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Midiflore se lance dans l’aéroponie - Sylvie Recouvrot :

« Cet hiver, nous produirons des herbes aromatiques 100 % françaises »

Depuis son rachat en 2016, Midiflore a parcouru bien du chemin, passant d'une petite exploitation agricole à une entreprise innovante à la pointe de la technologie. Retour sur les deniers projets la société hyéroise. « Midiflore à l'époque produisait des herbes aromatiques en plein champs. Dès que nous avons acquis la société, nous nous sommes diversifiés dans les fleurs comestibles. Et aujourd'hui, nous venons de finaliser un projet qui nous tenait à cœur, la culture d'herbes aromatiques sous serres en aéroponie ».

Produire français tout au long de l'année grâce à l'aéroponie
Un nouveau mode de culture venant combler un manque sur le marché et qui répond parfaitement aux attentes sociétales actuelles. « Le marché des herbes aromatiques en France fonctionne comme tel : nous pouvons fournir du produit français l'été, mais importons de pays étrangers (Afrique du Sud, Kenya etc.) pour approvisionner le marché en hiver. Nous importons en hiver car produire en France sous serres chauffées avec le coût de l'énergie actuel n'est pas viable. Or, depuis la reprise de la société, c'est quelque chose qui m'a toujours dérangée. En termes de bilan carbone bien sûr, mais c'est aussi une hérésie lorsque l'on est attaché à fournir de la qualité. En effet, les herbes aromatiques sont particulièrement fragiles et voyagent très mal. Arrive donc sur les étals un produit qui a perdu toute sa fraîcheur, pour lequel nous pouvons atteindre 50 % de perte, qui a une empreinte environnementale élevée et qui plus est, a coûté cher. Je me suis donc interrogée sur les solutions alternatives existantes pour fournir tout au long de l'année un produit qui soit cultivé en France, de manière vertueuse et qui se retrouve à la fois à des prix abordables et avec une fraîcheur optimale sur le marché. C'est là que nous avons rencontré la société CleanGreens, qui propose des systèmes d'aéroponie mobile à haute performance géré grâce aux nouvelles technologies. Un système qui nous permet d'améliorer la production, de fournir une qualité meilleure et constante de produits et de cultiver de manière saine, durable et peu carbonée ».

Une production de 80 tonnes d'herbes aromatiques par an sur 3600 m2 de serres
Un investissement de 2,5 millions d'euros, qui a suscité un engouement certain de la part des parties prenantes comme la Région Sud et qui affiche des premiers résultats déjà très concluants : « Nous sommes opérationnels depuis un mois maintenant. Nous avons fait les premières coupes et sommes très satisfaits du résultat. Nous ambitionnons de produire 80 tonnes d'herbes aromatiques par an sur 3600 m2 de serres. Cette solution nous permet à la fois d'augmenter considérablement les quantités produites, mais aussi de libérer des champs pour la production de fleurs comestibles dont la consommation est en plein essor. L'aéroponie permet de produire de manière très vertueuse puisqu'elle nécessite peu de produit phytosanitaire, qu'elle consomme très peu d'eau (95% de moins qu'en plein champ) et d'énergie. Nous sommes par ailleurs autonomes en énergie grâce aux panneaux solaires que nous avons installés. Nous avons donc désormais un produit hyper vertueux, 100 % français, produit dans de bonnes conditions de travail, que l'on coupe le matin et qui se retrouve dans la nuit à Rungis ».

Si les clients ont reçu la nouvelle de manière très positive, c'est en hiver qu'ils verront vraiment la différence : « Pour l'instant, il est difficile de se rendre réellement compte de la plus-value que va apporter ce système novateur. On voit déjà une belle qualité d' herbes, aux feuilles plus résistantes et plus denses que ce que l'on obtient en plein champs. Mais cette différence sera flagrante à partir d'octobre ».

Prochaine étape : développer la transformation pour valoriser 100 % de la production
Les ambitions de l'entreprises ne s'arrêtent pas là, puisque la société cherche désormais à développer la transformation pour valoriser 100 % de sa production : « Nous pouvons réduire les déchets en valorisant les herbes écartées du système du frais dans des préparations type pesto. Nous avons acquis pour cela une troisième société et construit 500 m2 de nouveaux locaux. Il y a beaucoup à faire dans le secteur agricole pour le rendre vertueux et le moderniser. Être producteur aujourd'hui ne se résume pas à faire des horaires impossibles et ne signifie pas travailler dur pour peu de résultat. Des projets innovants comme celui-ci sont particulièrement motivants et intéressent les jeunes générations. Nous sommes partis de champs et aujourd'hui nous développons un modèle agricole novateur et moderne, un projet qui a réussi faire rêver nos enfants qui – alors qu'ils se destinaient à tout autre chose – commencent à rentrer dans l'entreprise familiale pour plus tard, prendre la relève ».

Pour plus d'informations :
Sylvie Recouvrot
Midiflore
[email protected]
https://midiflore.com