L'Espagne a lancé un projet pilote dans le port d'Algésiras afin de renforcer les contrôles sur les importations agricoles en provenance de pays tiers, en particulier du Maroc. Cette initiative, qui devrait s'étendre aux ports de Barcelone et de Valence, vise à consolider les procédures d'inspection sous la supervision directe du ministère de l'agriculture. Cette démarche s'inscrit dans le cadre d'un accord avec les organisations agricoles visant à répondre à leurs préoccupations et à rationaliser le processus d'inspection des importations.
Le port d'Algésiras, qui représente 60 % des importations espagnoles de légumes en provenance de pays tiers, est le premier à mettre en œuvre ce nouveau système de contrôle. Le système introduit une équipe d'inspection unifiée composée d'agronomes et de vétérinaires, dans le but de résoudre des problèmes de longue date dans les secteurs de l'agriculture et de la logistique. L'Association des transitaires avait signalé des retards importants au poste de contrôle frontalier, qu'elle attribuait à des goulets d'étranglement administratifs.
Cette initiative intervient dans un contexte de hausse des coûts de production pour le secteur agricole espagnol, avec des augmentations notables des prix des engrais, du carburant et de l'électricité. Parallèlement, la dynamique commerciale a vu l'Espagne payer plus cher les fruits marocains tout en important des volumes moindres. Cela a entraîné une modification du paysage agricole espagnol, avec un nombre croissant d'entreprises agroalimentaires espagnoles établissant des opérations au Maroc.
Les organisations agricoles se sont inquiétées de l'inégalité des conditions de production entre l'Espagne et le Maroc, notamment en ce qui concerne les produits phytosanitaires et les normes de travail. Le nouveau système de contrôle dans les ports espagnols vise à garantir que les produits importés respectent les réglementations de l'Union européenne, notamment en matière d'étiquetage et d'exigences phytosanitaires. Pour la première fois, des organisations agricoles participent au processus d'inspection, ce qui a été salué par les représentants de l'Union des petits agriculteurs et éleveurs, qui considèrent qu'il s'agit d'une étape vers le renforcement de la sécurité alimentaire pour les consommateurs et la prise en compte des préoccupations des producteurs agricoles espagnols.
L'organisation a exprimé son intention de continuer à participer au développement du programme, en plaidant pour une amélioration continue du processus d'inspection.
Source : Maroc World News