Avec le début du printemps, les vergers arborent de jolies couleurs blanches et rosées, les arbres se parent de milliers de fleurs. Un plaisir pour les yeux certes, mais qui marque également le début d'une période tant redoutée par les arboriculteurs : celle des gelées printanières. Une période critique qui s'étend généralement jusqu'à fin avril et qui a cette année démarré dès la semaine passée dans certaines régions de France. « En ce qui me concerne, j'ai sorti les bougies lundi et mardi dernier », témoigne Anthony Oboussier, arboriculteur dans la Drôme.
© Anthony Oboussier
Des températures qui sont descendues dans certaines parcelles jusqu'à -2,5 °C. Fort heureusement, les dégâts auront été très limités : « J'ai choisi de ne pas protéger toutes mes parcelles, mais celles qui étaient le plus exposé aux risques. J'ai placé uniquement des bougies au sein des vergers qui commençaient déjà à se défleurir, avec les pétales qui de détachent de la collerette. Les parcelles de culture de pêches et nectarines où nous étions encore en pleine fleur – avec un stade phénologique donc encore peu avancé –, n'ont pas été protégées ».
Un pari plutôt gagnant, puisque très peu de fleurs ont gelé : « les arbres ont dû perdre plus ou moins 20 % de leurs fleurs. Ce qui, sur le nombre de fleurs présentes, ne présente au final pas une perte significative. Plus l'arbre se trouve à un stade phénologique avancé, plus le risque de perte face au gel est important. En ce qui me concerne, j'ai choisi d'adopter la stratégie de ne pas protéger au stade pleine fleurs, étant donné que nous ne sommes qu'au début de la période gélive et que le risque va augmenter au fil des jours puisque le seuil critique va devenir plus minime. Il est important de faire des arbitrages afin de ne pas griller toutes nos cartouches dès les premières gelées. La lutte antigel coûte cher, l'enjeu est donc d'essayer dès que des températures négatives sont annoncées, de peser le pour et le contre dans l'allumage de bougies ».
Mais pour l'heure, la douceur s'est installée dans la Drôme et devrait durer quelques jours encore.
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Anthony Oboussier
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