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« Les producteurs nous ont demandé de l’aide »

C’est Qui Le Patron ?! s’engage sur 8 filières fruits et légumes

Depuis 2016 la démarche C'est Qui Le Patron?! (CQLP) – coopérative de consommateurs – a fait du chemin. Celle qui a fêté ses 8 ans cette année, (re)connue dans tout l'Hexagone grâce à sa célèbre brique bleue, poursuit sa mission de juste rémunération des producteurs et a décidé de faire des fruits et légumes une priorité pour 2025. 8 nouvelles filières sont donc attendues pour septembre prochain sous la démarche CQLP ?! Retour sur la success story du mouvement co-fondé par Nicolas Chabanne (précurseur du mouvement anti-gaspi pour les fruits et légumes hors normes avec la création des Gueules Cassées), et qui s'impose aujourd'hui pour beaucoup de producteurs comme l'ultime espoir.

Aux côté du lait, CQLP ?! c'est aussi les œufs, le beurre, la pomme de terre, la crème, le fromage blanc, les œufs plein air, le jus de pomme, la farine, le miel ou encore le chocolat

De la crise du lait en 2016 à la brique bleue numéro 1 des ventes

C'est en 2016, durant la crise du lait que naît CQLP ?!. « A l'époque près de 80 producteurs de lait de la Bresse (dans l'Ain) vendent leur lait à une laiterie italienne qui fabrique de la mozzarella, 26 centimes le litre « alors qu'à ce moment-là il fallait au moins 35 centimes pour qu'un producteur puisse vivre de son métier, soit une perte de 120 euros/jour », explique Elsa Satilmis, directrice innovation chez CQLP. Martial Darbon, producteur et président de la coopérative à cette époque décide d'aller frapper aux portes pour trouver de l'aide : il se met à distribuer des prospectus dans les supermarchés alentours. Un des prospectus arrive dans les mains du directeur de Carrefour Market de Vonnas, lequel, ému par la démarche de l'agriculteur, décide de contacter Nicolas Chabanne pour qu'il vienne en aide aux producteurs. Se pose alors la question « Sur le prix d'une brique de lait, combien manque-t-il au producteur ? 8 centimes ! Un effort que les consommateurs sont finalement prêts à consentir pour assurer un juste revenu au producteur ».

A droite : Nicolas Chabanne / ©CQLP

Et le pari est plutôt réussi puisque qu'aujourd'hui la brique de lait écrémée CQLP ?! est la plus vendue de France (hors MDD). « Elle a réussi à tirer toute la filière du lait et est devenue en quelque sorte LE référentiel ». Pourtant au départ, dans un contexte de guerre des prix, beaucoup n'y croyaient pas. « Tout le monde disait que ça ne marcherait pas : « Personne n'achètera volontairement quelque chose de plus cher ! ». Secret de la réussite ? « La transparence ! Sur la brique de lait la décomposition du prix apparait. Et derrière la démarche ce sont des consommateurs qui se rassemblent ».

Aujourd'hui CQLP ?! c'est 15,1 millions de consommateurs, 15 375 consommateurs (13/11/2024) adhérents de la coopérative qui votent pour l'évolution des cahiers des charges et vérifient leur bonne application, la brique de lait demi-écrémé la plus vendue de France (hors MDD), les 2 beurres bio les plus vendus de France, la brique de lait entier numéro 2, les œufs plein air x6 numéro 3 des ventes, et surtout la marque nouvelle la plus vendue depuis 10 ans (classement Nielsen) / ©CQLP

Après l'étiquette solidaire 8 nouvelles filières fruits et légumes intègrent CQLP

Si au départ, la démarche n'envisageait pas de s'étendre aux fruits et légumes (un essai avait été réalisé en fraise mais arrêté faute de capacité nationale) c'est à la demande de plusieurs producteurs que CQLP avait lancé en mars 2024 une étiquette solidaire (notamment sur les endives, asperges et les pommes). « En début d'année, pendant les manifestations agricoles Nicolas Chabanne était très présent sur les plateaux télés pour parler de la juste rémunération des producteurs. A ce moment-là beaucoup de producteurs de fruits et légumes nous ont contacté pour savoir s'il était possible de faire quelque chose pour eux. C'est là que nous avons eu l'idée de l'étiquette solidaire ». Le principe est simple, quand le magasin achète les produits au prix juste, le producteur (seulement lui), peut apposer une étiquette informant le consommateur que le produit le rémunère justement. Déployée dans plusieurs dizaines de magasins à travers l'Hexagone, le concept fait mouche.

A droite : l'étiquette solidaire / ©CQLP

Bilan ? « Les retours des producteurs sont unanimes, les ventes ont augmenté ». Mais les producteurs veulent aller plus loin. « L'étiquette a bien fonctionné mais elle était trop petite, difficilement reconnaissable dans le rayon et surtout pas identifiable comme étant CQLP ». Les consommateurs sociétaires veulent donc élargir la démarche aux fruits et légumes. C'est ainsi que fin 2025 8 nouveaux produits* intégreront la démarche CQLP : 4 fruits (pomme, poire, kiwi, cerise) et 4 légumes (oignon, carotte poireau et concombre). * la liste pourrait être amenée à changer selon CQLP

Mais là où le lait est « un produit standardisé », comme le rappelle Elsa, pour les fruits et légumes « fixer un prix et établir un cahier des charges est un peu plus compliqué. Ce sont des produits vivants et fragiles, soumis aux aléas climatiques et dont les prix fluctuent au cours d'une campagne. Pour sélectionner ceux qui rejoindront la démarche CQLP on a d'abord regardé quels étaient les plus consommés et les plus produits ». Prochaine étape : l'affichage de l'étiquette bleue sur les fruits et légumes en vrac. « C'est en effet une réflexion que nous devons avoir, notamment avec les distributeurs, pour savoir quelle place ils nous réserveront en rayon et comment ils nous soutiendront », précise Elsa.

« Ils nous ont sauvé la vie » : Comment CQLP ?! est devenu le dernier espoir des producteurs

CQLP, le dernier espoir ? « C'est un peu l'impression que ça donne malheureusement », répond Elsa. « Les producteurs viennent taper à la porte quand ils sont dans des situations impossibles. C'est une démarche qui leur redonne beaucoup d'espoir ». A l'occasion de la soirée des 8 ans de la démarche, le 15 octobre dernier, en présence des producteurs, sociétaires et distributeurs, CQLP a lancé son manifeste 'Qui décide? Nous!' [Extrait : En 2024, +96% ont retrouvé la confiance en l'avenir et au cours de ces 8 ans, aucune des exploitations a mis la clé sous la porte quand on sait que 27 exploitations ferment leurs portes chaque jour en France...].

« Pour ce manifeste nous sommes retournés chez les producteurs historiques pour voir quel a été l'impact de cette démarche sur leur vie. Ce qu'on a fait a été vraiment utile, beaucoup de témoignages de producteurs de lait vont dans ce sens, disant à quel point le soutien des consommateurs a tout changé pour eux. Certains nous disent 'Ils nous ont sauvé la vie' ».

CQLP c'est donc la garantie d'une juste rémunération du producteur, mais concrètement comment ça fonctionne ? Au préalable, CQLP récupère des informations détaillées sur les coûts de production. Un questionnaire à destination des consommateurs est ensuite mis en ligne sur le site internet pour déterminer le prix final du produit. Un prix final qui varie en fonction des critères sélectionnés par les votants (rémunération, bio ou conventionnel, local, emballages…). Le produit reste en cours de vote pendant 2 ou 3 mois (jusqu'à 21 000 votes sur certains produits). Une fois le questionnaire validé, le cahier des charges est créé. CQLP récupère 5 % du prix final qui lui sert à payer les salaires et réaliser les visites sociétaires. Si les votes sont ouverts à tous les consommateurs, ces derniers peuvent devenir sociétaires. « Pour cela ils doivent payer 1 euro. 1 euro = 1 voix. Le consommateur devenu sociétaire peut alors prendre part aux visites chez les producteurs pour vérifier que le cahier des charges est bien respecté mais également prendre part aux rendez-vous organisé avec les enseignes ».

Soirée du 15 octobre à Paris / ©CQLP

Le soutien essentiel des distributeurs
Une ascension qui n'aurait pas été pareille sans l'engagement (public) des enseignes de distribution française qui ont soutenu la démarche. « A nos débuts, Leclerc avait annoncé qu'il serait le premier contributeur à la croissance de CQLP ?!. Résultat en l'espace de quelques mois 50 % des magasins sous enseigne Leclerc référençaient le lait CQLP. Le soutien des enseignes de GMS est donc capital pour le mouvement. Thierry Cotillard, président du groupement les Mousquetaires (Intermarché) a d'ailleurs adressé hier un message sur LinkedIn aux industriels laitiers disant qu'aucune négociation commerciale ne sera réalisée tant qu'il n'y aura pas d'accord conclu avec les producteurs ». C'est également lors de la soirée du 15 octobre dernier, que Carrefour, Leclerc et Intermarché se sont engagées à soutenir CQLP, sur initiative de la présentatrice Karine Le Marchand, également sociétaire de la démarche.


Assemblée Générale C'est Qui Le Patron?!

Pour plus d'informations :
Elsa Satilmis
C'est Qui Le Patron ?!
La Marque du consommateur
[email protected]
cestquilepatron.com