Les avocats sud-africains sont arrivés la semaine dernière sur un marché européen inhabituellement vide.
En effet, la moindre disponibilité d'avocats mexicains destinés à l'approvisionnement des États-Unis devrait naturellement pousser le Pérou à combler ce vide plutôt que d'emprunter le canal de Panama pour atteindre l'Europe.
« Compte tenu de ces prévisions, nous nous attendons à ce qu'il y ait moins de pression du Pérou sur le marché européen de l'avocat, avec une présence plus tardive que d'habitude », déclare Edrean Ernst, président de l'Association des Producteurs d'Avocats Sud-Africains. « Le Pérou a également eu ses défis climatiques qui ont impacté leur récolte. »
La situation est cependant compliquée par l'effet de la conjoncture sur le portefeuille du consommateur européen moyen, affectant les modèles de dépenses et le capital disponible.
La récolte sud-africaine est cette année dans le cycle ascendant du modèle de fructification alterné, avec une estimation d'exportation de 20 à 25 millions de cartons de 4 kg équivalents, soit 80.000 à 100.000 tonnes pour cette saison. Les exportations en 2023 avaient atteint 18 millions de colis.
Peu d'attrait vers la Chine contrairement à l'Europe
La Russie, un marché important pour les avocats verts sud-africains, restera probablement stable tandis qu'Ernst, qui est directeur chez Allesbeste Boerdery basé à Tzaneen, ne s'attend pas à ce que la filière réserve de gros volumes pour la Chine, qui a autorisé les avocats sud-africains l'année dernière.
« La Chine n'est actuellement pas un marché très important, bien qu'il ne fasse aucun doute que la demande puisse être développée. Ce n'est pas sans risque d'envoyer de la marchandise vers la Chine. La filière doit encore trouver ses marques compte tenu des exigences et des protocoles d'expédition vers la Chine. » Les expéditions d'avocats vers la Chine ne sont pas vraiment attractives cette année, alors que celles vers l'Europe sont si opportunes.
Une autre bonne nouvelle est l'ouverture du Japon. « La filière s'est organisée pour entreprendre un envoi test pour le Japon au mois de juin. Le défi est de mettre en œuvre une stérilisation à froid sans endommager le fruit. » Ainsi, les travaux commencent pour développer le potentiel des avocats au Japon. Ernst remarque que, contrairement à ce que les Occidentaux pourraient s'attendre, le produit n'est pas couramment utilisé au Japon dans la préparation des sushis traditionnels.
« Cependant, les Japonais sont extrêmement inventifs dans leur approche de la nourriture et nous sommes désireux de nous associer à eux pour voir où nos avocats pourraient s'intégrer dans leur cuisine. »
Disparités mondiales de consommation
Il fait l'observation que la demande d'avocats d'un pays comme les États-Unis pourrait absorber la récolte annuelle totale de l'Afrique du Sud en seulement quelques semaines, tandis que même des populations plus importantes comme celles de la Chine et de l'Inde (où l'Afrique du Sud n'a pas encore accès au marché) ont un niveau de consommation d'avocats qui est, dit-il, « étonnamment bas ».
Le développement des filières de l'avocat en Afrique de l'Est attire beaucoup l'attention. L'importation depuis la Tanzanie, le Kenya et el Mozambique par les détaillants sud-africains avant le début de la saison locale est, à son avis, une opportunité de développer la consommation locale. « Le nombre d'avocats importés de ces pays est relativement faible pour le moment et je ne pense pas que les producteurs sud-africains ressentent vraiment un impact, également parce qu'il y a relativement peu de chevauchement avec notre propre saison. »
Le début des expéditions sans accrocs
Exporter des avocats signifie se rapprocher des complexités des ports sud-africains, et en particulier de celui du Cap. « Bien que ça bouge dans le bon sens, rien d'important n'a été effectué pour améliorer la situation d'expédition. Nous n'avons pas rencontré de problèmes pour le moment, mais je ne doute pas qu'aussitôt que les volumes d'agrumes augmenteront, les mêmes défis réapparaîtront à moins que des changements opérationnels ne soient mis en place à temps. »
Ernst ajoute que, malgré les contraintes de capacité au sein de l'autorité portuaire, la filière de l'avocat est encouragée par la coopération de plusieurs employés de Transnet avec le Fresh Produce Exporter's Forum, FruitSA et le Bureau Agbiz Fruit pour dégager la voie.
Quant à savoir quand les volumes pourraient atteindre leur maximum, il répond : « Nous ne savons pas vraiment où se trouve le plafond pour notre filière mais nous savons qu'il n'est pas encore en vue. »
Pour plus d'informations:
Edrean Ernst
South African Avocado Growers' Association
Tél. : +27 15 307 3676/7
[email protected]
https://avocado.co.za