Alors que les arrachages sont quasiment terminés, comment se profile la campagne pomme de terre ? Eléments de réponse avec Francisco Moya, directeur général du réseau Vitalis.
« Une météo capricieuse et humide »
« La météo capricieuse et humide après l'été aura modifié la vision que nous pouvions avoir avant Potato Europe (qui s'est tenu les 11 et 12 septembre) et depuis la disponibilité en termes volumétriques s'est quand même dégradée. Il ne faut pas généraliser mais force est de constater qu'aujourd'hui la récolte ne devrait pas être aussi pléthorique que les prévisions initiales. Dans tous les cas tant que le dernier kilo n'est pas arraché c'est difficile de l'appréhender », prévient Francisco Moya ».
Si les volumes se précisent, l'incertitude se porte maintenant sur l'aspect qualitatif. « Au vu de l'humidité il y a forcément quelques points d'interrogation concernant les stockages longue durée de certains lots et sur les conséquences éventuelles de certains arrachages tardif, mais c'est encore un peu prématuré. Nous aurons davantage de visibilité dans 1 ou 2 mois ».
Francisco Moya
Un marché dynamique en France comme à l'export
Pas d'inquiétude en revanche côté commercialisation. « C'est une période plutôt favorable et l'activité commerciale est bonne. Globalement la demande est supérieure à l'année dernière à la même époque avec certainement une meilleure attractivité du fait de niveaux tarifaires moins importants. En termes de débouchés et de dynamisme, le marché semble plutôt bien orienté en France comme sur la partie export avec pas mal de pays présent ; les grands marchés comme l'Espagne, l'Italie et le Portugal se portent très bien. Les marchés de l'Est de l'Europe (et notamment la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie) sont bons également. La demande a même été là de manière plus précoce pour certains débouchés ».
« Peu de produits ont cette image d'Eldorado »
« La demande de pomme de terre, au sens large, est prometteuse en France. Le produit reçoit un très bon écho côté consommateur et se vend très bien », affirme Francisco Moya. Les médias grand public y seraient-ils pour quelque chose ? « Il y a un réel engouement médiatique autour de la pomme de terre Made in France ! Pas une semaine ne passe sans qu'il n'y ait un reportage télé sur la pomme de terre et ce besoin avéré d'augmentation d'hectares pour répondre à l'approvisionnement des industriels. La filière se développe aussi bien en France (avec l'ouverture de nouvelles usines) qu'à l'international. Peu de produits ont d'ailleurs cette image d'Eldorado », ajoute Francisco Moya qui insiste sur l'importance de la communication intra filière appelant à la modération. « Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Cette croissance doit être maitrisée pour conserver un certain équilibre car il ne pas confondre le marché à un instant T et les perspectives de marché à long terme » - face à une expansion rapide des surfaces l'UNPT appelait d'ailleurs le mois dernier à « la prudence et à la réflexion stratégique pour un développement maîtrisé ».
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Francisco Moya
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