Mercredi 18 décembre FranceAgriMer, en collaboration avec l'ANIFELT (interprofession des fruits et légumes transformés), organisait un webinaire consacré à la consommation des fruits et légumes transformés avec un focus sur l'année 2023.
Dans le contexte inflationniste les achats de légumes transformés (conserves et surgelés) n'échappent pas à la baisse des achats des ménages en volumes et reculent de 2,8 % sur 1 an (recul des légumes frais à -3,2 %) ; en revanche les fruits transformés (compotes et confitures) semblent mieux résister et sont même en hausse en volumes en 2023 de 1,8 % ( fruits frais à -4 %).
10 organisations professionnelles et interprofessionnelles se sont regroupées dans un consortium pour répondre à la demande de FranceAgriMer d'avoir des statistiques sur la filière des fruits et légumes transformés : AFC (choucroutiers), AFIDEM (fruits à destinations multiples transformés), ANIBI (bigarreau d'industrie), ANICC (champignon de couche), BIP (pruneau), Sonito (tomate d'industrie), SVFPE (salades et végétaux prêts à l'emploi), Unijus (jus et nectars), Unilet (légumes conserves et surgelés), coordonnés par l'ANIFELT / © Dreamstime
Des volumes d'achat globalement en baisse pour les légumes en conserve et surgelés
En 2023 les légumes en conserve sont en repli : -3% en volumes par rapport à 2022 sur le marché à domicile (qui représente 87 %). Par rapport à la période pré-covid et pré-inflation la baisse est de -2% pour les achats des ménages. La raison ? Le contexte inflationniste. Toutes les références sont déconsommées à l'exception des pois/carottes et légumes secs. Une hausse est observée sur la consommation hors domicile : la restauration collective recule mais la restauration commerciale progresse.
Les tendances d'achat concernant les légumes surgelés sont en baisse sur les deux débouchés (GMS et restauration). La consommation à domicile est en baisse à -2% en 2023 et à -3% par rapport à la période pré-covid. La déconsommation concerne tous les légumes sauf les épinards et le chou-fleur qui réussissent à progresser en 2023. Une baisse globale causée par la diminution du panier moyen au rayon surgelé et la diminution du nombre d'acheteurs. Le marché de la RHD est quant à lui en difficulté en 2023 avec une baisse à -2 % et n'arrive pas à retrouver ses niveaux d'avant Covid, soit -13% par rapport à 2019. Un résultat qui s'explique par le recul des achats par les collectivités (principaux débouchés pour les légumes surgelés). Deux catégories tirent toutefois leur épingle du jeu : les purées et les poêlées qui ont été plutôt dynamiques en 2023.
Une descente en gamme historique pour les jus et nectar
En 2023 la catégorie des jus et nectars est également marquée par une baisse de la consommation, aussi bien dans les commerces de détail que la RHD. Une baisse globale du marché qui s'explique par des prix qui restent relativement élevés : avec une hausse des prix pour les jus et nectars de 6,8 % en 2023. « Ce qui est à signalé c'est la descente en gamme historique dans ce contexte de baisse globale du marché ». Une descente en gamme qui se matérialise par un repli des pur jus (qui constitue 65 % des volumes et de parts de marché) au profit des jus concentrés. Autres marqueurs de cette descente en gamme : le recul des marques nationales au profit des MDD qui vont tirer le marché en 2023, avec une hausse de 5 points (un marché déjà fortement dominé par les MDD à 75%) ; le rayon réfrigéré délaissé au profit du rayon ambiant car plus accessible financièrement. En parallèle, comme observé dans d'autres filières alimentaires, le bio décroche, avec une baisse de 19,1 % des volumes.
Compote : un marché structurellement en hausse depuis 15 ans
On observe un regain des achats des ménages en 2023, après une baisse en 2022.
« Sur les 15 dernières années la compote bénéficie d'un marché structurellement en hausse qui s'explique notamment par une série d'innovation lancées par des marques très fortes. D'abord le passage de certaines gammes du rayon ambiant au rayon frais, ensuite l'invention de la gourde, puis du sans sucres ajoutés et enfin la diversification des recettes. Comment expliquer ce regain alors que toutes les autres catégories sont en baisse ? Grâce à l'effet combiné de l'achat plaisir, du report du frais vers le transformé et d'une équivalence avec une portion de fruits. »