Le 19 novembre dernier, l'AOP pêches et abricots de France, SudExpé et le réseau des stations régionales ont réuni près de 130 personnes (producteurs et techniciens) à Saint -Gilles dans le Gard pour une journée sous le thème 'L'offre variétale en pêches-nectarines et abricots : quelle place sur le marché de demain pour les nouveautés ?' L'objectif : transmettre aux producteurs une analyse détaillée de la saison écoulée et surtout de la nouvelle offre variétale développée par les éditeurs. Bilan de la journée avec Raphaël Martinez, directeur de l'AOP Pêches et Abricots de France.
Que faut-il retenir de la saison 2024 ?
« La première partie de saison a été très compliquée ». La météo très défavorable et la dissolution de l'Assemblée Nationale, « génératrice d'angoisse pour les consommateurs » auront eu raison de la demande. « Fin juin a été difficile pour l'abricot avec un pic de production au moment où la consommation était en berne. Les pêches nectarines, elles, ont souffert d'un engorgement du marché lié à un surapprovisionnement ». A contrario, la seconde partie de saison aura profité d'une conjonction de phénomènes favorables : la météo soutenue et surtout les Jeux Olympiques.
Une campagne marquée également par des pertes pour les UVC (notamment barquettes premier prix) liées aux nouveaux emballages. L'AOP avait alerté à ce sujet cet été : « Les films biosourcés et les barquettes cartons ne sont pas adaptés. Les fruits à noyau rejettent de l'humidité qui est absorbée par l'emballage, puis restituée progressivement dans la barquette. Résultat le produit se dégrade et le risque de pertes en magasins est élevé ».
Des récoltes plus précoces à cause du changement climatique
Autre enseignement de la saison : la nécessaire adaptation du calendrier des promotions à la précocité. Car le changement climatique affecte la période de récolte (en pêche/ nectarine comme en abricot) et donc le marché. « On observe depuis une vingtaine d'années une évolution des variétés liée au réchauffement climatique. A titre de comparaison, en 20 ans, sur une même variété la récolte se fait aujourd'hui avec 2 semaines d'avance », explique Raphaël Martinez. Une précocité qui entraîne « une confrontation plus importante avec nos collègues espagnols. C'est une situation d'autant plus pénalisante, qu'en début de saison la météo est instable ce qui ne favorise pas la consommation ; le beau temps ne s'installe véritablement qu'à la deuxième partie de l'été ».
Abricot : à la recherche de variétés plus gustatives
Si en pêches nectarines la révolution génétique a eu lieu il y a déjà une vingtaine d'années, l'abricot en revanche accuse un certain retard, qui se traduit notamment sur le plan gustatif. La journée technique de janvier dernier (à la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales) avait d'ailleurs mis en évidence cette problématique avec comme réponse le Plan Qualité Abricot lancé en 2019 visant à proposer au marché français des variétés plus adaptées tant sur l'aspect qualitatif que gustatif. Car là où l'abricot français peine à satisfaire le consommateur particulièrement sur le début de saison l'abricot espagnol, lui, bénéficie d'une avance et de davantage d'ensoleillement. Les éditeurs proposent aujourd'hui des variétés plus stables au niveau agronomique avec une autofertilité et de très bon rendement indispensables à l'équilibre économique des exploitation et avec une qualité gustative qui s'améliore (diminuer l'acidité). Donc l'objectif est justement ici : réussir à trouver le juste équilibre entre rendement et goût. ».
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