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« Certains produits agricoles en attente de récolte ne pourront pas atteindre le marché », prévient AVA-ASAJA

« Les producteurs espagnols vont être très attentifs aux prix dans les prochaines semaines »

Une semaine après les inondations qui ont touché l'Espagne, « la pire tempête du siècle » avait d'ailleurs affirmé le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez au lendemain de la catastrophe qui a causé la mort de plus de 200 personnes et détruits des milliers d'hectares de cultures, certains opérateurs français s'inquiètent des approvisionnements et constatent déjà des arrivages problématiques.

Les pertes causées par la Dana sont estimées 1,89 milliard d'euros
Dans un communiqué publié hier, l'organisation agricole valencienne AVA-ASAJA estime les pertes agricoles dans la région de Valence à 1,89 milliard d'euros. « Les dégâts sont catastrophiques. [...] Les dégâts prévus sur les cultures agricoles en attente de récolte s'élèvent à 278 millions, les cultures les plus touchées étant les agrumes (192 millions), les kakis (54 millions), les légumes (24,8 millions) et les avocats (7,2 millions). Beaucoup de ces cultures étaient au milieu de la saison des récoltes, en particulier les premières variétés de mandarines et de kakis. Le secteur des infrastructures agricoles est encore plus important, avec 486 millions de dommages estimés. AVA-ASAJA estime les pertes à 260 millions dans les routes rurales, 120 millions dans les infrastructures d'irrigation (étangs, conduites principales, puits d'irrigation, etc.), 15 millions dans les serres, 54 millions dans les parcelles avec irrigation localisée, 25 millions dans les bâtiments ruraux et 12 millions. millions en murs, clôtures et enceintes. Les dégâts sur les parcelles dus à l'asphyxie des racines, qui nécessiteront une replantation pour maintenir l'activité agricole, s'élèvent à 85,5 millions d'euros. De même, les dégâts causés aux parcelles emportées par les inondations, qui nécessiteront un traitement et une replantation en temps opportun, s'élèvent à 59,4 millions. Les dégâts causés par DANA aux machines et véhicules agricoles s'élèvent à 10 millions. Concernant les installations d'élevage, les pertes dépassent les 20,5 millions.

Pour les cultures en attente de récolte, la superficie sanctionnée par DANA s'élève à 21 137 hectares : 15 908 hectares d'agrumes, 3 327 hectares de kakis, 1 149 hectares de légumes, 603 hectares de plantes ornementales et de pépinières et 150 hectares d'avocats. Les principales productions des zones arides avaient déjà été récoltées, comme les céréales, le raisin de cuve, les amandiers, les caroubiers et les oliveraies. Dans les cultures irriguées, parmi les productions déjà collectées, se distinguent les arbres fruitiers, les légumes d'été et le riz, même si dans ce dernier secteur on s'inquiète des répercussions négatives que pourraient provoquer les inondations et l'entraînement des biens vers le parc naturel de La. L'Albufera.

AVA-ASAJA prévient également que de nombreuses parcelles ont été complètement inondées, de sorte qu'en plus des pertes de récoltes, les cultures arboricoles pourraient subir des dommages dus à l'asphyxie des racines et il pourrait être nécessaire de déraciner les arbres. Dans le cas des légumes inondés, les pertes sont totales. De nombreuses routes d'accès aux fermes étant encore détruites, certains produits agricoles en attente de récolte ne pourront pas atteindre le marché.

« Des fruits arrivés pourris »
« Certains champs sont toujours impossible d'accès et de toutes façons les fruits doivent d'abord sécher sur l'arbre », explique un opérateur basé à Perpignan. Il est impossible de cueillir des fruits qui sont gorgés d'eau car une fois conditionnés il y a un phénomène, au départ invisible - la tache d'eau - qui produit un pourrissement des fruits durant le transport ». Conséquences ? « Pour le moment les opérateurs français vivent sur leurs stocks, les arrivages se font plus rares, et la marchandise est de mauvaise qualité, certains fruits particulièrement les agrumes arrivent pour certains très abîmés »

« Les producteurs espagnols vont être très attentifs aux prix dans les prochaines semaines », poursuit l'opérateur, faisant référence à la marchandise vendue hors programme. Tous les producteurs vont revoir leurs prix à la hausse donc les prix vont augmenter chez le grossistes et par ricochet pour le client final. Les distributeurs vont se tourner logiquement vers les autres origines, et notamment les agrumes portugais, marocains et italiens, qui vont en toute logique augmenter les prix ».

Photo : Dreamstime