La nouvelle ministre de l'Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt au sein du nouveau Gouvernement Michel Barnier nommée le 21 septembre, succède à Marc Fesneau. Lors de la cérémonie de passation de pouvoir du 23 septembre, la nouvelle ministre a indiqué son « soutien indéfectible aux agriculteurs, à tous les agriculteurs » et rappelé que le « rôle de l'État est de soutenir ceux qui nourrissent la population ». Elle a dit vouloir « les entendre pour ajuster les réponses concrètes, rapides et opérationnelles qu'ils attendent » et annoncé que « le chantier de la simplification normative était prioritaire ». Après cette nomination, plusieurs associations et organisations du secteur ont réagi.
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La relance de l'export agricole et agroalimentaire doit être une priorité selon le Collectif Export et Souveraineté Alimentaire
Après avoir félicité la nouvelle ministre pour sa nomination, le Collectif Export et Souveraineté Alimentaire, créé par le CNPA (Centre National pour la Promotion des Produits agricoles et alimentaires) et qui fédère les principaux acteurs de la filière alimentaire (dont l'ANIA, Chambres d'Agriculture France, le CNIPT, INTERBEV, INTERCEREALES, INTERFEL, et La Coopération Agricole appelle le gouvernement « à faire de la relance de l'export agricole et agroalimentaire, une priorité », précisant que « les performances de la France à l'export sur les produits agricoles et agro-alimentaires ne cessent, depuis vingt ans, de décliner (la France est passée de la 2e à la 6e place des exportateurs mondiaux) ». Une perte de compétitivité à l'export en Europe et dans le monde, « conséquence et accélérateur de la crise agricole française qui a des répercussions sur l'ensemble de l'économie, des territoires et des consommateurs.
Pour Jérôme Despey, président du CNPA « Les membres du Collectif Export & Souveraineté Alimentaire comptent sur la connaissance très fine des enjeux agricoles, agroalimentaires et de nos territoires d'Annie Genevard, de Sophie Primas et d'Antoine Armand pour donner un nouvel élan aux exportations françaises, offrir des perspectives aux acteurs de la filière et garantir notre souveraineté alimentaire. Cela passe par une plus grande cohérence, une plus grande ambition des politiques publiques ; et une fierté renouée à défendre et promouvoir la 'ferme' France. »
Pact'Alim appelle le gouvernement à un réarmement des ETI et PME de l'alimentation
Pact'Alim, porte-parole des PME & ETI de l'alimentation, dont le SVFPE (salades et végétaux frais prêts à l'emploi) salue la nomination du nouveau gouvernement et l'appelle à engager sans délai une politique de réarmement des ETI et PME de l'alimentation. L'organisation demande « un ensemble de mesures de soutien » pour les 3 000 entreprises « confrontées à la baisse continue de leur valeur ajoutée depuis 15 ans [...] qui doivent aujourd'hui répondre à de nombreux défis : décarbonation, sobriété hydrique, attractivité métier, compétitivité à l'échelle internationale... »
« Dans un contexte de déstabilisation durable des filières agricoles et agroalimentaires, aux destins intimement liés, un contrôle renforcé de l'application des lois Egalim est indispensable. La législation pourra également faire l'objet de mesures d'ajustements en faveur d'une meilleure répartition de la valeur, de sorte à permettre un prix juste et rémunérateur pour les entreprises comme pour nos partenaires de l'amont agricole. Il est également indispensable de s'attaquer à la racine du problème concernant les coûts de production et la compétitivité. »
La FNSEA donne 15 jours à la nouvelle ministre pour des mesures d'urgence
Juste après la nomination d'Annie Genevard Arnaud Rousseau, Président de la FNSEA, interviewé le 22 septembre sur France Info, a donné « 15 jours à la ministre pour mettre en place des mesures d'urgence pour l'agriculture. Parmi les attentes immédiates : des mesures sur la trésorerie et des mesures sanitaires. « Sur les mesures d'urgences, nous attendons des résultats dans les 15 prochains jours. » [...] « Ce qui nous intéresse c'est quelle va faire dans les prochaines semaines. Le monde agricole a besoin de décisions urgentes ».
Dans un communiqué publié le 21 septembre « après la déception des engagements non tenus du précédent gouvernement, Jeunes Agriculteurs et la FNSEA attendent des mesures fortes et immédiates », les deux syndicats agricoles appellent le Gouvernement Barnier « à faire de l'agriculture une priorité pour apaiser la colère et l'incompréhension grandissantes des agriculteurs, déçus par les engagements non tenus après les mobilisations de l'hiver dernier. Des mesures financières de première urgence devront être apportées à très court terme en réponse aux pertes sans précédent liées aux mauvaises récoltes et aux crises sanitaires. A moyen terme, il est crucial de relancer les travaux parlementaires suspendus suite à la dissolution afin de mettre en œuvre les actions nécessaires pour sauver l'agriculture française. »