Maraichers Nantais saccagée en juin dernier par des militants écologistes. « Un acte inacceptable, à l’image de l’action entreprise à la Maison des maraichers nantais. Mais jusqu’où ira-t-on dans la violence (écologiste) ? », affirme la FNPFruits, tout comme l'Association Nationale Pommes Poires : « Cette action prend également place dans un contexte de violences complètement désinhibées à l’encontre des exploitations agricoles et des agriculteurs, qui se sont traduites dernièrement par les violences de Sainte Soline, ou le saccage d’exploitations maraichères en Loire-Atlantique ».
La FNPFruits demande à ce que « l’ensemble de la classe politique fasse cesser l’escalade des propos injurieux ou des faits de violence envers les agriculteurs » et « attend une réaction du Gouvernement suite à ces nouvelles actions inacceptables envers le monde agricole ! ».
Obscurantisme et police de la pensée et des choix agricoles. Voilà où mènent les excès verbaux et la désinformation sur des sujets qui ne supportent pourtant pas la caricature. Nous ne céderons rien. https://t.co/1QNsMtCO2Q
— Marc Fesneau (@MFesneau) July 15, 2023
Enquête en cours
Le parquet de Castres a ouvert une enquête pour « dégradation en réunion » et estime que « vu l’ampleur de la destruction de greffons », l'acte en question n'a pas pu « être réalisé par un seul individu ».
« Dans l’attente des résultats de l’enquête de gendarmerie et de ses suites judicaires, l’Association Nationale Pommes Poires étudie dès maintenant toutes les possibilités d’actions en justice pour soutenir son adhérent. »