C'est une campagne de poivrons satisfaisante qui se termine pour Kultive, bien que la concurrence avec les autres origines fût plus rudes que l'an passé : « La saison a été plutôt bonne, mais plus bataillée au niveau des prix », rapporte Alexandre Picault, Directeur Général de la société Kultive. « Historiquement, nous vendions le poivron au-delà des 2,5 euros. Mais cette année, face à un marché européen en-dessous des 2 euros, on nous a demandé de revoir nos prix à la baisse. Nous avons donc fléchi légèrement dans le prix moyen dans la campagne ».
2 200 tonnes de rendements pour cette saison 2024
En termes de volumes en revanche, les rendements auront finalement été équivalents à ceux de l'an passé : « Nous avons fait 2 200T de poivrons cette année, comme la saison dernière. Les rendements ont baissé au printemps dus à un manque d'ensoleillement, mais nous nous sommes rattrapés sur la fin de saison en août, septembre, octobre. D'habitude, nous faisons un peu de volume, environ 50T en novembre, mais cette année la pression sanitaire était trop importante face à un marché trop lourd, cela n'a pas valu le coup de continuer ».
Une consommation qui pourrait tendre à se développer
Côté consommation, si on note une légère augmentation des achats en termes de volumes par rapport à l'an dernier, « nous sommes 5 % en dessous de la moyenne des trois dernières années ». Des données qui pour autant n'inquiètent pas Alexandre Picault : « Bien que l'on note un léger recul de consommation sur ce produit, le poivron reste un produit plébiscité notamment auprès de la jeune génération. Si on anime bien ce produit, il peut être amené à se développer ».
Poivron : une culture longue mais qui présente des avantages
C'est d'ailleurs l'objectif que s'est fixé Kultive : augmenter sa production de poivrons et participer au développement de la filière française : « Il s'agit d'une culture longue, on plante en décembre pour récolter les premiers volumes en mars puis on termine la saison en novembre. C'est une culture qui est plus difficile que celle de cycles courts comme le concombre. Mais il est important de ne pas s'enfermer dans la mono-culture. Le marché du concombre est certes intéressant, mais bien que la consommation continue de se développer légèrement, il s'agit tout de même d'une filière relativement mature. Alors que le poivron reste en France une filière à développer. Il a l'avantage d'être beaucoup moins météo-sensible que le concombre et moins sensible aux virus que la tomate. Il y aurait beaucoup de sens à développer la production française ». Il y a 5 ans, les volumes produits par Kultive avoisinaient les 1 500 tonnes avec pour objectif de s'approcher aujourd'hui des 2 500 tonnes. « Nous avons 10 hectares de serre et en aurons deux supplémentaires l'année prochaine. Nous croyons vraiment au potentiel de ce produit et espérons que d'autres acteurs français se lanceront également dans sa culture afin de participer au développement de cette filière française à mon sens a un bel avenir ».
Pour plus d'informations :
Alexandre Picault
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