Cette saison est pénible pour les oignons flamands. Alors que les surfaces cultivées ont fortement augmenté ces dernières années, des difficultés subsistent en raison des semis tardifs et des conditions difficiles. « La récolte a été, pour nous en tout cas, meilleure que les trois dernières années, mais le stockage est difficile. Plus il y a de mildiou, plus l'oignon a une faible durée de conservation. Il faut donc en mettre beaucoup sur le marché, et rapidement », explique Joeri Ongena, du transformateur d'oignons Ongena.
L'entreprise de Moerbeke-Waas, en Flandre, a connu une croissance importante ces dernières années et a récemment fait construire un nouveau hangar pour son stockage. « Nous cultivons nous-mêmes jusqu'à 70 % de ce que nous transformons et cette culture développée petit à petit au cours des dernières années. Avec le nouveau bâtiment, qui devrait bientôt être complètement terminé, nous avons créé l'espace nécessaire pour stocker davantage de notre propre production, ainsi que des oignons de bonne qualité, ce qui nous permet d'être plus flexibles dans notre service au client. »
Pourtant, cette année est difficile. « Il y a actuellement des problèmes de qualité dans les entrepôts. Cela est dû aux fortes pluies qui sont tombées pendant la maturation. Les oignons sont arrivés un peu plus verts et humides. En outre, en raison de la saison tardive, la récolte a été rentrée plus tard dans le hangar et les conditions de séchage du produit n'ont donc pas été aussi bonnes que d'habitude. La capacité de séchage est tout simplement plus faible en octobre qu'en septembre. Il y a donc plus d'oignons stockés qui souffrent de pourriture bactérienne », a déclaré Jonas Bodyn de l'institut de recherche Viaverda à New Harvest.
« Bien entendu, je ne vois que ce que j'ai en stock », poursuit Ongena. « En ce qui concerne le rendement, nous n'avons de toute façon pas à nous plaindre, mais les derniers oignons sont effectivement arrivés mouillés. De plus, certaines parcelles n'ont pas bien absorbé le pesticide MH en raison du mildiou qui y régnait. Le stockage sera donc un défi. Le coût du kilo au champ a presque doublé ces dernières années : du fait de la cherté es oignons issus de plants et de la suppression de certains produits phytosanitaires. Beaucoup ont déjà dû s'arrêter, à force de lutter contre l'oïdium. Tout a commencé par les semis. Nous avons pris du retard en raison des mauvaises conditions météorologiques et il faut ensuite cultiver l'oignon sur un champ dont la structure est médiocre. Dans certaines régions, ce n'est peut-être pas trop grave, mais dans la nôtre, c'est toujours un problème. »
Le transformateur d'oignons parle donc d'une courte période de conservation. « S'il y a du mildiou, on obtient un oignon à faible durée de conservation, et ces lots doivent donc être expédiés en premier. Le marché est dynamique mais de là à en vivre... Les prix de gros doivent augmenter. Ils sont encore trop proches du prix de la récolte, et devraient entraîner le tout vers le haut. En ce qui consiste à prédire la suite... autant lire l'horoscope. L'année dernière, en décembre, tout le monde disait que nous aurions des pénuries à la fin de l'année, mais en fin de compte, une grande quantité a été écoulée sur le marché en mai. Je n'aime pas spéculer à ce sujet. Nous nous contentons de faire notre travail et essayons de faire du mieux possible pour nos clients. »
Ongena lui-même n'est donc pas encore préoccupé par la disponibilité des oignons. L'entreprise est spécialisée dans la culture, l'épluchage, la coupe et l'emballage d'oignons pour le marché du frais. « On constate qu'il est très difficile de trouver des lots de gros oignons pour la transformation. Et lorsqu'on en trouve, il s'agit souvent d'oignons qui sont passé de mains en mains, et que certains ont conservé pendant un certain temps. Il n'est donc pas facile de les trouver et encore moins de les acheter, mais pour l'instant, nous avons suffisamment d'oignons à traiter provenant de nos contrats. De plus, nous en avons qui se conservent très bien, que nous allons exploiter. »
« Nous avons du pain sur la planche en cette période, car la demande est bien présente. C'est le rush de Noël et de l'hiver, ce qui signifie que les oignons sont plébiscités pendant cette période. Après le Nouvel An, la situation se calme toujours, mais pour l'instant, tout le monde est encore en pleine effervescence et nous n'avons pas à nous plaindre des ventes. »
Pour plus d'informations :
Joeri Ongena
Uienschilbedrijf Ongena
[email protected]
www.ongena-uien.be