« Nous prévoyons un chevauchement entre la saison des fruits à noyau à Lleida et a Murcia »

À la mi-mai, la saison des fruits à noyau commencera en Aragon et à Lleida où, comme dans d'autres régions productrices, les pluies du mois de mars ont eu un impact sur la pollinisation de certaines variétés.

« La prévision initiale pour la saison des fruits à noyaux en général était qu'il s'agirait d'une année avec un bon volume, bien qu'en raison de divers facteurs tels que la pluie, une pollinisation non optimale ou une mauvaise nouaison dans certaines variétés et types de fruits précoces, principalement l'abricot à laquelle il faut ajouter la grêle à Lleida ils laisseront leur marque sur la production totale. »

« Dans notre cas, chez Conjuntfruit, nous pouvons nous estimer heureux car nous n'avons pas ressenti l'impact de l'orage de grêle du week-end dernier : nos exploitations de poires biologiques de la région de Lleida étaient toutes sous filet, elles ont donc été épargnées et les prévisions de récolte se maintiennent au niveau du million de kilos que nous avions initialement estimé. Les exploitations de pommes Golden et Gala conventionnelles étaient également sous filet, dans une zone où il n'y a d'ailleurs pas eu de chute de noyaux ; et bien que la grêle ait touché quelques zones de fruits à noyaux, en général, la majorité de la culture se porte bien. »

Dans la région, la saison se déroule généralement aux mêmes dates que l'année dernière, tant pour les fruits conventionnels que pour les fruits biologiques, « bien qu'il faille se rappeler que ces dernières années, nous étions en retard d'une ou deux semaines par rapport aux dates normales de récolte. Par conséquent, que ce soit en raison du changement climatique ou pour d'autres raisons, nous commencerons à nouveau assez tôt. »

« Cela coïncide avec le fait que la saison de Murcia a environ 8 à 10 jours de retard, et nous craignons donc qu'il y ait un chevauchement entre les récoltes. Toutefois, nous ne nous attendons pas à ce qu'il y ait un grand impact sur les prix, car on parle d'une baisse de 30 à 40 % de la production de pêches plates ou d'abricots en Murcia, et nous ne nous attendons donc pas à une saturation des fruits sur le marché. »

« Nous sommes très enthousiastes car ce sera la première année que nous commencerons à vendre des fruits à noyaux Demeter »
Conjuntfruit, dont le siège se trouve à Torrefarrera (Lleida), est spécialisée dans la production de fruits à pépins et à noyaux biologiques. Dans le segment des fruits à noyaux, l'entreprise continue d'augmenter la surface de l'une des variétés les plus intéressantes de la famille des pêches : la pêche plate. En 2023, pour la première fois, la commercialisation des pêches rondes et des pêches plates (paraguayo et platerina) a été enregistrée séparément, ce qui montre le poids important des pêches plates au sein du groupe des pêches, puisqu'elles ont dépassé 60 % du total des fruits commercialisés au cours de la période clé de la saison (juin-septembre).

© Conjuntfruit S.C.C.L. « Nous constatons que la consommation de pêches plates biologiques augmente, malgré la baisse générale de la consommation de fruits. C'est pourquoi, il y a trois ans, nous avons lancé une plantation de 10 hectares de pêches plates biologiques, que nous avons étendue cette année à 12 hectares. Les plantations sont encore très jeunes, mais nous prévoyons de récolter cette année environ 350 000 kilos de pêches plates biologiques qui, de plus, sont certifiées Biosuisse et Naturland, et sont en cours de conversion vers Demeter. »

« À cet égard, nous sommes très enthousiastes cette année, car ce sera la première année où nous commencerons à commercialiser des nectarines, des pêches, des pêches plates et des abricots Demeter, avec environ un demi-million de kilos. Il s'agit d'un nouveau projet et nous avons déjà reçu l'intérêt de certains clients avec lesquels nous travaillons déjà en Suisse et en Allemagne, ainsi que de supermarchés qui introduisent les fruits Demeter, comme Edeka, et nous prévoyons d'augmenter les volumes au cours des prochaines années. »

« Nous sommes confrontés à un changement de paradigme dans le modèle de production »
En Espagne, la consommation d'aliments biologiques, qu'ils soient sous forme de Biosuisse, Naturland ou Demeter, est encore limitée, tandis que le marché étranger conserve son intérêt. « En effet, 95 % de notre production est exportée. Nous aimerions pouvoir travailler avec l'Espagne également, mais c'est très difficile ; d'une part, parce que le consommateur ne choisit pas d'augmenter sa consommation d'aliments biologiques, mais, d'autre part, parce que les grandes chaînes qui se sont engagées dans le bio ont tendance à donner la priorité aux grands fournisseurs conventionnels qui leur fournissent également la fraction biologique sous forme de courtier ou d'intermédiaire. »

« Toutefois, il existe de nombreuses raisons de soutenir la consommation d'aliments biologiques, car nous sommes confrontés à un changement de paradigme dans le modèle de production. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la production à grande échelle et bon marché a été encouragée, mais nous sommes arrivés à un point où la fertilité des sols a chuté et où les rendements ne sont plus les mêmes. L'intensification de la production a poussé les terres et les cultures à l'extrême, ce qui a entraîné une baisse de la fertilité des sols, une augmentation de l'érosion et de la perte de terres arables, une augmentation des parasites et des maladies, ainsi que l'apparition de résistances dues à l'utilisation abusive de pesticides. Dans le même temps, l'agriculture biologique tente de trouver un équilibre dans le cycle d'extraction et de reconstitution des nutriments. »

« D'autre part, il y a le changement climatique, qui a un impact croissant sur la production alimentaire et la disponibilité de l'eau, et tout indique que nous nous dirigeons vers des années où, en général, il y aura une pénurie de fruits plutôt qu'un surplus. C'est pourquoi nous encourageons les chaînes espagnoles et les consommateurs à opter pour un modèle de production respectueux de la planète et offrant des aliments sains et durables. »