A l'heure où la campagne de pastèque marocaine est au point mort, d'autres origines comme la Mauritanie ou le Sénégal, pourraient profiter du vide du marché. "Ce n'est pas automatique, et ce n'est même pas possible cette saison", répond Amine Amanatoullah, producteur mauritanien. De son côté, Mehdaoui Elmokhtar, producteur sénégalais, affirme que "les importateurs européens se posent la même question. C'est techniquement possible, mais commercialement compliqué".
"En Mauritanie, la campagne s'est terminée trop tôt à cause de problèmes de qualité. La campagne mauritanienne se termine habituellement en avril, mais des plaintes de clients ont conduit à une fin de campagne abrupte. Les rendements ont également chuté cette année dans le pays en raison d'un climat plus froid que d'habitude".
"Je ne pense pas que l'origine mauritanienne puisse bénéficier du vide laissé par le Maroc, car le meilleur de notre qualité est récolté de février à avril. Même les récoltes de fin avril ont connu des problèmes de qualité et leur exportation nuit à l'image de l'origine mauritanienne. Les problèmes de virus, de pucerons et d'intempéries sont répandus dans toute l'Afrique de l'Ouest et ne sont pas l'apanage du Maroc, sans compter que les prix ne sont pas compétitifs, la Grèce, l'Italie et l'Espagne étant présentes sur le marché", ajoute le producteur.
Mehdaoui Elmokhtar, du Sénégal : "Contrairement au Maroc et à la Mauritanie, nous cultivons des pastèques toute l'année au Sénégal. La meilleure fenêtre d'exportation se situe entre février et avril car il est difficile de concurrencer le Maroc, géographiquement proche et disposant d'une meilleure logistique. Il est donc théoriquement possible de combler le manque causé par l'arrêt de la campagne marocaine".
Pastèque d'origine mauritanienne, cultivée par Maurifarm.
Le producteur affirme qu'il reçoit même des demandes de clients : "Nous constatons un intérêt pour les pastèques sénégalaises. Hier encore, j'ai reçu des demandes de devis, ce qui est très inhabituel au mois de juin. Mais en réalité, il est difficile de prolonger la campagne.
"La qualité que nous produisons actuellement n'est pas exportable et est destinée au marché local. Nous avons besoin d'être protégés par des contrats pour produire des pastèques qui répondent aux normes européennes", explique M. Mehdaoui. "Nous ne pouvons pas combler le vide du marché du jour au lendemain, et je préfère me concentrer sur le marché local, car c'est une aventure commerciale que d'essayer d'exporter à cette époque de l'année. Rien que le coût logistique est de 0,3 euro/kg, alors que les supermarchés espagnols peuvent vendre au consommateur final à 0,3 euro/kg s'ils le souhaitent."
Amanatoullah en Mauritanie et Mehdaoui au Sénégal s'accordent à dire qu'un retour des pastèques marocaines n'est pas à exclure avant la fin de la saison, car plusieurs régions produisent des pastèques, notamment la région du Gharb, qui peut offrir des volumes décents de bonne qualité plus tard dans l'été.
Pour plus d'informations :
Mehdaoui Elmokhtar
Consulting Agro-Industriel
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Amine Amanatoullah
Maurifarm
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