Chez Potager City l'ananas a perdu sa couronne. Après Cora en début d'année, l'enseigne spécialisée dans la livraison de paniers de fruits et légumes en points relais – qui développe également ses points de vente physiques en Île-de-France – a choisi depuis le mois dernier de proposer des ananas sans plumet car « Pourquoi faire payer ce qui va être jeté ? ». Laurent Vichard, directeur général de Potager City, revient sur les raisons de ce choix et les réactions clients.
Potager City rue de Bazeilles, 5e arrondissement / © Potager City
« Remettre un peu de nouveauté sur choses testées il y a plusieurs années »
Si l'initiative n'est pas nouvelle, elle n'avait pas forcément rencontré beaucoup de succès. « Nous avons pleinement conscience que nous n'avons rien inventé. Ça a longtemps été testé en GMS mais peut-être était-ce trop avant-gardiste pour l'époque. Aujourd'hui le marché a changé et il y a de l'intérêt à remettre un peu de nouveauté sur des concepts déjà expérimentés par le passé », explique Laurent Vichard. Réservé au départ à l'offre anti-gaspi, devant l'engouement suscité par ce nouveau produit, Potager City a finalement décidé de l'intégrer à ses gammes traditionnelles. « Les retours clients sont unanimes. Nous avons eu de très bonnes remontées sur notre réseau de magasins physiques ainsi que des verbatims positifs de la part des clients web. »
Potager City propose l'ananas sans plumet origine Equateur (principal fournisseur sur le marché européen aux côtés des origines ivoirienne et costaricienne). Un produit qui se démarque des origines « grâce à son degré brix supérieur et son de taux de réachat plus important » / © PotagerCity.fr
Pourquoi ça marche ?
« Un geste pour la planète et pour le porte-monnaie », écrivait Potager City sur sa page LinkedIn au moment du lancement. Car l'ananas sans plumet présente deux avantages. Le premier d'ordre économique. « La différence de prix entre l'ananas avec et sans plumet est réelle : 30 % en moyenne. Une différence qui peut parfois aller jusqu'à 50 %. L'ananas Extra sweet est vendu d'ordinaire à 3,59, contre 2,29 sans plumet ». Le second est, lui, d'ordre écologique. « Le plumet, qui représente 20 % du poids de l'ananas, est soit recyclé pour la fabrication d'engrais soit replanté. Cette réutilisation évite des coûts de destruction qui représentent pas moins de 22 millions d'euros par an rien que sur le marché européen. »
Et si les clients sont réceptifs c'est aussi parce que l'enseigne a décidé de miser sur la sensibilisation. « C'est une démarche qui a du sens. On trouvait qu'il y avait une histoire à raconter sur cet ananas sans plumet et c'est pour ça que ça marche ! ». Depuis près d'une quinzaine jours Potager City met donc en avant les bienfaits économiques et écologiques de son nouveau produit, une fois par semaine directement dans les boîtes mail de ses clients avant toute mise à jour de l'offre web.
Potager City rue de Bazeilles, 5e arrondissement / © Potager City
Développer les démarches de valorisation
« Chez Potager City nous sommes convaincus que le mot le plus important c'est la valorisation. C'est un terme issu du monde de la production et quand on travaille sur ce type de démarche là, on travaille la valeur. Et ce n'est pas antinomique d'associer le travail de la valeur avec les problématiques de pouvoir d'achat ». C'est donc pour cette raison que l'enseigne souhaite développer les démarches de valorisation. « Actuellement nous travaillons sur les produits dits 'différents' : petit kiwi, petit céleri-rave ou encore grosse courgette… principalement sur nos offres anti-gaspi, sur la partie web comme sur la partie magasin. C'est ce qui nous permet d'offrir une alternative économiquement intéressante pour les consommateurs avec toujours cet aspect de meilleure valorisation de la production agricole ».
Pour plus d'informations :
Laurent Vichard
Potager City
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