Présenté le jeudi 13 juin à Reims en conférence de presse par l'Agence Bio : le panorama des chiffres 2023 montre une année de stagnation. Côté consommation, le marché reste stable. Côté champs, les surfaces baissent de 2 % mais le nombre de producteurs augmente de 2 %. La restauration hors domicile est encore à la traîne. Parmi les points positifs, selon l'Agence : la croissance de la vente directe, une inflation moindre en bio et la reprise du bio à l'international.
« La part du bio dans le panier des français diminue »
En 2023, les dépenses alimentaires des ménages français calculées hors inflation chutent de 4,7 % à 180 milliards d'euros en 2023. La part du bio dans les dépenses des français se réduit, passant de 6 à 5,6 %. L'évolution du marché bio est de 0 % avec seulement 5 millions d'euros de chiffres d'affaires supplémentaires. La consommation à domicile reste très largement majoritaire, puisque 91% des agriculteurs bio y trouvent leurs débouchés, versus 9 % pour la consommation hors-domicile, que ce soit à la cantine ou au restaurant.
« La vente directe tire son épingle du jeu »
À l'exception de la grande distribution tous les lieux d'achat du bio enregistrent une croissance : artisans / commerçants 8 % (+4,3%), magasins bio spécialisés 28 % (+2,2%) et enfin la vente directe 14 % (+8,7%) qui « tire son épingle du jeu », selon Laure Verdeau, directrice de l'Agence Bio. « 14 % des achats proviennent de la vente directe avec 27 000 fermes bio qui la pratiquent soit 43 % des fermes qui génèrent 140 M€ en plus ». La vente directe reste donc le circuit le plus dynamique pour la consommation à domicile avec une augmentation de 5 % du nombre de points de vente. Le chiffre d'affaires des magasins bio spécialisés progresse de 70 M€, soit +2,2 %. Le nombre de magasins bio spécialisés est en recul de 7 % et descend à son niveau de 2017 avec 2 826 magasins, soit le même nombre de magasins bio qu'il y a 5 ans, mais avec une surface globale supérieure.
La grande distribution généraliste connait un nouveau recul en valeur de 3,8 % soit une baisse de 240 M€, comparé à 2022. Il s'agit du seul circuit à enregistrer une perte en valeur principalement en raison de la réduction du nombre de références bio proposées dans les 18 000 magasins. La grande distribution pèse désormais 50 % des débouchés bio.
« Moins de surfaces mais plus de producteurs »
Le solde en producteurs est positif avec 2% de nouveaux producteurs bio. Les producteurs sont 7 % à rentrer dans le bio cette année, versus 5% de sortants. Le paysage agricole évolue avec davantage d'exploitations plus petites : ces 2% de producteurs en plus s'accompagnent d'une baisse des surfaces bio de 2% représentant 54 000 hectares en moins, essentiellement dû au recul des surfaces fourragères (qui représentent 58% des surfaces bio en France) et des grandes cultures (27%). « On a perdu des surfaces fourragères et des grandes cultures au profit de petits maraichers », précise Laure Verdeau.
Et à l'étranger ?
En Allemagne le marché bio progresse de 5 % en valeur en 2023. Les ventes en grande distribution, qui ont maintenu leur offre bio, augmentent de 7 %. La progression est de 2 % dans tous les autres circuits, à l'exception des magasins bio où les ventes stagnent. La part de marché des produits bio recule légèrement en 2023, s'établissant à 6,2 % (contre 6,3 % en 2022). Les surfaces cultivées progressent quant à elles de 5 % par rapport à 2022, atteignant 1,94 M d'ha, soit 12 % de la SAU nationale.
En Espagne, le marché bio progresse de 6 % en 2023 par rapport à 2022, pour atteindre 3 Mds €. En Italie c'est une augmentation de 8 % pour le marché bio, s'élevant à 5,5 Mds €. La part de marché des produits bio en grande distribution s'élève à 3,2 % en valeur (contre 3,3 % l'année précédente). Les chiffres concernant la production seront dévoilés ultérieurement pour les deux pays.
Au Pays-Bas le marché bio s'élevait à 1,8 Md € en 2022. En 2023, les ventes bio en grande distribution progressent de 14 % par rapport à 2022. L'évolution de l'ensemble du marché bio en 2023 n'est pas encore connue. En 2023, la surface néerlandaise cultivée en bio augmente de 8 %, s'établissant à environ 89 200 ha. Le nombre de producteurs bio a atteint les 2001, soit une hausse de 3 % par rapport à 2022.
En Belgique le marché bio connait une progression de 21 % par rapport à 2022 et s'élève à 1,153 Mds € en 2023. Cette hausse est surtout due à l'inflation, mais aussi à une croissance des ventes bio en Flandre. Le marché bio flamand est en tête en 2023 avec près de 549 M€, soit 48 % du marché bio belge, devant la Wallonie avec 457 M€ (+10 % vs 2022), soit près de 40 % du marché bio belge et Bruxelles avec 146,9 M€ (13 % du marché bio belge). Rappelons qu'en Belgique, les salaires sont indexés sur l'inflation. La part de marché bio en Belgique s'élève à 4 % en 2023, en légère hausse par rapport à 2022 (+0,3 point). La Wallonie (où se trouvaient 90% des terres bio en 2022), enregistre un recul de ses surfaces cultivées en bio de 1 % par rapport à 2022. Le nombre de producteurs ne recule que de 10 en Wallonie.
Au Royaume-Uni, le marché bio progresse de 2 % en 2023 par rapport à 2022, s'élevant à 3,65 Mds €. La hausse du marché bio est due à une augmentation des ventes en valeur de 3 % dans les supermarchés, liée à l'inflation. La grande distribution reste le premier circuit de distribution des produits bio avec une part de marché de 62 % en valeur, devant les livraisons à domicile (16,6 %) et les distributeurs indépendants (15 %). Fin 2023, 497,9 milliers ha sont cultivés en bio au Royaume-Uni (soit une baisse de 2 % par rapport à 2022) par 3 416 producteurs. 60 % des surfaces sont localisés en Angleterre. La part de la SAU cultivée en bio est de 3 % pour l'ensemble du Royaume-Uni.
Et enfin aux États-Unis le marché bio progresse de 4 % et atteint 57,7 Mds €. Il a plus que doublé en dix ans. En 2023, la progression du marché est due à la l'inflation, mais aussi à une augmentation des volumes vendus. En 2023, les fruits et légumes restent la principale catégorie de produits bio achetée par les Américains (32 % du marché bio national et plus de 15 % du marché des fruits et légumes) devant les produits d'épicerie (24 % du marché bio), les boissons (15 %) et la crèmerie (13 % du marché bio et plus de 8 % des ventes de produits de crèmerie).
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