Il y a une dizaine d'années, Fadel Trading Company a planté ses premiers avocatiers en bordure de ses bananeraies, uniquement pour se protéger des vents forts occasionnels. Quatre ans plus tard, compte tenu de la popularité croissante des avocats dans le pays et surtout à l'étranger, elle a créé de véritables vergers. En 2023, cette entreprise de culture et de commerce du Sud-Liban possède 100 hectares d'avocats. Et ce chiffre augmentera considérablement dans les années à venir.
Fadel cultive des bananes en interne sur 400 hectares
Pourtant, pour l'instant, les avocats sont encore relégués au second plan par rapport aux bananes chez Fadel Trading Company. Cette entreprise familiale, dirigée par son fondateur Rida Fadel et ses frères Ali et Abdallah, dispose d'une superficie de 400 hectares de bananes. Il s'agit de l'un des deux produits au cœur de ce qui a commencé comme une société commerciale en 1980. Rida commercialisait des bananes en hiver et des pastèques en été, qu'il achetait aux producteurs locaux. Son frère Ali l'a rejoint plus tard et, en 1995, l'entreprise a été officiellement baptisée Fadel Trading Company.
Aujourd'hui, la culture de l'avocat prend de l'essor
Les bananes façon îles Canaries.
Abdallah a lui aussi rejoint l'entreprise - il est aujourd'hui directeur général - et y a ajouté la fruiticulture à ses activités commerciales. Tout d'abord, les bananes : la méthode de culture, la variété et le traitement post-récolte s'inspirent des îles Canaries. « C'était assez évident, car le climat côtier du sud du Liban n'est pas très différent de celui de l'archipel espagnol. Ici, le mercure ne descend jamais en dessous de 7°C en hiver. S'il fait froid, c'est-à-dire moins de 15°C, les plantes ne meurent pas, mais la récolte est retardée. Le problème, c'est parfois le vent. Mais nous avons des avocatiers ou des filets pour cela », commence Abdallah.
Tri des avocats fraîchement récoltés
Aujourd'hui, la Fadel Trading Company cultive non seulement des bananes et des avocats, mais aussi des pastèques (200 ha), des agrumes (100 ha), des fruits à noyaux, des pommes et des raisins (200 ha). « En ce qui concerne les ventes, nous figurons parmi les cinq premières entreprises du Liban en termes de chiffre d'affaires », explique Mirna, la fille de Rida, qui travaille également dans l'entreprise. « Nous nous approvisionnons auprès des producteurs par achat direct ou par contrat, ce qui nous permet d'avoir toujours une gamme uniforme. »
Les avocats sont séchés après avoir été lavés
Focus sur les normes de qualité
Une fois la culture bien établie, la société commerciale est entrée dans la phase critique suivante pour servir au mieux sa clientèle : investir dans la manutention post-récolte en construisant des entrepôts et des stations d'emballage et en installant des chaînes de triage. « En 2009, nous avons mis en service une ligne de production de bananes technologiquement avancée pour répondre aux normes de qualité élevées en matière d'exportation, avec des expéditions vers des pays comme la Turquie et la Jordanie. Trois ans plus tard, une station moderne de conditionnement de fruits à noyaux a suivi dans le sud du Liban, et en 2020, une installation pour les avocats - le produit à la plus forte croissance dans les fruits », explique Mirna.
...et triés...
Au Liban, de nombreux producteurs abandonnent les agrumes au profit de l'avocat, plus rentable. « Et si l'année est mauvaise pour les bananes, je suis sûr qu'une partie de ces terres sera également convertie en vergers d'avocats. L'avocat est un produit polyvalent de la cuisine libanaise. Mais une grande partie de sa production est destinée à l'exportation. Les Greenskins sont commercialisés principalement au Moyen-Orient, les Hass et, dans une moindre mesure, les Lamb Hass en Europe. Dans nos parcelles, la répartition de ces deux variétés est de 30 % pour le Hass et de 70 % pour le Lamb Hass, mais nous allons augmenter la superficie consacrée au Lamb Hass. Il est plus facile à cultiver et moins sensible aux rotations de cycle que le Hass. Et même si les clients européens préfèrent traditionnellement le Hass, le Lamb Hass devient de plus en plus populaire à Valence, par exemple », explique Abdallah.
Ils sont ensuite emballés, pour l'instant pour le marché intérieur, en mono couche
Une production historiquement orientée vers le Moyen-Orient
Les producteurs et les négociants libanais ont toujours eu les yeux rivés sur les États du Golfe. Un changement de mentalité s'est toutefois opéré récemment, du moins dans les grandes entreprises telles que Fadel Trading Company. Cette orientation historique vers le Moyen-Orient s'explique parfaitement. « Les États du Golfe étaient plus intéressants en tant que marché, simplement en raison de leur proximité géographique et culturelle. Il ne faut pas sous-estimer cet avantage. Même si la main-d'œuvre est bon marché au Liban, nous sommes confrontés à des coûts cachés qui rendent parfois l'exportation vers des destinations plus lointaines, en particulier l'Europe, peu attrayante. »
Fluctuation des salaires
Abdallah explique que, contrairement aux producteurs israéliens ou turcs, les horticulteurs libanais n'ont jamais reçu de subventions gouvernementales. « En outre, l'électricité est coûteuse et, bien que la main-d'œuvre soit bon marché, elle est beaucoup plus efficace en Europe, par exemple. Nous n'avons pas encore atteint le niveau de haute technologie de la culture et de la transformation en Europe. Le niveau des salaires n'est pas le seul facteur limitant, les fluctuations salariales au fil des ans le sont tout autant. Avant la crise de 2019, nous payions nos travailleurs en moyenne 1 000 euros ».
« Pendant les années de crise, ce montant a chuté à 200 euros, pour remonter à 500 euros. En d'autres termes, nous devons constamment nous adapter à une nouvelle réalité. C'est contre-productif pour une entreprise. La logistique coûte également cher, surtout par voie maritime, car elle aussi n'est pas toujours cohérente. Il est donc compréhensible que beaucoup aient préféré exporter par voie terrestre vers les pays voisins du Moyen-Orient. »
Entrepôts frigorifiques propres
Les prix moyens comme indicateur
Toutefois, avec la guerre civile syrienne et l'interdiction des produits libanais par l'Arabie saoudite en 2021, une grande partie de cette route est actuellement coupée. C'est pourquoi l'Europe est de plus en plus au centre de l'attention. « Surtout pour nous. Nous sommes une entreprise de taille importante et nous avons donc des responsabilités considérables », explique Abdallah. « D'abord envers nos employés, mais aussi envers tous nos fournisseurs et leurs familles. Nous recherchons activement des opportunités de marché, sur la base d'une analyse approfondie des informations que nous recueillons sur les différents marchés. »
« L'Europe offre les meilleures opportunités. Par exemple, certains marchés présentent des déficits d'approvisionnement à certaines périodes pour certains des produits que nous proposons, notamment les avocats. Nous pouvons les combler. Mais au lieu de cela, notre stratégie consiste à surveiller les prix moyens d'un produit donné sur un marché donné et, à partir de là, à établir des relations d'achat à long terme. Nous voulons être un fournisseur stable et fiable, et non un opportuniste », conclut Abdallah.
Cette année, en raison du manque d'eau, la principale zone de culture d'avocats en Espagne - la Costa Tropical - a enregistré des rendements réduits de 70 %. Le moment est donc peut-être venu pour Fadel Trading Company et, par extension, pour le secteur encore très récent de l'avocat libanais, de saisir l'occasion et de signer des contrats d'exportation en Europe pour l'automne et l'hiver. Cela permettra de jeter les bases d'une coopération future.
Mirna Fadel en discussion avec Piet Schotel
Fadel Trading Company sera présente à Fruit Attraction Hall 1, stand 1C10.
Pour plus d'informations :
Abdallah Fadel
Fadel Trading Company
Tel: +961 3282448
Tel: +961 1856313
[email protected]
www.fadeltrading.com