L'entrepreneuse ukrainienne Yuliia Bialetska et son mari ont mis au point une solution d'emballage biodégradable à base de chanvre et de mycélium de champignon.
Lors d'un voyage en Asie, le couple a passé du temps à Bali, où la beauté de l'île était assombrie par les vagues saisonnières de déchets plastiques qui s'échouaient sur le rivage. Les habitants l'appelaient même sur la "saison des déchets". Témoin direct de cette situation, le couple a commencé à rechercher des alternatives durables au plastique.
La création d'un nouveau matériau nécessitait deux éléments clés : une base structurelle et un liant naturel. Dans un premier temps, ils ont expérimenté les tiges de chanvre, une culture traditionnelle ukrainienne, mais ils se sont heurtés aux adhésifs synthétiques, qui rendaient le processus irréversible.
Leur découverte du mycélium de champignon, un liant naturel, a été déterminante. Des scientifiques de l'Institut de botanique d'Ukraine ont confirmé son potentiel. En mélangeant le mycélium avec du chanvre, ils ont finalement obtenu une alternative biodégradable au polystyrène.
En l'absence d'équipement prêt à l'emploi, ils ont construit leurs propres machines, en affinant la technologie pour qu'elle soit évolutive. Aujourd'hui, leur startup, S.Lab, ne se contente pas de fabriquer des emballages, mais vise également à octroyer des licences pour sa technologie dans le monde entier.
L'Oréal est devenu le premier grand client de S.Lab, testant l'emballage en Ukraine avant d'étendre l'intérêt à son siège à Paris. La société a également attiré des centaines de clients potentiels dans toute l'Europe.
S.Lab a obtenu près d'un million d'euros d'investissements et lève actuellement 2,5 millions d'euros pour poursuivre son expansion. Son objectif ? Créer des micro-usines mobiles qui peuvent être installées directement sur les sites des clients, réduisant ainsi les émissions dues au transport.
Source : www.rfi.fr