Après un démarrage sans faute (pas de reports de stocks de l'ancienne récolte, pas de stock de l'hémisphère sud et des niveaux de prix bien meilleurs qu'en 2022-23), comment s'est déroulé la campagne pomme ? A l'aube de la nouvelle saison, François Mestre, à la tête de Mesfruits (basée à Cavaillon), dresse un premier bilan et esquisse les lignes de la prochaine campagne notamment pour le bassin du Sud-Est.
« Il faut que nous ayons, a minima, les mêmes prix que la campagne dernière »
Les prix de vente auront été plutôt élevés tout au long de la campagne. « Finalement c'est un juste retour des choses face à l'explosion de nos coûts de production. Il faut que cette année nous fassions à minima la même chose ». Côté consommation, sans grande surprise, si le printemps et l'été pluvieux auront été peu profitables aux fruits (et légumes) d'été, la pomme à contrario a pu bénéficier d'une bonne demande. « Nous avons eu un taux de déstockage assez remarquable notamment sur le mois de mai. Là nous arrivons en fin de saison avec un marché propre en bicolore et quelques stocks restants en Golden ». Car la Golden souffrirait de ventes moins dynamiques que ses cousines mais surtout d'un « manque d'élasticité des prix ». La raison ? « C'est une pomme qui a tellement été commercialisée en sac à des prix promotionnels (prix uniques) qu'il est plus difficile de les augmenter sur cette segmentation. »
La Golden souffrirait-elle du « dogme de la surqualité » ?
Autre problématique pour la Golden selon François le « dogme de la surqualité ». Car pour lui, la multiplication des démarches types AOP ou IGP serait finalement dommageable à une pomme d'ordinaire « très facile à produire. Les cahiers des charges trop spécifiques (altitude, calibre…) qui avaient à la base pour but de la différencier des autres pommes amènent finalement à des impasses techniques (vouées à se multiplier avec le changement climatique, la réduction des phyto et le manque d'eau). Des impasses synonymes de pertes de rendement qui nous obligent à compenser par des prix de vente élevés, 4 à 5 euros en magasins, et qui freinent l'acte d'achat. Au final certains producteurs sont obligés d'arracher leurs vergers de Golden par manque de prix rémunérateurs ».
Sud-Est : Une belle récolte en perspective
Le printemps plus humide et les fortes chaleurs qui démarrent à peine auront été favorables au développement des fruits. « La nature a été plutôt généreuse cette année, nous aurons une très belle récolte dans notre bassin. Aucun problème de tavelure à signaler malgré la pluie, ni de puceron. Les volumes et la qualité sont au rendez-vous (la récolte de la Pink Lady issue de jeunes vergers aurait dû être plus importante cette année, mais sera finalement identique en raison de chutes physiologiques). Les Gala et Elstar dont la récolte démarrera dans quelques semaines ont déjà une très belle coloration ». Une future campagne qui s'annonce donc prometteuse, d'autant plus qu'elle devrait encore cette année « démarrer sur un marché vide ».
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Mesfruits
8258 chemin des châteaux les Vignères
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