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Marché mondial : la tomate

L'Amérique du Nord se prépare à l'expiration de l'accord de suspension sur les tomates entre les États-Unis et le Mexique. À partir du 14 juillet 2025, des droits de douane de 20,91 % devraient entrer en vigueur, ce qui pourrait profondément remodeler les flux commerciaux dans la région. Le Mexique demeure le principal fournisseur, bien que l'offre évolue avec la fin progressive de la saison et la montée en puissance de la demande printanière.

Aux Pays-Bas, un printemps ensoleillé a favorisé la croissance des tomates, mais les producteurs continuent de faire face à la pression exercée par les maladies et aux défis liés à l'introduction de nouvelles variétés résistantes au virus ToBRFV. Alors que les volumes augmentent et que les importations en provenance d'Espagne diminuent, les prix ont amorcé une tendance baissière.

En Espagne, la campagne automnale touche à sa fin, avec un prix courant de 0,96 €/kg, supérieur à celui enregistré l'an dernier. Les cultures de printemps dans les régions de Guadix et de Zafarraya prendront le relais jusqu'à l'été, soutenues par des variétés résistantes.

© Viola van den Hoven-Katsman | FreshPlaza.fr

En Italie, la campagne de la tomate sicilienne reste stable, avec une pression virale relativement faible, ce qui se traduit par de meilleurs rendements. Les prix des variétés cerises, Datterino et Piccadilly se maintiennent, même si une intensification de la concurrence au sein de l'Union européenne est attendue.

En Allemagne, le marché de la tomate affiche une forte disponibilité provenant de plusieurs pays à l'approche de la fin de saison. Les prix des tomates charnues, des grappes et des tomates rondes sont nettement supérieurs à ceux de l'année précédente.

En France, les prix ont augmenté début avril en raison d'une offre limitée en provenance du sud de l'Europe, avant de baisser progressivement à mesure que la production s'accroît sur l'ensemble du continent. L'arrivée de volumes plus importants en provenance du Maroc, d'Espagne et du Benelux a contribué à cette détente des prix.

En Afrique du Sud, le marché de Gauteng s'est révélé imprévisible. Les fortes précipitations ont affecté la qualité des produits et leur durée de conservation. Malgré des volumes en hausse, les prix médians ont chuté d'environ 25 % par rapport à avril de l'année précédente.

Le Maroc a enregistré une progression de 19 % de ses exportations de tomates, atteignant 690 000 tonnes, et ce, malgré les pertes liées à la fièvre catarrhale ovine et à une sécheresse persistante. Les tensions commerciales avec l'Union européenne restent vives, et des discussions décisives sont attendues lors des prochains rendez-vous du secteur en avril et mai.

Amérique du Nord : l'accord commercial sur la tomate avec le Mexique bientôt caduc
Cette semaine, le département américain du Commerce a annoncé la fin de l'accord de suspension signé en 2019 entre les États-Unis et le Mexique concernant les importations de tomates. À compter du 14 juillet 2025, les exportations de tomates mexicaines vers les États-Unis seront soumises à des droits de douane d'environ 20,91 %. En réaction, le gouvernement mexicain prévoit d'entamer des discussions avec Washington en vue d'un éventuel renouvellement de l'accord bilatéral.

Actuellement, le Mexique demeure le principal fournisseur de tomates des États-Unis. La saison hivernale est encore en cours, bien qu'elle touche à sa fin. L'approvisionnement est également complété par des productions en Floride, en Californie et en culture sous serre.

La demande a récemment diminué, en raison de conditions climatiques froides ayant freiné les achats en magasins et la fréquentation des restaurants. Toutefois, avec l'arrivée du printemps, une reprise de la consommation est attendue.

Côté prix, le marché est resté à des niveaux élevés avant de se replier légèrement. Plus récemment, une légère remontée des cours a été observée.

Pays-Bas : le soleil stimule la croissance, mais les maladies restent un défi
Le mois de mars et la première moitié d'avril ont été exceptionnellement ensoleillés, ce qui a favorisé la croissance des cultures non éclairées. Cette période a offert un nouvel élan aux producteurs, après un hiver marqué par un temps gris et brumeux, qui avait freiné le développement des plants, en particulier chez ceux ayant planté avant Noël. Certains producteurs, ayant connu un printemps morose en 2024, avaient déjà choisi de retarder leurs plantations cette année. D'autres envisagent de suivre cette voie l'année prochaine après un nouveau démarrage difficile.

Malgré des conditions météorologiques globalement favorables, plusieurs difficultés persistent. Certains producteurs sont confrontés à l'oïdium, et la transition vers les nouvelles variétés résistantes au ToBRFV pose de plus des défis, notamment en culture sous éclairage LED. Ces variétés tendent à être plus végétatives et légèrement moins productives que les anciennes souches non-résistantes. Toutefois, les sélectionneurs continuent d'améliorer ces hybrides, permettant progressivement aux producteurs de retrouver des niveaux de rendement comparables à ceux d'avant l'émergence du virus.

La reprise des cultures sur substrat a permis une hausse des volumes au dernier trimestre 2024, accompagnée d'un meilleur rendement. Cette augmentation de l'offre s'est récemment traduite par une baisse des prix. Les prix de vente aux enchères en Belgique – une référence clé – s'alignent actuellement sur la moyenne des cinq dernières années. Ils demeurent légèrement supérieurs à ceux de l'an passé, mais un peu inférieurs à ceux de 2023, année marquée par une offre plus réduite due à un hiver rigoureux et à la baisse de la production sous éclairage.

Cette année, la réduction des importations en provenance d'Espagne améliore la situation pour les producteurs néerlandais, qui bénéficient notamment d'une hausse précoce des ventes de tomates en grappe sur le marché allemand.

Espagne : fin de la saison automnale avec des prix en hausse
La saison automnale touche à sa fin en Espagne, avec environ 75 % des volumes de tomates déjà récoltés. Selon les données du gouvernement régional d'Andalousie, les tomates se classent au troisième rang en termes de valeur ajoutée, derrière les poivrons et les aubergines, atteignant en moyenne 0,96 €/kg, contre 0,85 €/kg à la même période de la saison 2023/24.

« Nous sommes quasi au terme de la campagne d'automne », indique un producteur de la plus grande coopérative de tomates d'Almería. « D'ici deux semaines, la récolte sera terminée, y compris pour les tomates beefsteaks qui sont entrées en production il y a quelques mois. Cette année, cependant, nous disposerons d'une abondante production printanière, avec environ 70 hectares de serres dans les régions de Guadix et de Zafarraya. Cela nous permettra de prolonger la commercialisation jusqu'à l'été, notamment grâce à l'utilisation de variétés résistantes au virus de la rugosité. »

Concernant les cultures de printemps, certaines ont été impactées, mais dans l'ensemble, les variétés résistantes au virus se comportent très bien jusqu'à présent.

Italie : saison stable en Sicile, pression virale en baisse
La campagne sicilienne de la tomate de table a démarré en novembre 2024 et s'est déroulée jusqu'ici de façon régulière. Les prix sont restés stables par rapport à l'année précédente : les tomates cerises s'échangent entre 1,60 € et 1,70 €/kg en moyenne, les Datterino atteignent environ 2,50 €/kg et les Piccadilly avoisinent les 2,30 €/kg.

Du point de vue phytosanitaire, la situation est positive : la pression du ToBRFV (virus de la tomate brune) est moindre que les années précédentes, permettant de meilleurs rendements qu'en 2023/24.

Sur le plan concurrentiel, la Turquie reste un acteur de plus en plus présent, mais cette année, son influence sur le marché a été limitée. En revanche, l'Espagne a réduit ses volumes de tomates hivernales au profit de cultures de printemps-été, ce qui devrait entraîner une arrivée plus massive de produits dans les mois à venir. Cette conjonction avec les productions du nord de l'Italie et d'autres pays européens suscite des inquiétudes quant à un possible chevauchement de l'offre et un engorgement du marché.

Allemagne : l'offre de tomates s'élargit à l'approche de la fin de la saison
Une large gamme de produits était disponible, provenant de nombreux pays. Outre les principaux fournisseurs que sont les Pays-Bas et la Belgique, l'Espagne et l'Italie ne jouent désormais plus qu'un rôle secondaire, leurs campagnes touchant à leur fin. Les importations en provenance de Turquie et du Maroc ont également diminué progressivement à l'approche de la fin de leur saison.

Les tomates de chair sont actuellement nettement plus chères qu'à la même période l'an dernier. La même tendance s'observe pour les tomates en grappe et les tomates rondes.

France : repli des prix après un début de mois d'avril dynamique
Le marché de la tomate a connu un début de mois d'avril particulièrement actif en France. La production marginale dans le sud de l'Europe, combinée à un temps doux sur une large partie du continent, a entraîné une hausse des prix, notamment pour les tomates françaises.

Cependant, la tendance s'est inversée cette semaine, en raison d'un ralentissement des ventes et d'un changement des conditions météorologiques. La production européenne s'est accélérée, avec des volumes croissants en provenance du Maroc, de l'Espagne et du Benelux. Cette montée en puissance de l'offre s'est accompagnée d'un recul des ventes et, par conséquent, d'une baisse des prix.

Afrique du Sud : le marché de la tomate reste instable à Gauteng
Le marché de la tomate s'est révélé particulièrement imprévisible au cours des deux derniers mois, selon un négociant du marché de Gauteng. Des précipitations exceptionnellement abondantes et prolongées dans les régions à culture estivale, principales zones de production, laissaient présager une offre restreinte. En mars 2025, les volumes livrés sur les marchés étaient, en effet, légèrement inférieurs à ceux de l'année précédente, mais pas de façon drastique.

Si les pluies n'ont pas fortement affecté les quantités, elles ont eu un impact sensible sur la qualité et la durée de conservation. « La qualité est bien inférieure à celle que l'on observe habituellement à cette période de l'année, et la chaleur du mois de décembre a également nui à la conservation et aux rendements », explique l'agent de marché.

La demande paraît également plus faible que d'ordinaire. Le prix moyen des tomates se heurte à une certaine résistance, avec une moyenne observée autour de 15 rands (0,70 €) le kilo, alors que les volumes sont supérieurs de 30 % à ceux de l'année dernière à la même époque. Par rapport à avril 2024, les prix ont chuté de manière significative, avec des baisses allant jusqu'à 25 % selon certaines estimations.

Les prix devraient continuer de baisser avec l'arrivée des cultures d'hiver, sauf en cas d'événement climatique extrême, comme le gel noir survenu en juillet 2024. L'agent de marché conclut qu'il devient de plus en plus ardu d'anticiper précisément les tendances du marché de la tomate.

Maroc : hausse des exportations malgré un contexte délicat
Le Maroc a exporté 690 000 tonnes de tomates cette saison, soit une hausse de 19 % par rapport à l'année précédente. Parmi ces exportations, 58 % concernaient des variétés non-rondes. Le Royaume-Uni a absorbé 122 720 tonnes en 2024, dont 68 % étaient des tomates snack, représentant ainsi plus de 30 % des importations totales de tomates du pays. Globalement, le Royaume-Uni a représenté 18 % des exportations marocaines, qui ont desservi 46 pays cette saison.

Les expéditions directes vers l'Allemagne ont également connu une forte progression, passant de 69 800 tonnes en 2023 à 98 400 tonnes en 2024. Les tomates Baby Plum ont constitué 68 % des volumes exportés vers ce marché.

Malgré ces performances à l'export, les producteurs marocains ont dû faire face à de nombreux défis cette saison. Le virus de la tomate brune rugueuse (ToBRFV) a entraîné une baisse de production estimée entre 15 et 20 %. En réponse, les producteurs se tournent vers des variétés résistantes, notamment des alternatives à des cultivars bien établés comme Angelle, tout en misant sur l'amélioration du rendement et de la qualité.

Par ailleurs, la sécheresse persistante dans la région du Souss Massa continue de peser lourdement sur la production. Désormais, davantage de producteurs doivent recourir au dessalement de l'eau de mer pour maintenir leur activité.

Les tensions commerciales avec l'Europe compliquent encore davantage la situation. Si les manifestations contre les tomates marocaines en France et en Espagne ont diminué par rapport à l'an dernier, la résistance politique et juridique demeure forte. L'annulation par la Cour de justice de l'Union européenne des accords commerciaux UE-Maroc a ouvert la voie à des contestations juridiques sur les volumes importés. Les accusations de concurrence déloyale se multiplient de part et d'autre.

Des annonces majeures sont attendues lors du Salon International de l'Agriculture du Maroc (SIAM), qui se tiendra du 21 au 27 avril 2025, avec la France comme invitée d'honneur. De nombreux acteurs espèrent la conclusion d'un nouvel accord entre producteurs marocains et français, même si la demande française d'un arrêt des exportations entre avril et octobre reste un point de friction.

Un exportateur note que les volumes envoyés vers la France sont déjà en baisse, les opérateurs marocains contournant de plus en plus les intermédiaires français au profit d'expéditions directes vers d'autres marchés européens comme l'Allemagne.

Le secteur se réunira à nouveau le 21 mai lors de la Conférence marocaine sur la tomate à Agadir. Cette année, les échanges devraient se concentrer sur les risques de production, l'évolution des dynamiques commerciales et les stratégies à long terme pour l'avenir de la filière.

La semaine prochaine : asperge