La filière pomme de terre lance l'agrément sanitaire 'SaniCoup. L'objectif de ce nouveau dispositif est de structurer et sécuriser la pratique du coupage des plants (en plein développement) pour limiter les risques de propagation des organismes de quarantaine. Il permet également aux producteurs de bénéficier d'une indemnisation en cas de contamination.
© UNPTSignature de l'agrément entre Geoffroy d'Evry, Président de l'UNPT & ASPDT et Sylvain Ducroquet, Président de Coupeurs de France / © UNPT
Dans un contexte de renforcement des exigences sanitaires au sein de la filière pomme de terre, l'Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre (UNPT) en qualité de gestionnaire de l'ASPDT-FMSE (Association Sanitaire pour la Pomme de Terre) et le syndicat Coupeurs de France lancent SaniCoup.
Une pratique de plus en plus répandue
La tension d'approvisionnement de plants certifiés pour la campagne 2024 a conduit bon nombre de producteurs à recourir à la technique du coupage de plants. Si la disponibilité des plants n'est plus un problème cette année – la qualité des plants est d'ailleurs plutôt bonne selon l'UNPT – la pratique continue pourtant de faire de plus en plus d'adeptes. D'abord parce que « certaines variétés s'y prêtent bien et mais également car le prix du plant à très fortement augmenté ces dernières années ».
SaniCoup : cahier des charges strict pour garantir la sécurité des producteurs
Le dispositif 'SaniCoup' repose sur un cahier des charges strict qui définit les conditions sanitaires applicables à la coupe des plants de pommes de terre. Cet agrément s'adresse à toute personne physique ou morale souhaitant exercer en tant que « Coupeur de plant de pommes de terre agréé ». Il vise à garantir la conformité aux directives sanitaires en vigueur, notamment au regard du règlement européen et des obligations liées à la prévention de la dissémination des organismes nuisibles en pommes de terre faisant objet d'une lutte obligatoire (Pourriture annulaire, Pourriture brune - Nématodes à galle (globodera pallida & rostochiensis) et Nématodes à kyste (meloidogyne chitwoodi & fallax)).
Les contaminations désormais indemnisées
Si la pratique de la coupe restait jusqu'alors 'assez marginale' en France (historiquement très utilisée aux Pays-Bas et en Belgique), la démocratisation du procédé l'an dernier a obligé la filière à agir. « Il y avait un peu d'incertitude l'an dernier quant à des cas de coupes sauvages, notamment au regard de procédures sanitaires un peu trop légères », explique l'UNPT. L'agrément SaniCoup, (dont le contrôle est délégué à OCCACIA), apporte donc une garantie supplémentaire pour les producteurs en matière de sécurité sanitaire.
Jusqu'à présent, un plant certifié coupé n'était pas éligible à l'indemnisation de l'ASPDT-FMSE (fond d'indemnisation issu d'un accord signé avec l'Etat) en cas de détection d'un organisme de quarantaine sur une parcelle où ces plants avaient été utilisés. Désormais, grâce à l'agrément SaniCoup, les producteurs pourront bénéficier d'une couverture sanitaire et être éligibles à une indemnisation de l'ASPDT-FMSE en cas de contamination, sous réserve du respect du cahier des charges (déclaration au 30 juin des surfaces, etc.).
L'UNPT rappelle que les indemnisations accordées par l'ASPDT-FMSE dans le cadre de contaminations par des maladies de quarantaine peuvent représenter plusieurs centaines de milliers d'euros par exploitation touchée.
Création de la Fédération des coupeurs de France en 2024
Ce recours 'historique' à la coupe de plants sur la campagne précédente a ainsi permis d'assurer en partie l'approvisionnement du marché. Mais il a surtout fait naitre la nécessité d'organiser une pratique insuffisamment encadrée. C'est ce qui a mené, fin d'année dernière, à la création de la Fédération des Coupeurs de France réunissant 3 prestataires français de plants : l'ETA Dauchez à Estaire (Nord) ; la SNC Sapa à Broxeele (Nord) et la SARL Cap Plants à Séricourt (Pas-de-Calais).
Un guide de bonnes pratiques sur les rails
L'UNPT et la Fédération Coupeurs de France travaillent actuellement à l'élaboration d'un guide de bonnes pratiques contenant des procédures à suivre pour la coupe ainsi qu'une liste de variétés (certaines étant plus aptes que d'autres). « Le coupeur a aussi un rôle de conseil au-delà de l'aspect sanitaire », précise l'UNPT.
Pour plus d'informations :
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Tél. : 01 44 69 42 40
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