La lutte contre la contrefaçon ne vaudrait-elle que pour les produits de luxe ? se demande l'Association Nationale Pommes Poires après la découverte d'un cas de francisation chez LVMH.
« Depuis toujours les producteurs français de pommes et poires regardaient avec envie le volontarisme de LVMH dans sa lutte contre la contrefaçon quand eux-mêmes se trouvaient forts démunis face aux pratiques de francisation. Ils dénoncent aujourd'hui la pratique du Bon Marché (filiale du groupe LVMH) qui vend dans sa Grande Epicerie des pommes italiennes présentées comme françaises », indique l'association.
« Un préjudice inacceptable pour les producteurs français »
« La pomme incriminée est une variété bicolore cultivée en Italie, l'Ambrosia. Quand elle n'est pas suffisamment colorée, elle est déclassée et commercialisée sous la marque Gold Rosè. Si elle ressemble un peu à une Golden face rosée de nos terroirs, elle n'en a aucune des qualités. En effet, la Golden française à face rosée est produite sous signe officiel de qualité (AOP/IGP) dans des territoires d'altitude tels que le Limousin, les Hautes Alpes ou les Savoies, par des arboriculteurs engagés. Leurs faces rosées, propres à ces conditions d'altitude et aux écarts de température entre la nuit et le jour au moment de la récolte, signent un subtil équilibre entre acidité et taux de sucre qui leur confère une saveur unique. »
« Bien évidemment produire ces Golden face rosée a un coût incomparable à celui de pommes italiennes déclassées. Avec des prix d'achat à Rungis entre 2 et 3 fois moins chers que la Golden française, c'est donc bien l'appât du gain qui motive Le Bon Marché à proposer ces pâles copies italiennes. Les producteurs français de Golden, 1ère variété produite en France, jugent inacceptable cette pratique de francisation qui trompe les consommateurs, d'autant plus dans des magasins d'un groupe de luxe qui a le savoir-faire français comme étendard ! »
La transparence doit être une priorité
« Les producteurs français de Golden subissent déjà une concurrence étrangère accrue. Ce type de pratique, qui joue sur la confusion des origines, porte un préjudice économique direct à une filière reconnue pour ses engagements en matière de qualité, de durabilité et de traçabilité.
Monsieur Bernard Arnault, la lutte contre la contrefaçon ne vaut pas que pour la maroquinerie, le parfum ou les spiritueux. Battez-vous aussi contre la francisation des pommes dans vos magasins ! ».
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