Bayer De Ruiter a profité de son évènement annuel organisé à l'attention de sa clientèle pour informer le secteur de ses nouvelles variétés et stratégies de sélection. La journée s'est déroulée dans leur Experience Center à Bleiswijk aux Pays-Bas. Lors de diverses sessions en petits groupes, différents sujets ont été abordés, dont, bien sûr, le ToBRFV.
Jari Boerboom, responsable du développement des marchés, a ainsi évoqué la juxtaposition de plusieurs gènes de résistance au ToBRFV. « De cette manière, on obtient une résistance durable que le virus a du mal à craquer. » Dans la serre de quarantaine de Bayer De Ruiter à Wageningen, des essais sont menés dans ce domaine. Plusieurs gènes ont été sélectionnés et feront l'objet de travaux supplémentaires afin de commercialiser à court terme des variétés présentant une résistance au virus dans tous les segments.
Ben Hunter a lui donné un aperçu de la sélection de tomates montrant une meilleure valeur nutritionnelle. Le travail de Hunter est la recherche de caractères spécifiques. Selon sa propre métaphore, il compare la sélection à la résolution d'un Rubik's Cube : il faut travailler dessus en tournant. Et si un compartiment a été tourné correctement, il peut tout aussi bien être décalé ailleurs, de sorte que vous devez continuer à tourner jusqu'à la résolution. Mais désormais, la technologie d'édition génétique est possible d'utilisation.
Revenons à ces fameux cubes : en coloriant vous-même les cases, il n'est plus nécessaire de tourner et vous arrivez plus rapidement à la solution. En appliquant la méthode d'édition de gènes aux tomates, le chercheur travaille sur une tomate à forte teneur en vitamine D, avec un gène facile à croiser. Hunter : « Qu'en pensez-vous ? Une tomate avec un supplément de vitamine D susciterait-elle de l'intérêt ? Moi je crois que oui, j'entends partout parler de la nécessité de prendre des suppléments de vitamine D. »
De nombreuses questions ont suivi son exposé. L'une d'entre elles portait sur le lien entre l'édition de gènes et la modification génétique. Il s'agit bien de deux stratégies de sélection différentes.
Porte-greffe résistant
Jan Barten, chef du projet stratégique ToBRFV, a développé le sujet de l'empilement des gènes de résistance au virus, en illustrant son propos par un film. Les images ont été prises dans la serre de quarantaine de Wageningen, où les symptômes des feuilles et des fruits des plantes infectées sont étroitement surveillés après inoculation.
C'est également à Wageningen qu'ont été menées les recherches sur l'importance de la résistance des porte-greffes. « Aucune preuve significative n'a été trouvée que la résistance des porte-greffes contribue à la résistance de la culture », a réitéré Barten. « Et cela est aussi bien valable pour les symptômes des feuilles que ceux des fruits. »
Ethan Luth, Duco de Ruiter et Jan Kamper, Bayer De Ruiter - retrouvez ici le reportage photo complet de la journée
Jan Kamper a ensuite indiqué que des porte-greffes résistants au virus ToBRFV étaient en cours de développement. Kamper : « Il faut savoir que le processus de sélection s'étend sur des années. Bien sûr, nous avons également commencé à travailler sur ce sujet. Rétrospectivement, il s'avère que ce n'était pas nécessaire. L'importance d'un porte-greffe réside davantage dans des éléments tels que la performance dans le temps, le potentiel à développer des fruits et l'équilibre feuille/fruit de plante. C'est l'une des conclusions de la recherche à long terme que nous avons menée à Wageningen. »
Infirmerie
Lambert van Horen, chef de secteur chez RaboResearch Food & Agri, est intervenu à propos des tendances et des évolutions du marché. Il se réjouit des bonnes performances de l'horticulture sous serre : « Peu d'entreprises sont sous notre tutelle. Les niveaux de rentabilité sont de nouveau corrects ces dernières années. »
Néanmoins, le secteur est confronté à un certain nombre de défis. La réglementation et les questions environnementales requièrent une attention particulière. Il évoque notamment la directive sur l'eau à venir ou la CSRD, qui est l'acronyme de Corporate Sustainability Reporting Directive (directive sur les rapports de durabilité des entreprises). Cette directive fait partie du Green Deal de l'UE et vise à créer plus de transparence sur les performances des organisations en matière de développement durable. Avec elle, l'Union européenne exige des (grandes) entreprises qu'elles rendent compte de leurs performances, de leur stratégie et de leur politique en matière de développement durable dans leur rapport annuel. Pour toutes les entreprises concernées aux Pays-Bas, cela va entraîner un changement majeur dans les pratiques commerciales.
Il note également les préoccupations des supermarchés concernant l'approvisionnement des rayons fruits et légumes. Le rôle des distributeurs intermédiaires s'en trouvera modifié avec une intégration en amont et en aval dans la chaîne, où le summum serait une chaîne pleinement intégrée. Même si ce n'est pas la réalité, van Horen s'interroge sur la faisabilité et le bien-fondé de cette approche.
La parole a ensuite été donnée à Annemiek van Vleuten, athlète de haut niveau et cycliste professionnelle, qui a fait part de ses expériences sportives.
Enfin, le chef Joey de Vries a partagé sa passion pour la cuisine, en créant le menu d'un restaurant étoilé au De Ruiter Experience Center.
Retrouvez ici le reportage photo complet de la journée.
Pour plus d'informations :
Bayer Vegetable Seeds
www.vegetables.bayer.com