Mercredi, le Parlement européen a accueilli l'événement « Renforcer la souveraineté alimentaire européenne : quelles sont les priorités ? », co-organisé par les députés européens Esther Herranz García, Eric Sargiacomo et Elsi Katainen, au cours duquel le directeur de la Fepex, José María Pozancos, a expliqué que la révision des prix d'entrée doit être l'une des priorités pour protéger le secteur de la tomate de l'UE et la souveraineté alimentaire.
Ce secteur a subi une perte importante de compétitivité au cours de la dernière décennie. D'une part, la production et les exportations ont diminué. Depuis 2014, la production de tomates en Espagne a chuté de 30 %, tandis que les exportations ont diminué de 43 %, passant de 786 598 tonnes en 2014 à 448 004 tonnes en 2023. En revanche, les exportations des pays tiers vers l'UE, et en particulier celles du Maroc, ont connu une croissance soutenue. Au cours de la même période, les importations de tomates marocaines vers l'UE ont augmenté de 42 %, passant de 345 416 tonnes en 2014 à 491 908 tonnes en 2023, selon Eurostat.
Selon la Fepex, il y a eu un déplacement des tomates espagnoles sur le marché, principalement dû au fait que les prix d'entrée, établis dans l'accord d'association de l'UE avec le Maroc, n'ont pas rempli leur fonction de protection du marché communautaire et sont devenus obsolètes, ce qui a stimulé les importations.
Le prix d'entrée conventionnel pour les tomates du Maroc est en vigueur depuis 2000 et a été fixé à 46,1 €/100 kg, en ne prenant en outre en considération que les tomates rondes, parce qu'elles étaient les plus exportées par le Maroc à l'époque. Or, à l'heure actuelle, la croissance des importations d'autres variétés, telles que les tomates cerises, menace sérieusement le revenu des producteurs de l'UE, qui ne bénéficient d'aucune aide directe au revenu.
C'est pourquoi, selon M. Pozancos, une révision des prix d'entrée est nécessaire, avec des valeurs d'importation différenciées pour chaque variété et un niveau de protection conforme aux coûts de production. Cette différenciation pourrait se faire entre les tomates entières d'un diamètre inférieur à 47 mm (cerises), les tomates en grappe et les autres tomates (rondes, poires, etc.).
Selon les organisateurs de l'événement, « de plus en plus exposés aux crises climatiques et aux changements géopolitiques, l'économie et la sécurité des agriculteurs et de notre système alimentaire dans son ensemble doivent être renforcées. Et renforcer notre sécurité signifie renforcer les outils et la souveraineté alimentaire au niveau de l'UE, notamment par la réforme de la PAC. »
Les trois principaux changements nécessaires sont les suivants : améliorer la position des agriculteurs dans la chaîne de valeur ; disposer d'outils de gestion de crise suffisants, tels que les stocks stratégiques ; et enfin, protéger les agriculteurs contre le dumping et l'absence de réciprocité commerciale. La présentation de la Fepex a été intégrée dans cette troisième section.
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Fepex
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