Les médias néerlandais écrivaient la semaine dernière : « Les Français cessent d'importer des fraises et des cerises cet hiver ». Deux chaînes de supermarchés françaises (Intermarché et Netto) ne vendront plus de fraises et de cerises fraîches en provenance de l'étranger cet hiver. Motif : ces fruits sont « mauvais pour l'environnement et désavantageux pour les agriculteurs français ». Pour l'analyste de marché Wilco van den Berg, de GroentenFruit Huis, cette décision est basée sur un prétexte. Il s'est donc penché sur les faits.
« L'article s'appuie sur des chiffres. Ces nombres élevés me font douter et nécessitent une vérification. Quelque 8 000 tonnes de cerises viendraient en hiver du Chili et surtout de l'Argentine. Ça fait beaucoup et pour moi, ça n'est donc pas correct. Sur une base annuelle, les importations françaises totales de cerises s'élèvent à 8 000 tonnes, dont 85 % sur la période mai-juillet. En hiver, les importations sont pratiquement au point mort. En décembre 2023, il s'agit de 119 tonnes d'importations dont 48 tonnes en provenance du Chili et 48 tonnes en provenance de l'Argentine. Sur ce total, Intermarché et Netto, qui disent arrêter d'importer de la cerise cet hiver, en ont commercialisé une part. » « En hiver, la France importerait habituellement plus de 60.000 tonnes de fraises notamment en provenance d'Espagne et du Maroc. Un tel volume en hiver ? A y regarder de plus près, non. La France importe 60 000 tonnes sur une base annuelle, 53 900 tonnes en 2023 pour être exact. La plus grande partie de ce volume (60 %) est importée en mars, avril et mai, principalement de l'Espagne voisine, ainsi que des fraises des Pays-Bas. Au cours du mois d'hiver de décembre 2023, les importations françaises de fraises se sont élevées à 1.080 tonnes, soit 2 % des importations annuelles. En janvier 2024, ce sont 1 850 tonnes qui ont été importées. Certes, ces deux mois représentent un poids relativement important, mais c'est loin des 60 000 tonnes mentionnées. Et a-t-on réellement calculé dans quelle mesure cette action favorise les producteurs français ? »Source :Wilco van den Berg