Si en 2024 les blocages agricoles avaient fortement perturbé l'approvisionnement, cette année les problèmes logistiques persistent – cette fois au niveau du fret maritime – auxquels viennent s'ajouter des conditions météo peu favorables en production. « Nous continuons de vivre une période de crise en amont qui devrait durer jusqu'à la fin mai », annonce d'emblée Robert Blanjoue, Chef de produit chez Dole France.
© DOLELa gamme ananas Dole est segmentée en 2 : avec l'ananas Tropical Gold en standard et le Golden Selection en premium (coloration 3)
Une forte demande du marché nord-américain
Les facteurs climatiques ont impacté la production costaricienne et notamment les fortes précipitations. « Le trop plein d'eau a affecté la coloration mais également les calibres des fruits exportés, désormais en majorité plus petits ». Des problèmes météo mais aussi d'importantes difficultés logistiques sur le mois de mars et notamment des conteneurs vides et un manque de bateaux. « Fort heureusement Dole possède sa propre flotte donc nous n'avons pas été touchés ». Mais c'est également la captation des volumes par le marché nord-américain, au détriment de l'Europe, qui change totalement la donne. « Cette très forte demande outre-Atlantique s'explique notamment par un pouvoir d'achat désormais nettement supérieur au nôtre avec donc des prix beaucoup plus intéressants que ceux payés en Europe », explique Robert Blanjoue, qui tempère toutefois. « Quoi qu'aujourd'hui c'est peut-être moins vrai quand on voit la moyenne des prix en Europe qui peuvent atteindre entre 13 et 20 euros en pointe. Du jamais vu ces 20 dernières années ! ».
Aucune action promotionnelle jusqu'à la fin mai
Face à cette situation Dole a pris la décision de « suspendre toute action promotionnelle depuis le mois dernier et ce, jusqu'à la fin du mois de mai, sur l'ensemble de nos points de distribution en Europe », précise Robert Blanjoue. Un choix qui inclut la période de Pâques, synonyme pourtant de forte demande. « Nous sommes dans une situation inédite aujourd'hui car nous n'arrivons pas à répondre à la demande, que ce soit en GMS ou chez les grossistes. Dans ce contexte mettre en place des promotions serait totalement absurde et synonyme de pertes économiques pour les producteurs ». Et alors que le segment premium Golden Selection de Dole avait vu ses ventes en GMS progresser, malgré son positionnement haut de gamme, la hausse des prix aura finalement stoppé la dynamique. « Entre 17 et 20 euros forcément ça freine le consommateur ».
Vers une amélioration le mois prochain ?
Une amélioration des conditions de marché pourrait se dessiner à partir de juin, tant en termes de volumes disponibles que de coloration des fruits. « Mais il faut rester vigilant car cette amélioration pourrait survenir concomitamment avec la traditionnelle baisse de la demande en période estivale ». Une période difficile qui touche également la banane. « Il est très compliqué de suivre les demandes là aussi. Aujourd'hui, les grossistes cherchent à se procurer de la banane coûte que coûte, à des prix qui défiant parfois toute logique. »
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