Si Anecoop a fait partie des pionniers à se lancer en 1985 dans la production biologique, le groupe a initié depuis une dizaine d'années une démarche de production bas carbone visant à réduire son impact environnemental en offrant au consommateur des produits cultivés en Europe. Des produits de la gamme exotique tels que les avocats, les mangues, les pitayas ou les grenades, mais aussi des agrumes tel que le citron Verdelli produit 12 mois sur 12. Un citron qui est largement rentré dans les habitudes de consommation des Français adeptes du bio et désormais en passe de conquérir un plus large public. Andreu Mir – Directeur Commercial d'Anecoop en France et Camille Broussoux, Responsable Trade Marketing & Communication de la société reviennent sur l'histoire de ce citron qui, malgré sa couleur différenciante, a réussi dans plusieurs enseignes à remplacer les citrons d'importation en été. Une success story de laquelle l'entreprise compte bien s'inspirer pour mener à termes d'autres projets tels que le développement de la culture d'avocats en Espagne.
Camille Broussoux au Fruit Attraction 2024
Le citron Verdelli : un citron désormais bien ancré dans les habitudes de consommation
« Nous sommes avant tout des producteurs et avons donc pour ambition de développer notre production le long de la Méditerranée pour étoffer l'offre de produits européens. Le citron Verdelli est un citron issu d'une deuxième floraison, qui nous permet de compléter le calendrier là où il y avait jadis un vide entre mi-juillet et mi-septembre. Nous sommes donc aujourd'hui capables de proposer du citron origine Espagne 12 mois sur 12 là où on avait recours à l'importation pour faire le lien entre deux campagnes ». Une production de citrons d'été qui se différencie de son homologue hivernale par une couleur moins intense, tirant davantage sur le jaune pâle aux reflets verdoyants. « Ce qui colorie un agrume, c'est l'écart de température entre le jour et la nuit. En été, cet écart étant quasi-inexistant, le citron se colorie différemment tout en gardant les mêmes qualités organoleptique qu'un citron cultivé en hiver ».
Changer les habitudes de consommation grâce au secteur de la bio
Grâce au travail de fond et au projet bas carbone de Solagora (la filiale Bio d'Anecoop) le citron Verdelli a d'abord été introduit sur le marché de la bio auprès de consommateurs prêts à passer outre l'aspect visuel d'un fruit pour la promesse d'une meilleure empreinte carbone, réussissant à se faire une place de choix au sein du rayon. Il a ainsi su convaincre la grande distribution française, en reprenant la presque totalité des lignes de citrons d'été dans les enseignes de la bio. « C'est un citron qui a su convaincre car petit à petit, la distribution a fait le choix de réduire l'importation de citrons en provenance d'Amérique du Sud pendant l'été. Quand on sait que ce sont environ 3000 kg de CO2 qui sont générés par un conteneur en provenance d'Amérique du Sud qui parcourt 11 000 km jusqu'en Europe, cela vaut le coup de sacrifier l'intensité d'une couleur pour une version plus pastel. Certains consommateurs désireux de vouloir réduire leur empreinte carbone ont fait ce choix, et les autres se sont peu à peu habitués à cette variation de couleur dans le rayon, si bien que nous avons commencé depuis deux ans à les proposer dans le secteur du conventionnel. Aujourd'hui, ce sont plusieurs grandes enseignes qui nous suivent, et nous sommes très optimistes pour la suite sachant que nous avons par ailleurs la possibilité d'alimenter tout le marché français ».
Développer la culture d'avocats en Espagne
C'est sur la même logique de développement des productions bas carbone qu'Anecoop a décidé de se lancer il y a quelques années dans la production d'exotiques. Avec le réchauffement climatique, il est possible aujourd'hui de cultiver dans certaines régions d'Espagne comme Valencia et Alméria ou encore Murcia, des fruits qu'il n'était pas possible de cultiver auparavant. « Ces zones qui étaient jusqu'ici des terres de prédilection pour les agrumes peuvent désormais accueillir des exotiques. Là encore, en termes de production bas carbone, l'origine Espagne représente la meilleure alternative. Mais aussi en termes de qualité organoleptique, les fruits ont moins voyagé, ont eu davantage le temps de mûrir sur l'arbre et donc arrivent sur le marché avec une fraîcheur optimale ».
Une culture qui permet de se diversifier et d'améliorer la rentabilité des exploitations agricoles espagnoles
Côté producteurs, il y a des avantages à se lancer dans la culture d'exotiques. « Cela permet de diversifier ses cultures et d'apporter une meilleure rentabilité car la culture d'avocats peut être plus rémunératrice. Dans un contexte où le secteur des agrumes fût en crise comme ce fut le cas en 2021 et 2022, la production d'avocats peut assurer une pérennité de l'activité agricole ». Anecoop ambitionne de doubler sa production d'ici 5 ans pour atteindre un potentiel de récolte de 6 000 tonnes d'avocats. « Notre objectif est d'augmenter peu à peu la période de commercialisation qui se situe aujourd'hui entre novembre et avril. Nous récupérons des parts de marché et réduisons le besoin d'importation via une conquête de calendrier, dans un contexte où la consommation continue de se développer ».
Durabilité : un choix qui ne se fait pas toujours au détriment du prix
Si avec la crise économique, le prix reste le premier critère de choix de la majeure partie des Français, la volonté d'avoir accès à des fruits et légumes produits plus localement est tout de même présente. D'autant plus que ces deux critères ne sont pas incompatibles. « Dès qu'on a de la production espagnole, nos clients de la grande distribution basculent rapidement sur nos avocats. On sent qu'il y a de l'intérêt pour l'origine, pour la qualité des fruits et pour de la production européenne. En proposant une production européenne et frontalière, on apporte une plus-value au niveau environnemental, sans pour autant le faire au détriment du prix. Il est arrivé notamment en début de campagne cette année que le prix des avocats du Pérou soit plus élevé que celui de l'Espagne ».
C'est donc plein d'ambition pour le développement de sa production bas carbone qu'Anecoop France regarde vers l'avant : « La volonté de réduire notre impact environnemental a toujours fait partie de notre ADN. Nous croyons sincèrement que la production européenne a un bel avenir devant elle si on accepte, comme pour le citron Verdelli, de revoir quelque peu nos habitudes de consommation ».
Pour plus d'informations :
Camille Broussoux
Anecoop France
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