C'est la première récolte de vanille pour quelques maraichers Prince de Bretagne, toujours à l'affût de nouveaux marchés pour enrichir leur gamme. Après les fruits rouges et les agrumes exotiques une poignée de producteurs, 3 au total, s'est lancée le défi de cultiver de la vanille, à l'image de Pierre Guyomar, producteur de tomates. Une production pour le moment « encore très confidentielle » qui a vu le jour grâce à une collaboration avec des producteurs réunionnais.
En France, l'épice est d'ordinaire cultivée en Polynésie, à La Réunion ou aux Antilles - © Prince de Bretagne
Une plante fragile adaptée au climat breton
Si la zone de production peut surprendre, la Bretagne se révèle finalement être une « terre parfaitement propice à la culture de la vanille » car le vanillier (plante de sous bois) « n'aime ni les excès de température, ni les excès de lumière. Sous abris les conditions bretonnes sont donc tout à fait adaptées », confirme Pierre Guyomar, maraîcher prince de bretagne et président de la section vanille. C'est en 2019 que 3 producteurs des Cotes d'Armor ont l'idée de produire de la vanille dans des serres déjà existantes (anciennes serres de tomates). Accompagnés par leur coopérative les Maraichers d'Armor ainsi que par Terre d'essais, la station d'expérimentation de la filière pour la vanille, ils réussissent le pari de produire de la vanille en Bretagne.
« Nous avons porté notre choix sur la variété Planifolia pour ses caractéristiques organoleptiques, la plus cultivée au monde. Si nous nous lancions dans l'inconnu les producteurs réunionnais n'ont, eux, pas été surpris. Ils pensaient cela tout à fait réalisable », précise Pierre. Car c'est également grâce à 5 années d'échanges et de partage de savoir-faire avec les producteurs réunionnais que les producteurs bretons ont atteint leur objectif. En 2023 partenariat nait avec la coopérative réunionnaise ProVanille.
« Un travail d'orfèvre »
La culture de la vanille est un « véritable travail d'orfèvre. C'est un travail manuel très long et minutieux, car la Vanille est une plante fragile qui se respecte et aime être choyée. Les solutions techniques pour répondre aux difficultés de production sont encore méconnues et nous sommes en adaptation permanente », explique Pierre. La patience est également de mise puisqu'il faut plus de 18 mois entre la pollinisation et la commercialisation de sa gousse brune. « L'étape clé est la pollinisation manuelle de chaque fleur entre le 15 janvier et le 15 mars. La récolte de Vanille de Bretagne s'étale dans le temps, 8 à 10 mois plus tard, car chaque gousse est récoltée à maturité pour garantir un taux de vanilline optimum ».
La vanille, un marché porteur ?
« Nous croyons en ce marché », déclare Pierre. Toute la vanille de La Réunion est vendue sur place, preuve qu'il y a une demande forte pour de la vanille française ». Si la production est encore timide « Nous comptons en quelques centaines de kilo de produits fini. Il ne faut pas oublier qu'une gousse commercialisable c'est quelques grammes, 5 fois moins que la gousse récoltée ! ». Sur une éventuelle augmentation de la superficie dans les années à venir Pierre répond « en fonction du marché et de cette première année de commercialisation, nous ajusterons les volumes et accueillerons avec plaisir les producteurs de Prince de Bretagne qui souhaiteraient se joindre à l'aventure ».
Sur la photo : Pierre Guyomar
La vanille Prince de Bretagne sera, dans un premier temps, destinée aux aux commerces de détails du type épicerie fine ainsi qu'à la RHD (Glacier, pâtissiers, restaurateurs…).
Pour plus d'informations :
Léa Marrelec Guyomard
COTACOOP
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