Plus d'un million d'hectares de romarin au Maroc
Indispensable dans tous les foyers marocains et disponible dans toutes les épiceries du pays, le romarin est une plante profondément ancrée dans la tradition marocaine. Les surfaces et les volumes sont énormes, et le pays est l'un des principaux producteurs et exportateurs de cette plante. Karim Belkheir Goutr, PDG de 4 Seasons Mediterranean Aromas, raconte la saga du romarin au Maroc.
« Le romarin est une super herbe que l'on trouve en abondance dans les écosystèmes du bassin méditerranéen. Il est très riche en principes actifs et en conservateurs naturels. Pendant des siècles, nos ancêtres l'ont utilisé pour ses vertus diététiques et sanitaires. Aujourd'hui, elle est toujours produite en abondance, sur plus d'un million d'hectares, et est utilisée dans le processus de production de plusieurs industries, dont les cosmétiques, les produits pharmaceutiques et l'alimentation. Nous avons fait de grands progrès dans la modernisation de ce secteur, et il figure désormais parmi les produits phares des exportations agricoles marocaines. »
Une restructuration récente de la filière
Les zones de production du romarin sont réparties sur toute la carte du Maroc. « Cette plante est très résistante aux extrêmes climatiques. Au Maroc, elle pousse aussi bien dans les montagnes enneigées à des températures négatives que dans les zones désertiques à 46 degrés. La plupart des romarins marocains sont cultivés à l'état sauvage, spontanément. Les autorités agricoles supervisent l'étape de la récolte et organisent des ventes aux enchères pour attribuer des parcelles à des entreprises privées. Si ce mode de production fonctionne bien pour certaines utilisations, il présente des limites évidentes, telles que l'abus de récolte, le manque de traçabilité et des conditions de stockage et de manipulation inadaptées. »
Il était donc impératif de franchir une nouvelle étape en réglementant ce secteur, notamment pour pouvoir approvisionner les industries de transformation, ce qui a été fait il y a une dizaine d'années.
Comme le dit Belkheir Goutr, « l'Agence de développement agricole a fait un travail considérable pour développer et moderniser ce secteur. Elle a mis en place un cadre de production par culture, avec une réglementation stricte, permettant la sélection des variétés, la certification, la traçabilité, et la valorisation des sous-produits du romarin. L'appui de l'USAID a été important dans ce processus, car il nous a permis d'adopter un modèle réglementaire et des bonnes pratiques similaires à ceux des Etats-Unis. La superficie concernée par cette méthode de production est d'environ 10.000 hectares, et c'est la source de romarin pour des utilisations sophistiquées telles que l'extraction botanique d'acides. »
Le romarin marocain est riche en acide carnosique
« Chez Seasons Mediterranean Aromas, nous nous trouvons au cœur du sujet », déclare Belkheir Goutr. Le producteur argumente : « Je travaille dans le secteur depuis 21 ans, bien avant l'avènement de cette structuration. Nous avons l'avantage d'avoir un fonctionnement intégré puisque nous gérons à la fois une pépinière et une entreprise de production et d'exportation. La pépinière a développé plus de 26 variétés de romarin, adaptées à différents lieux et utilisations, des variétés pour la production à l'ombre ou en plein soleil, pour l'utilisation fraîche ou sèche, pour l'extraction d'huile ou d'antioxydants, et pour la production sauvage ou cultivée. Quant à notre entreprise de production, elle garantit une traçabilité totale et les meilleures conditions d'hygiène dans la manipulation, la coupe, la récolte, le séchage et le stockage, évitant ainsi toute source de contamination et rendant le produit adapté aux industriels. »
La volonté de moderniser la production de plantes médicinales au Maroc, en l'occurrence le romarin, a porté ses fruits, le Maroc devenant l'une des premières sources mondiales de romarin et de ses dérivés, affirme Belkheir Goutr. « Nous disposons d'une riche biodiversité et de 9 écosystèmes, ce qui est bien connu. De plus, la sélection végétale et le développement variétal ont permis de produire un romarin très riche en principes actifs et en conservateurs naturels, notamment l'acide carnosique qui intéresse les industriels. Alors que le romarin tunisien, comme le romarin sauvage marocain, contient en moyenne entre 1,5 et 2,6 % d'acide carnosique, le romarin marocain issu de plantes sélectionnées et de zones cultivées en contient jusqu'à 6 %. »
Le romarin marocain peut donc être utilisé dans un large éventail d'applications et d'industries, ajoute Belkheir Goutr. « Il peut être utilisé dans des infusions, comme complément alimentaire, ou par le biais de l'extraction d'huiles essentielles et de l'extraction botanique. C'est ainsi que l'acide carnosique est utilisé dans de nombreuses industries, telles que les cosmétiques, les produits pharmaceutiques, l'alimentation et l'alimentation animale. L'acide carnosique a une grande capacité à améliorer la durée de conservation des aliments. »
La modernisation du secteur au Maroc a créé un climat d'affaires favorable à l'écosystème des plantes médicinales, conclut Belkheir Goutr. « Plusieurs sociétés d'extraction botanique ont été créées au Maroc ces dernières années. Chez 4 Seasons Mediterranean Aromas, nous sommes intéressés pour travailler avec ces entreprises, ainsi qu'avec d'autres sur le marché international, dans le cadre d'un contrat d'approvisionnement régulier. Nos calendriers d'exportation vont de mai à décembre pour le romarin cultivé et toute l'année pour le romarin sauvage. »
Pour plus d'informations :
Karim Belkheir Goutr
4 Seasons Mediterranean Aromas
Tél. : +212 661164256
[email protected]
www.4seasonsplantations.com