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Pierre Monteux, Directeur Général de l’UGPBAN :

Comment l’instabilité politique réduit les espoirs (à court terme) de la Banane Française

Si le marché français de la banane a été porteur cette année et donc profitable à la (seule et unique) banane française, la cercosporiose noire, son fléau numéro 1, gagne peu à peu du terrain. Retour sur 2024 et les perspectives à court et moyen terme pour la banane tricolore avec Pierre Monteux, Directeur Général de l'UGPBAN.

Un marché porteur sur l'année 2024
Avec 190 000 T, la production de cette année est quasi identique à celle de 2023, « Des volumes en parfaite adéquation avec la demande », indique Pierre Monteux. La banane enrubannée, elle, enregistre encore cette année une belle performance avec plus de 40 000 T, soit une progression de +15 % par rapport à l'an dernier. Une segmentation « qui répond à la demande grandissante des distributeurs et des consommateurs de produits français. Nous espérons que cette dynamique se poursuivra en 2025 ». Et si la banane française est particulièrement présente dans les réseaux de GMS indépendants, l'UGPBAN veut appuyer son référencement dans les réseaux intégrés. Autre augmentation, cette fois sur le prix. « Nous avons un prix moyen de vente, toutes catégories confondues, légèrement supérieur à celui de l'année passée à 790 € la tonne (versus 780 € la tonne à n-1). Un prix plutôt correct au regard des négociations commerciales de fin 2023 qui tendaient plutôt à la baisse ».


95 % des volumes sont destinés au marché Hexagonal – le marché de prédilection de la banane de Guadeloupe et Martinique, qui représente 23 % du marché français

Dissolution et censure : à quand les traitements par drone ?
Malgré l'absence d'évènement climatique majeur cette année, la banane française peine à retrouver ses tonnages d'il y a 15 ans, où la production talonnait les 250 000 T. « Depuis 3 mois, avec le retour de la saison des pluies, la situation est complexe car la pression de la cercosporiose noire s'accentue et les moyens de lutte (molécules) que nous avons à notre dispositions sont faibles. En conséquence, les écarts produits à l'arrivée sont plus importants ce qui entraîne une réduction des volumes disponibles sur le marché ». Pourtant, la filière garde espoir avec l'arrivée prochaine des NGT (nouvelles techniques d'édition du génome) et leurs variétés tolérantes, d'ici 4 ans. En attendant les producteurs plaçaient donc leurs espoirs sur les traitements par drone dès début 2025. « Nous attendions avec impatience la loi d'orientation agricole qui devrait être votée en juillet 2024, malheureusement le vote a été reporté suite à dissolution de l'Assemblée Nationale. Et la proposition de loi du député Jean-Luc Fugit (visant à améliorer le traitement des maladies à l'aide d'aéronefs télépilotés) débattue en décembre est tombée à l'eau suite à la censure du gouvernement le mois dernier. Donc, nous avons reperdu entre 3 et 6 mois et c'est dramatique ». Une instabilité juridique et une absence totale de visibilité « extrêmement pénalisante », selon le Directeur Général de l'UGPBAN. Au regard de la situation, les prévisions de production pour 2025 restent donc similaires à 2024. « Il n'y a pas d'éléments factuels déterminants qui nous laissent espérer une augmentation de la production ».

« Nous avons quelques cartes à jouer par rapport à la banane premier prix »
« La GMS fait la sourde oreille concernant le coût important des démarches environnementales, sociales et sociétales qui existent dans nos territoires européens ainsi que dans les autres zones de production, car son crédo reste avant tout le prix », observe amèrement Pierre Monteux. Cette année encore les négociations commerciales « qui s'achèvent tardivement sont difficiles. La GMS tire sur les prix alors même qu'avec tous les enjeux que nous avons en production, nous devrions au contraire, tendre vers une hausse du prix de la banane. Donc, les niveaux de prix seront certainement les mêmes que cette année ». Mais la banane française n'a pas dit son dernier mot et veut continuer de miser sur sa stratégie de « produit rare ». Sur la segmentation, nous avons tout de même quelques cartes à jouer par rapport à la banane premier prix, majoritairement d'origine sud-américaine ou africaine. Il faut continuer de développer le concept de La Banane Française à travers les partenariats avec la GMS et la restauration collective aussi qui nous ouvre des portes dans le cadre de la loi Egalim ».

A droite : Pierre Monteux

La banane est devenue le 1er fruit consommé par les français
Avec une consommation moyenne de 11,7 kilos par an par habitant, contre 8 il y a une quinzaine d'années, la France a bien rattrapé son retard. Si la percée est réelle, le pays reste néanmoins à la traîne par rapport à ses voisins européens en particulier ceux du nord et leurs 12,6 kilos par an par habitant. Une différence qui s'explique selon Pierre Monteux par une saisonnalité plus marquée au sud de l'Europe. « La France est un pays producteur qui possède une offre de fruits très variée. Les Français ont l'habitude en période estivale, par exemple, de consommer des fruits à noyau, ce qui n'est pas forcément le cas dans certains pays nordiques qui consomment en majorité des produits d'import ». Et si les Français plébiscitent de plus en plus la banane c'est aussi par rapport à son prix. « En ces temps de crise et d'inflation la banane est un produit refuge car elle reste le fruit le moins cher du rayon ». Devenue le 1er fruit consommé par les Français le marché (toutes origines confondues) devrait, sur l'exercice 2024, avoisiner les 800 000 tonnes.