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Marché mondial : l'orange

Avec l'arrivée du froid, notamment en Europe, la demande d'oranges connaît une hausse notable. En France, le marché se distingue par une demande dynamique. En Allemagne, l'intérêt pour les oranges augmente, avec des approvisionnements en provenance de divers pays. En Italie, la campagne 2024/25 est marquée par de nombreux défis en matière de production. En Espagne, les prix des oranges sont satisfaisants aussi bien sur le marché du frais que dans l'industrie.

Les producteurs égyptiens, cette saison, sont parvenu à éviter le piège de la surproduction, tandis que l'Afrique du Sud a bénéficié de pluies abondantes durant la période de repos végétatif. En Amérique du Nord, la disponibilité des oranges varie considérablement entre les régions côtières.

Allemagne : une demande croissante et des origines variées
« Sur le segment des oranges, nous proposons actuellement des variétés à chair rouge comme Cara Cara et Kirkwood », explique un négociant. « Ces produits de niche représentent un cinquième des volumes des variétés standard et nécessitent un effort de sensibilisation des consommateurs. »

Chez les oranges blondes, la Navelina espagnole a dominé la fin de 2024, accompagnée de la Salustiana. Les Navels italiens étaient également largement présents. L'intérêt pour les lots sud-africains (Valencia Late, Delta Seedless et Midknight) a toutefois diminué. Des lots grecs et turcs complétaient l'offre, tandis que les premières Moro italiennes faisaient leur apparition, bien que leur qualité laisse à désirer. Les Cara Cara espagnoles, oranges Navels à chair rosée, ont renforcé leur présence, tout comme les Kirkwood espagnoles introduites début janvier.

Dans l'ensemble, la demande a bénéficié de la saison de l'Avent et des conditions automnales, entraînant des hausses et baisses de prix variables selon les produits.

Italie : une campagne orange confrontée à de nombreux défis
En Sicile, la campagne 2024/25 a été marquée par des difficultés majeures. La sécheresse prolongée a réduit les calibres, tandis que les pluies automnales ont parfois provoqué la pourriture des fruits. Bien que toutes les zones n'aient pas été affectées, l'impact global sur la production est notable.

La récolte des variétés Newhall, Washington Navel, Powell et Lane Late a débuté en novembre et se poursuivra jusqu'en juin. Les oranges sanguines Moro, Tarocco Sant'Alfio et Tarocco Meli, quant à elles, seront disponibles de fin décembre à mai, sous réserve des conditions climatiques. Les prix à la production varient entre 0,70 et 0,85 €/kg pour les oranges douces, et entre 0,50 et 0,70 €/kg pour les oranges rouges. Ces niveaux élevés reflètent les coûts accrus liés aux interventions climatiques, comme l'irrigation d'urgence.

Un grossiste du sud de l'Italie note que la fin de la campagne d'importation 2024 a bouleversé le marché européen. Les arrivées massives d'oranges sud-africaines, dues à des perturbations logistiques, combinées à un démarrage précoce de la campagne nord-hémisphérique, ont saturé le marché. Les variétés européennes (Navelina, Navel, New Hall) ont subi cette concurrence, mais des prévisions de récoltes modestes en Espagne et en Italie pourraient rééquilibrer les volumes et les prix cette saison.

Les oranges continuent de séduire les consommateurs italiens, achetées par plus de 70 % des ménages, soit une hausse par rapport à l'année précédente. La fréquence d'achat reste stable avec une moyenne de 9 achats par an et par ménage. Les oranges biologiques, en particulier, se démarquent avec une progression notable, atteignant près de 18 % de part de marché, témoignant d'un intérêt croissant pour ce segment souvent marginalisé.

Espagne : des prix attractifs pour les oranges, tant sur le marché du frais que pour l'industrie
La campagne espagnole de l'orange a atteint son mi-parcours avec des résultats satisfaisants. Une récolte prometteuse a été favorisée par une augmentation significative des précipitations par rapport à l'année précédente dans les principales zones de production, notamment en Andalousie. Cette région enregistre une hausse de la production estimée à plus de 22 %, contribuant à 53 % de la campagne espagnole.

Par ailleurs, bien que l'irrigation demeure perfectible, son augmentation a permis d'améliorer sensiblement l'état végétatif des plantations.

Fin décembre, coïncidant avec les fêtes de fin d'année, les oranges Navel ont connu leur traditionnelle baisse de prix. Cependant, mi-décembre, les tarifs à la production et en sortie d'entrepôt restaient supérieurs à la moyenne des cinq dernières campagnes, atteignant même leur niveau le plus élevé des dix dernières campagnes à cette période, à l'exception de l'année précédente.

Malgré une prédominance des petits calibres pour les oranges Navel, la première partie de la campagne s'est avérée positive, aussi bien sur le marché du frais que dans le segment industriel. Selon les acteurs du secteur :

« Concernant la Navelina, l'industrie a payé un prix avantageux, autour de 23 centimes par kilo. Cette année, en raison de l'abondance des petits calibres (5, 6, 7), certains producteurs ont préféré vendre à l'industrie plutôt que d'exporter leurs oranges. Sur les marchés traditionnels de fruits de table, la production a été moindre, faute de gros calibres. »

Les perspectives s'annoncent toutefois meilleures pour les oranges de deuxième saison, bénéficiant de calibres plus importants grâce aux pluies. Un producteur explique : « Je suis impatient de commencer à exporter des Navel Late avec feuilles, pour lesquelles nous attendons une qualité exceptionnelle et de très bons calibres. »

Egypte : une campagne mieux maîtrisée grâce à un contrôle des volumes
La campagne égyptienne d'oranges Navel a débuté début décembre. Cette année, les producteurs ont évité le piège de la surproduction, qui avait marqué la saison précédente dans un contexte difficile, notamment en raison de la crise de la mer Rouge. Pour rappel, l'Égypte avait enregistré des volumes d'exportation records d'agrumes lors de la dernière saison, atteignant 2,3 millions de tonnes, dont 1,93 million de tonnes d'oranges, mais à des prix extrêmement bas. Un producteur explique : « Nous sommes parvenu à éviter une offre excédentaire cette saison, ce qui représente un grand soulagement. Les volumes sont parfaitement ajustés pour répondre aux besoins du marché mondial. La moindre densité des fruits sur les arbres a permis une meilleure répartition des calibres ainsi qu'un triage et un contrôle qualité optimisés. »

Le début de la campagne s'est toutefois accompagné de la morosité habituelle à cette période de l'année, tandis que des concurrents comme la Turquie et le Maroc bénéficient de conditions logistiques plus favorables pour écouler leurs volumes. Un exportateur note : « Le marché égyptien des oranges a été jusqu'à présent agréable, mais lent, ce qui n'est pas inhabituel. Comme chaque année, je m'attends à ce que la campagne gagne en dynamisme et atteigne son rythme de croisière d'ici la fin du mois de janvier. »

Le lancement de cette campagne a été précédé par une décision du gouvernement égyptien de réduire les subventions à l'exportation, passant de 8-10 % à 2,4-3 % des montants facturés pour le secteur agricole. Cette mesure a été diversement accueillie par les exportateurs. À court terme, elle pourrait entraîner une diminution des volumes exportés, une hausse des prix et une réduction des écarts de prix entre les acteurs. Toutefois, un exportateur estime que son impact sera bénéfique à terme : « Les opérateurs peu scrupuleux dans le secteur des exportations agricoles seront contraints soit de se retirer, soit d'adopter de bonnes pratiques. C'est une excellente nouvelle, car leur présence nuisait à l'industrie. »

Cette mesure a également affecté les exportations vers l'Arabie Saoudite, l'un des trois principaux marchés des oranges égyptiennes. Un exportateur remarque : « Habituellement, avant même le début de la campagne, de nombreux ferries en partance pour Djeddah attendaient dans les ports égyptiens pour charger des oranges Navel. Cette saison, leur présence est bien moins visible. » Un importateur saoudien ajoute : « Le marché ici reflète les conditions de la concurrence. Les exportateurs égyptiens ont parfois du mal à maîtriser les volumes et les prix. » Il poursuit : « Les Navels égyptiennes sont arrivées début décembre avec des prix élevés, qui ont rapidement chuté en l'espace d'une semaine, comme c'est d'ordinaire le cas pour cette variété. »

Les exportateurs égyptiens continuent également de faire face aux répercussions de la crise de la mer Rouge, rendant difficile l'accès aux marchés asiatiques. Un exportateur confie : « Nous abordons les marchés d'Extrême-Orient avec beaucoup de prudence. » Un autre ajoute : « La crise de la mer Rouge reste un défi, et la différence entre les exportateurs résidera dans leur capacité à s'adapter, notamment en choisissant les bonnes compagnies d'assurance ou en réorientant leurs expéditions. »

Enfin, la révision des normes de certification GlobalGAP constitue un autre facteur influençant la campagne actuelle, limitant le nombre d'exportateurs compétitifs sur le marché européen.

Tous ces éléments ont contribué à une hausse des prix. À la sortie des exploitations, le prix des oranges Navel est passé de 8-9 EGP par kilo au début de la saison précédente à 16 EGP par kilo cette saison.

Afrique du Sud : des pluies bienvenues en saison morte
Les exploitations d'agrumes sud-africaines traversent actuellement une période de calme. Dans les provinces septentrionales de Limpopo et de Mpumalanga, où la sécheresse persistait encore début décembre, des pluies substantielles ont récemment été accueillies avec soulagement. Ces précipitations sont d'autant plus précieuses que la récolte des oranges ne débutera qu'en mai.

En 2024, les Pays-Bas restent la principale destination des oranges Navel et Valencia sud-africaines. Selon l'Association des producteurs d'agrumes : « Les oranges Navel emballées pour l'exportation ont connu une augmentation de 400 000 cartons par rapport à 2023. Cette année, 25,1 millions de cartons de Navels ont été emballés, soit une baisse de 2 % par rapport aux prévisions initiales. » En revanche, pour les Valencias, 48,7 millions de cartons ont été emballés cette année, soit 4,7 millions de moins qu'en 2023, marquant un écart significatif de 16 % par rapport aux estimations initiales.

Le prix élevé du jus d'orange en 2024 devrait se maintenir pour les deux à trois prochaines années, voire jusqu'à six ans selon certains observateurs. Cette situation s'explique par une production mondiale d'oranges à jus atteignant son plus bas niveau depuis trois décennies. Toutefois, cette hausse des prix suscite des inquiétudes : les consommateurs pourraient se tourner vers d'autres boissons, tandis que les fabricants de jus explorent déjà des alternatives pour pallier la flambée des coûts.

L'Association sud-africaine des producteurs d'agrumes résume avec humour : « La grande question est de savoir ce qui se passera à court, moyen et long terme. Celui qui a la réponse pourrait faire fortune en négociant des contrats à terme sur le jus d'orange. »

Amérique du Nord : une disponibilité des oranges contrastée selon les régions
En Floride, la transition vers les oranges Valencia de fin de saison est en cours. Bien que l'offre soit actuellement légèrement réduite, une augmentation est attendue dans les semaines à venir.

L'État de Floride, qui dispose d'une double filière pour les oranges – le marché du jus et celui des produits frais – prévoit de réorienter une partie des fruits vers la filière des produits frais. Cette dernière devrait garantir un approvisionnement continu jusqu'au mois de mai, avec la possibilité pour certains producteurs d'emballer des fruits issus des entrepôts frigorifiques au-delà de cette période. Actuellement, la demande pour les oranges reste soutenue, assurant un marché stable avec des prix relativement constants. Cependant, une légère hausse des prix pourrait se profiler, les variétés de fin de saison étant généralement plus valorisées.

Au Texas, bien que des volumes d'oranges soient également disponibles, c'est l'offre en provenance de Californie qui se démarque par sa stabilité. En Californie centrale, la saison a démarré avec environ une semaine de retard, les producteurs ayant attendu que les niveaux de Brix atteignent les standards souhaités. Cependant, on observe une diminution des volumes de fruits de qualité Choice ainsi que des calibres plus petits. Malgré cela, les prix restent similaires à ceux de l'année dernière, confirmant une certaine stabilité sur ce marché.

Sujet de la semaine prochaine : les myrtilles