La campagne marocaine de l'avocat Hass a démarré cette semaine dans la confusion. Les prix sont plus bas qu'au début de la campagne précédente. Pour Abdelmoumen El Achkar, PDG d'Ecomac, "la filière marocaine de l'avocat paie le prix de mauvais choix de communication".
"Les prix du Hass ont baissé de 10 à 15 % par rapport à la même période de la saison précédente, et je crains même que la saison soit difficile sur le plan commercial. Cette situation s'explique par des facteurs objectifs. Par exemple, la saison dernière, nous avons commencé nos calendriers alors qu'il y avait très peu d'avocats sur le marché. Cette saison, la concurrence est forte avec la production de la Colombie, du Kenya, de l'Afrique du Sud, et bientôt de l'Espagne et du Portugal.
"Nous pensions que le début précoce de la saison jouerait en notre faveur", poursuit El Achkar. "Au point que de nombreux producteurs et exportateurs étaient étrangement obsédés par le fait d'être les premiers sur le marché. C'est peut-être l'impatience de faire des affaires après avoir passé de nombreux mois à dépenser de l'argent pour la culture. Contrairement aux producteurs d'avocats espagnols, les producteurs marocains se spécialisent dans les fruits d'origine marocaine et ne travaillent que quelques mois par an, ce qui influe sur leurs décisions".
"Heureusement, les autorités marocaines, à savoir Foodex Maroc, ont anticipé ce problème et ont imposé une date de début de campagne pour la première fois cette saison. Sinon, cela aurait été catastrophique. Certains exportateurs auraient commencé à expédier dès le début du mois d'octobre, ce qui aurait détruit la réputation de l'origine marocaine et fait chuter les prix pendant toute la campagne.
En plus d'un démarrage précipité de la campagne, El Achkar pointe du doigt les erreurs de communication qui auraient nui à la campagne marocaine. "Nous avons commencé la saison en position de faiblesse. Plusieurs opérateurs ont annoncé des volumes trop importants. Tout d'abord, je ne sais pas comment ces estimations ont été calculées. D'autre part, ils ont donné au marché les moyens de nous punir. La volonté des clients de faire baisser les prix de l'avocat marocain est évidente et va jusqu'au bout."
"Les acteurs marocains doivent faire preuve de retenue et de réflexion avant de communiquer des chiffres d'autant plus invérifiables. On voit des clients prendre les estimations de volume les plus farfelues, et les utiliser pour imposer des prix. Face à la concurrence d'autres origines, les clients ont le pouvoir de snober les avocats marocains et d'attendre que nous cédions. Le mal est déjà fait pour cette saison et je prévois une campagne difficile".
Le producteur espère que tout ira pour le mieux : "Nous pouvons encore être présents, surtout dans les gros et moyens calibres. La saison est encore longue et beaucoup de choses peuvent changer.
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Abdelmoumen El Achkar
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