Depuis quatre ans qu'il travaille pour FreshRecruitment, Jan Willem Tolhoek a constaté de nombreux changements sur le marché. « Il y a dix ans, les recruteurs étaient souvent considérés comme des cow-boys et des rabatteurs de CV. Mais cela a heureusement changé : de plus en plus d'entrepreneurs et de candidats reconnaissent qu'ils ont besoin de spécialistes du recrutement. »
« Bien que cela se produise encore dans notre secteur, nous refusons pertinemment de vendre des CV. Nous recherchons vraiment un engagement avec notre client et, ce faisant, nous lui demandons aussi un certain investissement, pas seulement financier. D'ailleurs, lorsque des entreprises me demandent d'envoyer 20 CV, je leur explique que cela n'a aucun sens. En parlant avec quelqu'un, on sait ce dont il a besoin. En fait un, deux ou au maximum trois bons candidats suffisent. »
FreshRecruitment a été fondé il y a dix ans par Bob Verburg, qui était jusqu'alors l'un des propriétaires de Ceres recruitment. Il a imaginé une forme de franchise permettant à d'autres recruteurs, chacun avec sa propre spécialité dans l'industrie alimentaire, de s'associer en tant qu'indépendants. Il y a deux ans, Jan Willem - qui peut se targuer d'une carrière de 30 ans dans le secteur des fruits et légumes - est devenu propriétaire de FreshRecruitment. L'équipe se compose aujourd'hui de six recruteurs spécialisés dans le secteur agroalimentaire. « Nous parlons la langue de la filière et du métier, que ce soit des fruits et légumes, du lait, des fleurs, de la vente au détail ou de la qualité. »
Un marché en mouvement
« Ça bouge beaucoup sur le marché. Presque tous les jours, des candidats m'appellent pour me dire qu'ils sont officieusement ouverts à un autre poste. C'est vraiment devenu un marché de candidats. Personnellement, je me pose parfois des questions à ce sujet. Les entreprises font toutes sortes de choses pour recruter du personnel, alors qu'à mon avis, il devrait être beaucoup plus facile de le retenir. Cela peut paraître un peu étrange venant de la bouche d'un recruteur, mais c'est ainsi que je vis la situation. »
« De nombreux employés se sentent incompris parce qu'il n'y a pas de place pour leurs souhaits personnels, qu'on ne leur confie pas de responsabilités ou que les promesses ne sont pas tenues. La manière dont les entreprises abordent la question est très différente, mais je suis parfois surpris de voir à quel point les souhaits d'un employé ne sont pas pris en compte. Dans certaines sociétés commerciales, un après-midi de papa en semaine est vraiment impensable, alors que je pense qu'avec un accord de disponibilité, par exemple, il devrait être possible de faire beaucoup plus. Dans certaines sociétés commerciales, commencer à 7 heures du matin est encore considéré comme une grasse matinée, alors que l'on peut se demander s'il est vraiment nécessaire de commencer plus tôt pour aligner les prix. »
Diversité d'âge et de sexe
« La nouvelle génération d'employés a des besoins différents de ceux de leurs parents, qui peuvent également travailler dans la même entreprise. Dans une organisation qui ne compte que des hommes de plus de 45 ans, il ne faut pas s'étonner qu'une jeune femme de 23 ans ne pose pas sa candidature. Je pense que trop peu d'entreprises réunissent un bon mix âge - sexe. L'idéal, à mon avis, est une composition où un tiers des personnes ont moins de 30 ans, un tiers entre 30 et 50 ans et un tiers plus de 50 ans. Aujourd'hui, ce dernier groupe peut encore travailler pendant au moins 17 ans, a des aspirations totalement différentes de celles des plus jeunes et trouve souvent le plaisir du travail bien plus important que l'argent. »
« Nous nous considérons comme un collaborateur temporaire de notre client, tout en lui permettant de vraiment bien comprendre ses propres besoins. C'est une interaction. Vous pouvez en effet chercher à remplacer un collègue qui s'en va, mais que recherchez-vous vraiment ? Et où voulez-vous être en tant qu'entreprise dans, disons, cinq ans ? Ce ne sont pas toujours les questions qu'un entrepreneur se pose, mais elles permettent d'aller à l'essentiel. »
« Pour de nombreux candidats, l'idéal est de pouvoir s'adresser à nous pour poser leurs questions, en tant qu'interlocuteur indépendant, plutôt que de s'adresser directement à une entreprise. L'avantage de notre société est que tous les recruteurs membres connaissent parfaitement leur secteur. Dans les fruits et légumes, par exemple, l'intégration verticale est de plus en plus fréquente, mais il y aura toujours de la place pour les traders du commerce journalier. Comme je viens du secteur, j'ai généralement une bonne idée de quel candidat correspond à quelle entreprise et à la culture qui y règne. »
Préjugés
Revenons aux idées reçues. « Nous entendons souvent dire que les recruteurs seraient beaucoup trop chers. Je constate régulièrement que les entreprises pensent qu'elles y parviendront par elles-mêmes en postant un message sur Linkedin. Nous voyons souvent ces entreprises revenir vers nous deux mois plus tard. Imaginez les coûts cachés de cette situation. Les responsables des ressources humaines des entreprises s'occupent souvent de la politique du personnel, de la formation et de l'absentéisme et disposent d'un réseau et d'une connaissance du secteur différents des nôtres. C'est donc là que nous pouvons être complémentaires et apporter quelque chose. Au fil des ans, nous avons constitué une énorme base de données de candidats et nous garantissons à 99,9 % à nos clients que nous trouverons un candidat adéquat ! »
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Jan Willem Tolhoek
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