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Marché mondial : la tomate

La culture des tomates en Europe reste marquée par de nombreux défis. Les derniers aperçus mensuels de la Commission européenne, fondés sur des analyses de l'IA, révèlent une baisse de la production de 700 000 tonnes en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et en France au cours de la dernière décennie, tandis que les importations n'ont augmenté que de 400 000 tonnes. Aux Pays-Bas, la production de tomates est revenue à un rythme « normal ». En Belgique, la culture hivernale est désormais en cours. En Italie, les prix élevés s'expliquent par une pénurie due à un démarrage tardif causé par la chaleur excessive et la sécheresse en Sicile. En Allemagne, la légère baisse de l'offre en provenance de plusieurs pays fait grimper les prix. En France, l'arrivée des températures hivernales a provoqué un retournement total du marché : la consommation de tomates a chuté depuis le début de la semaine. En Israël, la pénurie de tomates, liée à l'interdiction d'exportation imposée par la Turquie, a été partiellement compensée par l'offre locale et des importations en provenance des Pays-Bas et de Pologne. En Espagne, la demande et les prix se sont maintenus au début de la saison, grâce à des conditions météorologiques favorables dans les principales régions de production.

En Amérique du Nord, les prix et la demande de tomates augmentent en raison des récents ouragans ayant frappé le centre de la Floride, perturbant fortement la production et créant un déficit d'approvisionnement. Par ailleurs, des inondations causées par la tempête tropicale Sarah ont affecté les serres au Yucatan, dans le nord du Honduras et au Guatemala, aggravant encore la situation. Au Maroc, les producteurs ont à faire face à une montée des parasites, exacerbée par la hausse des températures et l'interdiction de certains pesticides imposée par l'Union européenne. En Afrique du Sud, l'approvisionnement passe progressivement des régions du nord à celles du sud, avec des volumes actuellement faibles, mais qui devraient s'accroître d'ici décembre.

Europe : prix de détail et comportement des consommateurs
La Commission européenne publie désormais des rapports mensuels sur les prix des tomates en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et en France, incluant de nouvelles données sur les ventes au détail. Une analyse pilotée par l'IA révèle que, malgré une baisse de la production de 700 000 tonnes en dix ans, les importations n'ont augmenté que de 400 000 tonnes sur la même période.

En Allemagne, la consommation de tomates a progressé de 10 %, alors que la croissance démographique n'a été que de 2 %. Les prix y ont bondi de 65 % en une décennie, dont 30 % attribués à l'inflation. Les consommateurs allemands semblent prêts à payer davantage, avec des prix de détail corrélés aux tarifs des principales coopératives néerlandaises, ce qui souligne une influence mutuelle entre les détaillants allemands et les coopératives.

Les Néerlandais avertissent que la hausse des coûts de la chaîne d'approvisionnement, liée aux exigences de durabilité et aux réglementations comme la CSRD ou celles sur l'emballage, constitue un défi. Avec une production stagnante, la gestion de ces coûts devient critique.

Pays-Bas et Belgique : retour à la normale pour la culture de la tomate normale
Aux Pays-Bas, la production de tomates est « revenue à la normale ». Après les difficultés liées aux virus et à la flambée des coûts énergétiques, les rendements estivaux ont presque retrouvé leurs niveaux habituels. Cet hiver, environ 600 hectares de serres éclairées fonctionneront grâce à des lampes, doublant ainsi la surface cultivée par rapport à l'an dernier. Les subventions ont accéléré le passage à l'éclairage LED. En Belgique, la production hivernale se poursuit également.

Aux Pays-Bas, 70 % des cultures hivernales concernent des tomates en grappe, le reste étant composé de tomates cerises et autres petites variétés. En Belgique, les tomates de bœuf sont pour la première fois disponibles hors saison traditionnelle grâce à une récolte d'automne.

Depuis septembre, les prix dépassent la moyenne quinquennale. Après un fléchissement début novembre, les prix médians des criées belges ont repris leur hausse, tandis que les tomates en vrac se stabilisent. Les producteurs locaux font face à une concurrence accrue, notamment du Maroc.

De nombreuses exploitations adoptent désormais des variétés résistantes au virus ToBRFV, bien que leur culture reste complexe, avec des rendements parfois inférieurs et des problèmes de goût signalés. En hiver, la culture sans résistance est quasi inexistante.

L'énergie reste un sujet d'inquiétude majeur. Dès janvier 2025, les taxes énergétiques augmenteront aux Pays-Bas, impactant surtout les petits producteurs sans cogénération. Les grandes exploitations investissent dans des techniques énergétiques diversifiées ou envisagent des projets à l'étranger, notamment en Afrique du Nord et en Espagne.

Italie : des prix élevés en raison de la sécheresse en Sicile
En Sicile, la saison de production des tomates débute tardivement en raison de la chaleur excessive et de la sécheresse, ce qui maintient les prix à des niveaux particulièrement élevés. Par exemple, les tomates prunes dépassent actuellement 4,00 €/kg. La majorité des récoltes arrivera dans 20 jours, mais les prix resteront élevés dans l'intervalle. À ce jour, les concurrents étrangers comme le Maroc, l'Espagne ou la Turquie n'ont pas perturbé le marché.

La campagne des tomates Moro Sardo connaît un bon démarrage, grâce à leur réputation de produit typique cultivé exclusivement en Sardaigne. Le déficit estival dans des catégories comme les tomates prunes ou cerises a fait grimper les prix à des sommets, mais une stabilisation est désormais observée. La variété Noir, une tomate noire en développement depuis trois ans, est également introduite à plus grande échelle.

Pour la tomate Camone, les conditions climatiques récentes ont retardé les premières récoltes de 15 jours, causant des problèmes agronomiques comme une croissance excessive des fleurs. Ce légume, prisé pour sa texture croquante et ses nombreuses applications culinaires, dispose d'un calendrier commercial de 11 mois, bien que cette année, sa commercialisation ait été prolongée de quelques semaines.

Selon un grossiste du nord de l'Italie, les prix élevés (entre 3 et 3,50 €/kg, atteignant 5,50 €/kg pour certaines variétés) freinent la consommation. La Sicile, pénalisée par la sécheresse, produit des quantités inférieures à la normale. Par ailleurs, des tomates françaises, de bonne qualité et à des prix plus compétitifs, apparaissent sur le marché. En revanche, les tomates néerlandaises sont jugées de médiocre qualité et peu appréciées.

Allemagne : hausse des prix des tomates
Les volumes en provenance de Belgique et des Pays-Bas ont légèrement diminué, tandis que les importations turques ont aussi reculé. Dans le même temps, les expéditions en provenance du Maroc, de l'Espagne et de la Turquie ont gagné en importance. L'offre italienne a également pris une place un peu plus significative.

Globalement, la demande a été satisfaite sans grandes difficultés, mais des hausses de prix ont fréquemment été constatées. Les tomates belges, en particulier, ont vu leurs prix augmenter, ce qui a suscité une certaine réticence chez les acheteurs sur de nombreux marchés de gros. Les lots de tomates allemandes, disponibles en quantités limitées, étaient relativement coûteux, mais ont néanmoins trouvé preneurs grâce à un intérêt suffisant.

France : le marché des tomates en déclin avec une consommation en chute libre
La saison des tomates en France arrive à un tournant. Beaucoup de producteurs s'apprêtent à clore leur campagne. La semaine dernière, les prix se situaient autour de 1,80 €/kg pour les tomates en grappe, 1,50 €/kg pour les rondes et 1,80 €/kg pour les charnues. Les prix auraient pu être plus élevés, mais une offre suffisante sur le marché français a empêché une hausse. La qualité variable en fin de saison a également entraîné des écarts de prix notables entre les différents lots.

Les prix, jugés « corrects », sont restés inférieurs à ceux des productions frontalières. Jusqu'à récemment, les Pays-Bas et la Belgique disposaient de faibles volumes, maintenant leurs prix à un niveau plus élevé, autour de 2,20 €/kg pour les grappes. Les tomates espagnoles n'étaient pas encore présentes en France, car elles étaient mieux valorisées à l'exportation. Le marché français, par conséquent, n'était pas saturé d'importations.

Cependant, la situation s'est inversée en début de semaine. Avec l'arrivée des températures hivernales, la consommation a de nouveau baissé, entraînant une chute des prix. Les blocages des agriculteurs n'ont pas empêché l'afflux de tomates marocaines et espagnoles. Les produits néerlandais, proposés à bas prix, ont accentué le déséquilibre entre l'offre et la demande.

Israël : une pénurie atténuée par l'offre locale
La pénurie de tomates en Israël, provoquée par l'interdiction des exportations turques, a été partiellement compensée par la production locale et des importations autorisées depuis d'autres pays. Cependant, les effets de l'absence de la Turquie, fournisseur majeur, continuent de se faire sentir. Les Pays-Bas et la Pologne ont envoyé des cargaisons, bien que le transit prolongé pose des problèmes de fraîcheur.

Le ministère de l'Agriculture israélien a pris des mesures pour accroître l'offre, notamment en autorisant l'importation de 5 000 tonnes de tomates en franchise de droits, suivie d'un second lot similaire. Malgré ces efforts, l'approvisionnement reste inférieur à la normale, ce qui maintient les prix à un niveau élevé.

Espagne : une saison stable avec une demande et des prix corrects
La saison des tomates a débuté favorablement en Espagne, soutenue par des conditions climatiques favorables et une transition en douceur entre les cultures d'Europe du Nord et du Sud.

« Les récoltes ont été lancées légèrement plus tôt à Almería et à Murcie, bien que l'offre reste encore modérée », explique un producteur-exportateur. « Les précipitations y ont été moins marquées que dans d'autres régions méditerranéennes touchées par de puissantes tempêtes, mais quelques jours nuageux et des températures plus fraîches que les années précédentes ont retardé la production. »

La transition entre les productions d'Europe centrale et septentrionale et celles d'Espagne s'est bien déroulée, sans les chevauchements observés par le passé. Cela a permis de stabiliser la demande et les prix à des niveaux adéquats pour cette période. Les conditions climatiques estivales, moins extrêmes que ces deux dernières années, ont favorisé une croissance optimale des plants et une qualité remarquable des récoltes.

Cependant, une concurrence accrue est attendue de la part du Maroc en début de saison. Contrairement à l'an dernier, où les vagues de chaleur avaient limité les volumes marocains, cette année s'annonce normale avec des volumes compétitifs dès les premières semaines.

Amérique du Nord : une offre réduite après les ouragans, des prix élevés
Les récents ouragans ayant frappé le centre de la Floride ont perturbé la culture de tomates de plein champ, provoquant une baisse de l'offre et des hausses de prix.

À Immokalee, les premières récoltes de décembre apporteront un certain volume, bien qu'il soit inférieur aux prévisions en raison des dommages subis. D'ici la mi-décembre, les variétés en grappe, cerises, roma et rondes devraient revenir en quantité suffisante.

Cette situation pèse sur l'offre provenant du Mexique et de la Californie, où des températures plus fraîches ont également ralenti la production. Par ailleurs, les serres des régions touchées par la tempête tropicale Sarah, notamment au Yucatán, au Honduras et au Guatemala, ont également subi des inondations, limitant les volumes. Les prix restent élevés, avec des tomates roma à environ 20 dollars la caisse, tandis que les tomates de serre affichent une fourchette de prix plus large.

Maroc : l'interdiction des pesticides par l'UE et les températures élevées compliquent la lutte contre les parasites
La saison d'exportation des tomates marocaines, débutée officiellement le 15 octobre, devrait se poursuivre jusqu'à fin mai. Si les superficies cultivées restent globalement stables pour l'ensemble des variétés, celles consacrées aux tomates rondes ont diminué d'environ 10 %, au profit des tomates segmentées. Dans la région du Souss-Massa, des températures moyennes plus élevées que l'année précédente aggravent les problèmes phytosanitaires. Les producteurs doivent faire face à une pression accrue des ravageurs et au ToBRFV. Bien que l'ampleur de l'infection reste complexe à évaluer, les plants touchés en début de saison sont promptement remplacés, ce qui limite l'impact sur les volumes. Cependant, l'interdiction par l'Union européenne de certains ingrédients actifs dans les produits phytopharmaceutiques complique encore davantage les traitements, ce qui se reflète sur la qualité des tomates, jugée non optimale à ce stade de la campagne.

Sur le marché européen, la demande reste faible, selon un exportateur marocain, entraînant une baisse des prix aussi bien à l'exportation que sur le marché local. L'interdiction des substances actives a fait grimper les coûts de traitement de plus de 25 %, et les frais d'irrigation et de transport continuent de rogner les marges des producteurs. Un producteur d'Agadir reste toutefois confiant : « Je suis confiant que la même superficie sera maintenue jusqu'à la fin de la saison. Beaucoup de choses peuvent évoluer d'ici là, et le cycle hivernal pourrait changer la donne. »

De l'autre côté de la Méditerranée, la situation semble différente. Un importateur français confirme que 97 % des tomates qu'il reçoit proviennent du Maroc, contre 3 % d'origine espagnole. Aux Pays-Bas, la demande de tomates marocaines est qualifiée de forte, accompagnée de prix jugés élevés. Cependant, un exportateur marocain nuance : « Les volumes exportés sont conséquents, mais inférieurs à ce que nous avons connu par le passé. Les prix, eux aussi, restent modestes, autour de 0,90 €/kg pour les tomates rondes, malgré les difficultés rencontrées en Espagne. Il existe une marge de progression. »

Afrique du Sud : une hausse exponentielle des volumes prévue pour décembre
L'approvisionnement en tomates en Afrique du Sud traverse une période de transition, marquée par la fin de production dans les régions du nord, où les cultures d'hiver cessent lorsque les températures estivales deviennent trop élevées, au profit des producteurs du sud.

Les récentes vagues de chaleur, combinées à des pluies inhabituelles dans certaines zones comme le Cap occidental, ont engendré des problèmes de qualité. « Les volumes devraient augmenter de manière exponentielle d'ici décembre », explique un négociant.

Actuellement, le prix moyen des tomates a reculé de 7 % pour s'établir à 10,70 rands (0,50 euro) par kilogramme, tandis que les grosses tomates atteignent 12,92 rands/kg. Les cartons de 6 kg de tomates de première qualité, qui coûtent généralement entre 50 et 60 rands, peuvent désormais se vendre entre 90 et 100 rands, une flambée que les consommateurs, bien que réticents, ont appris à accepter lors des pénuries récurrentes de ces deux dernières années.

Sujet de la semaine prochaine : la papaye

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