A quelques jours de l'examen en séance publique de la Proposition de Loi visant à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur, plusieurs organisations professionnelles (dont la FNPFruits, l'ANPP, l'AOP Pêches et Abricots de France, Légumes de France, le BIK (kiwi), l'association nationale des producteurs de noisettes, FN3PT, UNPT, FNAMS, Union française des semenciers) ont organisé une conférence de presse ce 22 janvier pour rappeler la nécessité de l'adoption rapide de cette proposition. En présence des sénateurs Laurent Duplomb et Franck Menonville, et du député Julien Dive, les représentants des filières végétales ont démontré, chiffres à l'appui, les impacts (et notamment les pertes de compétitivité) causés par les entraves administratives, les surtranspositions réglementaires et de l'interdiction de certains outils indispensables à la production agricole, que cette proposition de loi va permettre de supprimer.
Des rendements en chute libre
Dans la filière cerise, « les producteurs doivent affronter une pression croissante de la mouche asiatique, un ravageur capable de détruire jusqu'à 100 % d'une récolte. Pendant que des solutions efficaces disparaissent, nos voisins européens et des pays extra-européens comme la Turquie ou la Moldavie continuent d'utiliser des produits interdits en France, creusant un écart de compétitivité insoutenable. En conséquence, la surface des vergers a diminué de 21 % entre 2010 et 2020, tandis que le nombre de producteurs a chuté de 36 %. Face à cette situation d'impasse technique, l'homologation de l'acétamipride est une nécessité pour garantir des conditions équitables et assurer la survie de cette filière emblématique ». En pomme, comme l'explique l'ANPP « la perte de productivité se chiffre à 5 t/ha sur ces 10 dernières années soit une perte de 10 %. Au premier rang, la perte de solutions insecticides contre le puceron fait peser une menace majeure sur la production française, d'autant plus en 2026 avec la perte de 3 produits dont le spirotétramate. Partout ailleurs en Europe, les arboriculteurs continueront à disposer de solutions interdites en France, soit par dogmatisme politique, soit par dogmatisme réglementaire. »
« Une situation qui ouvre la voie à la francisation »
« Quand la France n'arrive plus à produire suffisamment, cela ouvre la voie à la francisation de produits étrangers. Ces produits, souvent importés de pays moins regardants sur l'utilisation des phytosanitaires, sont ensuite vendus sous un étiquetage français trompeur. Cette situation non seulement pénalise nos agriculteurs, mais trompe également les consommateurs. Il est donc nécessaire de préserver une production nationale compétitive et transparente. »
« Qui voudra reprendre des exploitations si l'on continue à accumuler obstacles et incertitudes ? »
« Face à ces défis, il est également urgent de garantir le renouvellement des générations agricoles. Qui voudra reprendre des exploitations si l'on continue à accumuler obstacles et incertitudes ? Levons les barrières, simplifions les règles, et soutenons celles et ceux qui veulent s'engager dans ce métier essentiel à la nation. Ces entraves qui pèsent sur les producteurs ont donc des conséquences négatives sur la société dans son ensemble. Cela va à l'encontre des objectifs de santé, de sécurité alimentaire et de renouvellement des générations. Notre syndicat demande aux parlementaires et au gouvernement de prendre leurs responsabilités. Cette proposition de loi est une chance unique de redonner aux agriculteurs les moyens de travailler dignement, de produire et de nourrir la France. L'heure n'est plus à tergiverser : nous exigeons des actes forts, ici et maintenant ! »
Pour plus d'informations :
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