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Réunion du Bureau Interprofessionnel du Kiwi (BIK)

Dépérissements du kiwi : quelles solutions ?

Plus de 110 personnes étaient présentes le 10 octobre dernier à Peyrehorade (Nouvelle-Aquitaine) pour la réunion organisée par le Bureau Interprofessionnel du Kiwi (BIK) sur les dépérissements en verger de kiwi. Une journée durant laquelle le producteur Claude Tastet a présenté son expérimentation personnelle et ses résultats. Le BIK a dévoilé les premiers résultats de la thèse en cours sur les solutions de remédiation agronomiques des dépérissements. « La gestion de l'eau et l'aération du sol sont les deux éléments sur lesquels il serait possible de jouer pour limiter les impacts, et permettre un renouvellement racinaire des vergers de kiwi », note le BIK.


© BIK

Les observations faites par Claude Tastet et les leviers d'actions utilisés
Depuis 2005, le producteur Claude Tastet est le témoin d'une diminution du nombre d'arbres dans son verger et cumule 33 % de perte depuis 2010. Un phénomène qui semble toutefois ralentir depuis 2021.

Il a établi que la culture de kiwi serait très sensible aux variations de la porosité et de la circulation de l'air dans le sol jusqu'à un mètre. Il semblerait qu'il existe un seuil minimum à partir duquel l'aération et la teneur en oxygène deviennent insuffisantes pour la respiration racinaire et nuisent au développement physiologique de la plante. En outre, lorsque la porosité est inférieure à ce seuil minimum et ce répétitivement et ou de longue durée, le milieu devient anoxique, susceptible de modifier la rhizosphère (développement de pathogène), favorisant l'apparition de dommages irréversibles.


© BIK

Pour pouvoir contrer le dépérissement de son verger, Claude Tastet a eu recours à plusieurs leviers d'action qu'il a mis en place depuis 2020 : le premier est le défonçage entre 1m20 et 1m50 de profondeur (un rang sur deux) : à effectuer jusqu'à fin février maximum et impérativement en état hydrique du sol inférieur à 34% entre 40 et 60cm. Le second : le buttage et rebuttage effectué au printemps, avec un pulvériseur adapté et en y mettant du compost par demi rangée. Le troisième : le semis de moutarde nématicide et féverole en août/septembre avec un travail du sol à l'aide d'une herse rotative déportée de 5 à 10 cm de profondeur. Les semis doivent être positionnées uniquement sous rang, aux deux tiers de la surface. Et enfin le broyage très fin et incorporation au sol en avril/mai, au stade de fleur/début de graine.

M. Tastet continue son expérimentation et prévoit une veille et l'adaptation de ses méthodes dans les vergers en fonction des observations pour les trois prochaines années.

Des points similaires avec les observations effectuées par le BIK
La bibliographie compilée par le BIK révèle également que les racines de kiwi sont extrêmement sensibles au manque d'oxygène dans le sol. Ces conditions anoxiques peuvent être engendrées par différents phénomènes extérieurs tels que le tassement des sols, les évènements climatiques intenses ou encore une irrigation pas toujours adaptée.

Pour limiter le stress lié au tassement du sol, Marianne Avignon, en thèse au BIK, a étudié 2 leviers d'actions seuls ou en interaction : apport massif de matière organique et décompaction du sol sur 40 cm avec un outil (dent Michel ou dent droite). Suite à ces travaux, les effets observés sont les suivants : concernant les propriétés physiques du sol : la décompaction mécanique réduit la conductivité de 5% jusqu'à 140 cm. L'apport de compost réduit la densité de 5 % et la pénétrabilité du sol de 95 % sur 10 cm, augmente l'humidité du sol de 8 % sur 10 cm. Concernant les propriétés biologiques du sol : l'apport de compost a un effet positif sur l'abondance des vers de terre, leur biomasse et leur diversité spécifique. Et sur les arbres : un effet positif du compost sur le nombre de racines, le rôle important du système d'irrigation
Le plus important est de s'adapter à son terrain en fonction des racines et des sols, et de ne pas hésiter à avoir recours à une tarière pour vérifier l'humidité du sol pour ne pas seulement se baser sur les sondes.

Et après ?
La réponse du kiwi aux conditions anoxiques est extrêmement rapide. Il ne peut reprendre son activité photosynthétique que si et seulement si la plante n'est pas en situation de stress pendant plus de 3 jours. Il est ainsi primordial d'aérer les sols et de limiter les excès d'eau. Cultiver sur butte, évacuer rapidement les eaux de pluie grâce à des drains entretenus, et des sols rigolés sont autant d'éléments à prendre en compte.

Dans certains cas, cela ne sera pas suffisant et l'utilisation de porte-greffes sera à envisager. Le BIK mène aujourd'hui un essai porte-greffe dans l'objectif d'en trouver un compatible avec la variété Hayward.

Pour plus d'informations :
Bureau Interprofessionnel du Kiwi
100 allée de Barcelone
31000 Toulouse
Tél. : 05 61 22 17 89