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Christophe Van Haelst, Van Haelst Fruit (Belgique) :

« Sans avoir une vue d'ensemble des stocks, impossible d'éliminer les surprises comme la saison dernière »

De nombreux producteurs et négociants en fruits à pépins n'oublieront pas de sitôt l'été qui vient de s'écouler. La combinaison d'une faible consommation et d'une chute des prix a provoqué une spirale descendante sur le marché des poires. « Nous avons des clients dans toute l'Europe et ils nous ont tous dit qu'ils n'avaient jamais connu une période aussi difficile », raconte Christophe Van Haelst de Van Haelst Fruit et de VHM Fruit Trade. « Tant en termes de consommation que de prix. Nous n'avons pas souvent connu une situation aussi grave que cet été. »

Quelles en sont les causes ? « Je pense que c'est multifactoriel », explique Van Haelst. « Dès le mois de novembre, j'ai dit à nos producteurs d'écouler leurs volumes parce que les prix des poires étaient intéressants. Cependant, beaucoup ne l'ont pas fait, car en janvier, nous avons constaté que, surtout aux Pays-Bas, de nombreuses stations de triage étaient inactive. Souvent, un producteur ne regarde qu'une année en arrière et l'année d'avant, les poires partaient à la fin de l'année pour 1,50 € et triées à plus de 2 €. Je n'ai jamais connu cela. Mais à l'époque, ces prix n'ont concernés qu'un faible pourcentage de fruiticulteurs, si bien que l'année d'après, de nombreux ont pensé profiter de vendre à tels prix. Toutefois, en raison d'une consommation décevante et de stocks excédentaires, le marché a été très décevant. »

À la question de savoir comment éviter de telles situations à l'avenir, Van Haelst est catégorique. « Je ne sais pas si c'est possible. Ici, nous avons écoulé nos volumes très tôt l'année dernière parce que j'avais un pressentiment, mais on ne peut jamais être sûr. Personne dans la filière ne s'étale sur le niveau de ses stocks, donc c'est très difficile de savoir ce qu'il reste. Je le comprends bien sûr, car ce genre d'informations peut être utilisé contre vous, alors tout le monde reste muet. Le revers de la médaille, c'est qu'en fin d'année, on peut être surpris. »

Des poires plus grosses cette saison
Pour ce qui est de l'année en cours, le producteur et négociant reste modérément positif. « Pendant longtemps, la récolte a suscité de nombreuses inquiétudes. Dans certaines régions, nous entendons également des histoires selon lesquelles les producteurs auraient récolté 50 % de leur production, mais pour l'instant nous n'enregistrons qu'environ 3 % de moins que l'année dernière. Au cours des premiers mois, le marché est un peu mou. L'année dernière, il était un peu plus actif, mais la saison des fruits d'été s'était arrêtée plus tôt. Aujourd'hui, on voit encore des fruits d'été s'éterniser sur le marché. En outre, de nombreux pays des Balkans, par exemple, bénéficient encore leur propre production, qu'ils souhaitent évidemment commercialiser en premier lieu en cette période. Les prix sont en train de baisser un peu, mais ils devraient prochainement se redresser lorsque ces pays deviennent importateurs. En outre, il fera un peu plus froid à ce moment-là, ce qui stimulera également la consommation, et je m'attends donc à ce que la situation soit un peu plus favorable dans les mois à venir. »

Van Haelst constate également qu'il y aura un peu moins de petites poires cette année, ce qui n'est selon lui pas forcément préjudiciable. « Nous avons tous des poires un peu plus grosses. Elles sont vendues au kilo, alors qu'on les consomme à la pièce. Ainsi, si une famille achète normalement un paquet de sept poires de calibre 55 par semaine, cela représente un kilo. Et pour les 65, ça fait 1,5 kg. Ils achètent toujours cette unité d'emballage, avec plus de poids, et nos volumes partent plus facilement. »

« Partout, on s'inquiète du fait qu'il y a moins de petites poires, mais les prix évolueront en conséquence », poursuit-il. « Les petites poires deviendront plus chères, mais elles n'atteindront jamais 1,50 €, pas plus que les gros calibres. Ce sera une belle année si tout le monde reste calme et ne s'assoit pas sur ses stocks. C'était le credo de l'année dernière et cette année n'est pas différente. Il y a maintenant un fléchissement, mais il est bien trop tôt pour s'affoler et tirer des conclusions. Comme je l'ai dit, la situation va vraiment s'améliorer. Fruit Attraction permettra de former une meilleure image de la situation, mais le mot d'ordre reste d'agir avec sagesse. »

De 4 à 100 hectares
C'est en suivant ce conseil que VHM Fruit Trade a atteint en peu de temps son niveau actuel. En 2009, Van Haelst a décidé de créer la société de négoce avec sa femme. « À l'époque, je m'étais retiré de l'entreprise familiale et j'avais décidé de créer ma propre société avec 4 hectares de poires. En fait, j'ai toujours eu envie de construire quelque chose moi-même et, au fil des ans, nous avons connu une croissance organique. »

« On a l'impression que tout est venu très facilement, mais ce n'était évidemment pas le cas. « Nous avons commencé de rien. Quelques hectares de terrain et aucun bâtiment. Ensuite, il a fallu travailler, travailler, travailler, mais aussi prendre des risques. Oser planter, oser se lancer dans les affaires et oser s'affirmer, quitte à donner un coup de pied dans le tas. Bien sûr, on ne le fait pas toujours exprès, mais je me souviens très bien de la première fois que nous sommes venus à Fruit Logistica et que nous avons été considérés comme un intrus dans la filière. Aujourd'hui, nous cultivons environ 100 hectares de poires, nous vendons beaucoup de fruits à d'autres producteurs et nous sommes en train de construire un nouveau bâtiment qui nous permettra bientôt de disposer de 2 hectares d'installations en dur. »

« Nous avons l'avantage de pouvoir nous présenter à la GMS avec l'histoire d'une vente directe du producteur au supermarché. Cela a fonctionné, parce que nous avons acquis cette expérience », explique Van Haelst. « En rentrant sur ces canaux, on se retrouve évidemment toujours confronté à des défis. Surtout avec les supermarchés, qui exigent d'être approvisionnés en continu avec des volumes conséquents. Il faut prouver qu'on en est capable face mais aujourd'hui, avec cette base clients, nous pouvons dire que nous avons établi une entreprise qui tient la route. »

Pour plus d'informations :
Christophe Van Haelst
Van Haelst Fruit / VHM Fruit Trade
Tél. : +32 33361647
[email protected]
www.vanhaelstfruit.be

Date de publication: