Plusieurs médias ont indiqué tout au long du mois de mars que des organisations françaises et marocaines étaient en discussions quant à la signature d'un accord visant à revoir les périodes d'approvisionnement du marché français en tomates marocaines. Mais l'Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) nie l'existence d'un tel accord, qualifiant la nouvelle de "fausse".
Khalid Saidi, président de l'APEFEL a déclaré "Ce n'est qu'un nouvel épisode de la guerre multiforme que nous livrent les associations professionnelles françaises, y compris dans les médias. Cette fois, cela dépasse l'entendement. Nous ne comprenons pas l'objectif de ces rapports mensongers, ni à qui ils s'adressent, ni qui est censé les croire. Pour être clair, non : il n'a jamais été convenu d'arrêter les exportations à une période donnée de l'année, ce qui serait contraire aux lois et règlements".
Le représentant des producteurs marocains raconte le contexte de la controverse : "En marge de la participation marocaine au salon international de l'agriculture de Paris, où le Maroc était invité d'honneur, il y a eu une rencontre entre producteurs marocains et français, et l'idée d'un rapprochement professionnel a été évoquée, pouvant déboucher sur une convention bilatérale. De bonne foi, nous avons communiqué à nos homologues français notre conception de ce rapprochement, qui comprend l'échange périodique et mutuel de données clés sur la production, telles que les surfaces, les volumes et les prévisions d'exportation, ainsi qu'un travail commun pour résoudre les problèmes phytosanitaires. Nos homologues français sont allés trop loin en proposant l'arrêt pur et simple des exportations de tomates marocaines entre avril et octobre, entre autres idées aberrantes qui dépassaient largement le cadre de nos échanges initiaux. Nous n'avons jamais accepté ces mesures qui, de surcroît, relèvent de la compétence des gouvernements et dépassent notre vocation d'associations de producteurs".
"Nous avons ensuite été surpris par des informations médiatiques, relayées également par la presse marocaine, annonçant qu'un accord avait été finalisé et devait être signé en marge du salon international de l'agriculture de Meknès. Le degré de ridicule est incroyable, à plusieurs niveaux. D'un point de vue économique, nous ne pouvons accepter un accord qui porterait un coup fatal à la filière tomate au Maroc. Une telle entente serait contraire aux accords commerciaux entre le Maroc et l'Union européenne, ainsi qu'aux règles de l'OMC et au droit de la concurrence. L'idée de s'entendre sur les prix ou de libérer une fenêtre commerciale exclusivement pour les producteurs européens serait préjudiciable au pouvoir d'achat des consommateurs européens, qui plébiscitent les tomates marocaines".
Le représentant des producteurs conclut : "Nous ne comprenons pas cette obsession pour la tomate marocaine, alors que la balance des échanges commerciaux entre le Maroc et l'Union européenne est largement défavorable au Maroc. Nos exportations de tomates représentent un milliard d'euros, alors que le déficit de la balance commerciale est de 10 milliards d'euros au détriment du Maroc. N'oublions pas que la filière tomate fait vivre 120 000 travailleurs directs en plus de centaines de milliers d'emplois indirects au Maroc, tout en garantissant un approvisionnement fiable et régulier aux consommateurs européens".
Pour plus d'informations :
Khalid Saidi
Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL)
Tél. : +212528848864
www.apefel.org