Chez Sebrechts Groenten en Fruit, le véritable rush des fêtes n'a pas encore commencé. Le grossiste familial anversois constate que la plupart des consommateurs sont encore hésitants dans leurs achats, la situation devrait se délier d'ici la fin de la semaine prochaine. « C'est le calme avant la tempête. On voit un peu d'incertitude, une certaine retenue quant à l'achat de produits et d'aliments spéciaux. C'est donc à nous d'inspirer les consommateurs », explique Ellen Sebrechts, du grossiste éponyme.
« Je ne sais pas exactement pourquoi il n'y a pas plus d'activité à l'approche des fêtes. Je pense que les gens attendent encore pour faire leurs gros achats. Nous avons également appris qu'un certain nombre de boulangers et de traiteurs ferment leurs portes le lendemain de Noël ainsi que les 1er et 2 janvier faute de trouver du personnel. C'est vraiment un phénomène bizarre, car par le passé, personne n'y pensait et c'était même le meilleur jour de l'année ! Aujourd'hui, avec les vacances qui arrivent, il est déjà très difficile de remplacer le personnel permanent, alors qu'il faudrait doubler la main-d'œuvre pendant cette période. En outre, les commerçants doivent se préparer dès maintenant à la ruée, si bien que beaucoup s'épargnent le stress et décident de profiter de leur tranquillité. Je pense que c'est pour cela que cette année, tout est un peu retardé. »
D'ailleurs, cela complique un peu la tâche des grossistes, car il est difficile de prévoir quand et dans quelle mesure l'activité va s'intensifier. « J'ai essayé d'appeler nos clients pour savoir quand ils attendaient les commandes, car nous devons également nous préparer. Il est également possible que tout soit revu à la baisse. Avant, nous devions avoir une palette de fruits de la passion, d'avocats et de melons parce qu'ils se vendaient comme des petits pains. Le fruit de la passion est encore beaucoup utilisé pour la décoration et les pitahayas présentés comme des produits d'appel. Nous devrions peut-être prendre les devants et encourager la consommation de ces produits, car un fruit léger après un dîner copieux est bien meilleur qu'un gros dessert. »
Défis et risques liés aux fêtes de fin d'année
Selon Sebregts, la période de Noël sera de toutes façons bien remplie. « Pour l'instant, on est plutôt sur le qui-vive, mais je pense que d'ici quelques jours, la situation sera complètement différente. Noël tombe aussi en plein milieu de semaine, le mercredi, ce qui signifie que lundi et mardi, tout le monde va aller faire ses courses. Il y a certaines commandes de corbeilles de fruits par exemple, qui seront livrées au début de semaine prochaine, mais le plus gros de l'affluence aura lieu juste avant le 25. Notre mission est d'assurer l'approvisionnement mercredi qui vient afin que les vendeurs du marché puissent commencer à vendre dès vendredi. Ceux-ci vont bien sûr décorer leur stand pour les clients et passants. Les magasins spécialisés, quant à eux, travaillent beaucoup avec des plats préparés, qu'ils prévoient de distribuer le lundi ou le mardi avant Noël. A nous de tirer parti de ce tableau. »
Quels sont donc les légumes les plus demandés du moment ? « À l'approche de Noël, ça reste surtout les endives, haricots, et autres produits traditionnels des fêtes. Je pense que les consommateurs les préparent à l'avance et les conservent sous vide. En revanche, nous vendons un peu moins de l'assortiment standard, mais les spécialités de pommes de terre, les champignons sauvages, les truffes blanche et noire - produits de prestige - sont toujours très demandées. Ainsi que les petites pommes et les poires, qui sont d'habitude toujours très populaire en Belgique, même si cette année, c'est un peu difficile. Cett saison, les pommes sont très grosses et il est donc difficile de trouver des petits calibres. Dommage, car la demande reste forte. »
« En ce qui concerne les fruits, les raisins sont toujours très recherchés. Nous disposons actuellement de très beaux produits, et j'espère que nous les aurons encore pour les fêtes de fin d'année. En outre, les exotiques restent toujours relativement très demandés, même si on ne peut jamais vraiment bien prévoir les volumes. Nous ne commandons donc plus rien en avance, car cela relève du pari. Cela nous complique la tâche, car il nous faut avoir une belle offre, ce qui coûte plus cher en ce moment, sans savoir si tout sera vendu. L'année dernière, par exemple, nous avons fait des achats à Rungis, mais au retour en Belgique, il ne s'est pas arrêter de pleuvoir. On s'est alors demandé : 'Qu'avons-nous fait ? Pas de commandes, alors que le camion est plein. Qu'allons-nous faire si les ventes ne suivent pas ?' Cela provoque un gros stress. »
« Finalement, tout s'est bien terminé, mais nos clients s'attendent à des produits spéciaux. Ils doivent se différencier des GMS. Ces derniers prétendent pouvoir tout offrir, alors nos clients, les vendeurs du marché et les primeurs, doivent être créatifs pour montrer pourquoi les consommateurs devraient venir chez eux plutôt qu'au supermarché. Notre rôle est de les aider à y parvenir. En offrant des nouveautés, des produits qui sortent de l'ordinaire, différents, jolis. C'est un défi, mais c'est aussi très amusant. Cela nous oblige aussi à être un peu plus souvent auprès de nos fournisseurs pendant cette période pour nous assurer que tout est de bonne qualité et disponible en quantités adéquates. Nous attendons toujours avec impatience cette période, parce qu'elle est pleine de défis, chargée, et stressante, mais que tout est beau dans l'esprit de Noël. »
Pour plus d'informations :
Ellen Sebrechts
Sebrechts Groenten & Fruit
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