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Phyto : plusieurs organisations dénoncent les distorsions de concurrence

« Les premières filières françaises tombent ! »

Après que la coopérative Unicoque a perdu une grande partie de sa récolte de noisette « faute de molécules phytosanitaires efficaces », les principales organisations fruitières et légumières (dont ANPP, FNPFruits, AOP Pêches et Abricots, UNPT, BIK, Légumes de France, FN3PT…) pointe une nouvelle fois du doigt la surtransposition française « à contre-courant » des autres pays européens et demandent à ce que les producteurs français aient les mêmes moyens de protection des cultures que leurs concurrents (européens).

Les organisations précisent que depuis 2016, une loi française interdit l'usage de 3 insecticides qui restent pourtant autorisés au niveau européen. « Un non-sens au sein d'un espace de libre échange » / © FNPFruits

« 2024 pourrait signer la fin de la filière noisette »
« Les premières filières françaises tombent », dénoncent les organisations. A L'image de la noisette française dont la production a été ravagée aux deux tiers par les attaques de punaise diabolique et balanin pendant que l'Italie (1er producteur européen de noisette), elle, s'en sort grâce à l'acétamipride, un insecticide interdit dans l'Hexagone. « Avec de telles pertes enregistrées et aucune perspectives d'amélioration, l'année 2024 pourrait signer la fin de cette filière d'excellence, au profit de la noisette italienne et turque, mieux protégée, donc plus compétitive ».

Toutes les filières sont concernées
Une situation qui « préfigure de nombreuses autres filières », à l'image de la filière kiwi, confrontée elle aussi à la punaise diabolique ou encore les filières pêches-nectarines-abricots ou pommes, qui peuvent subir des pertes allant jusqu'à la totalité de la production, en cas d'attaque de puceron. « Nous avons constaté cette année une augmentation importante des écarts de tri », confirme Raphaël Martinez, directeur de l'AOP Pêches et Abricots de France. Si d'ordinaire les écarts sont de l'ordre de 10 et 15 %, pour la campagne 2024 ils ont atteint les 25 %. Parmi les raisons : les écarts conjoncturels (vent, grêle…) mais aussi des défauts liés aux attaques de ravageurs. « Cette réduction des solutions phytosanitaires fragilise nos filières. Une situation certes moins extrême pour nous que pour d'autres filières, mais la disparition du Movento, entre autres, à l'horizon 2026 est très préoccupante ».

Les productions de légumes ne sont pas épargnées non plus : laitues, endives, artichauts, fraises et choux n'ont plus de solutions efficaces contrairement à leurs homologues européens. Et les producteurs de plants de pommes de terres également dans l'impasse, assistent impuissants à des refus ou des déclassements de plus en plus importants ». En production de semences enfin, certaines surfaces (radis, trèfle violet…) sont en chute libre faute de solutions de lutte efficaces contre les ravageurs. »

Des parlementaires déposent une proposition de loi
Le 15 octobre dernier a été déposée une proposition de loi visant à rendre aux agriculteurs français les mêmes moyens de protection des cultures que leurs concurrents européens (« Proposition de loi n°384 visant à éviter des situations de surtransposition réglementaire et des distorsions de concurrence avec les autres États membres de l'Union européenne ») portée par la députée Lise Magnier et les sénateurs Laurent Duplomb et Franck Ménonville. Des mesures « initialement prévues dans le Pacte et loi d'orientation et d'avenir agricoles qui sont tombées à l'eau à l'issue de la dissolution intervenue en juin », précise Raphaël Martinez.